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Raheem Sterling, l’inefficacité et l’incompréhension avec l'Angleterre

Louis Pillot

Mis à jour 11/07/2018 à 18:08 GMT+2

COUPE DU MONDE - Raheem Sterling n’a toujours pas marqué dans ce Mondial pour l’Angleterre, avant la demi-finale face à la Croatie mercredi (20h). Malgré tout, Gareth Southgate continue de lui faire confiance, du fait d’une importance souvent sous-estimée dans le jeu des Three Lions.

England Sterling

Crédit: Eurosport

En France, on aime s’écharper autour du cas d’Olivier Giroud. Les Anglais, eux, ont Raheem Sterling pour cela. Comme l’attaquant des Bleus, celui des Three Lions n’a toujours pas inscrit un seul but durant la Coupe du monde russe, avant la demi-finale face à la Croatie mercredi. Suffisant pour s’attirer de nombreuses critiques sur son efficacité et son influence. Pour autant, Sterling (comme Giroud) rassemble des soutiens de plus en plus nombreux. Et son importance dans le dispositif de Gareth Southgate semble plus évidente que jamais.
L’équipe anglaise a eu beau enchanter tout le Royaume depuis le début de la compétition, Raheem Sterling a tout de même fait l’objet de nombreuses attaques. Celles-ci se sont principalement concentrées sur son inefficacité devant le but, il est vrai, inquiétante. Le dernier but de Sterling en équipe d’Angleterre remonte en effet… au 9 octobre 2015, contre l’Estonie (2-0). Ajoutez celui inscrit sept mois plus tôt face à la Lituanie (4-0), et vous aurez tous les buts inscrits par le joueur de Manchester City en 42 sélections.
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Robin Olsen s'impose devant Raheem Sterling lors de Suède-Angleterre en quarts de finale du Mondial 2018

Crédit: Getty Images

L’attente est grande autour de l’ancien de Liverpool, depuis qu’il a explosé sur les bords de la Mersey en étant à peine majeur. D'autant plus après sa grande saison sous les couleurs des Citizens, au cours de laquelle il a inscrit 18 buts et délivré 15 passes décisives. Les observateurs anglais n’ont donc pu se satisfaire de la seule passe décisive enregistrée jusque là par Sterling en Russie (pour Lingard contre le Panama), et de ses nombreux face-à-face manqués, en particulier contre la Suède en quart de finale.

"Créateur d’espaces"

Certains oublient cependant que Sterling se voit confier un rôle totalement différent sous les ordres de Gareth Southgate. À Manchester, Pep Guardiola a, la plupart du temps, placé l’Anglais sur un côté, le plus souvent à droite. Avec les Three Lions, il occupe un rôle de second attaquant, derrière Harry Kane. Dans le 3-5-2 anglais, les côtés sont exploités par les "wing-backs" Kieran Trippier et Ashley Young. Si Sterling se déplace forcément plus latéralement que Kane, sa zone d’expression principale se trouve dans l’axe.
Souvent à la réception des mouvements à City, en particulier au second poteau, Raheem Sterling agit plutôt avec l’Angleterre comme un "créateur d’espaces". Le terme, s’il est parfois galvaudé, s’applique bien à l’attaquant. Le système anglais, fondé sur trois défenseurs centraux à l’aise balle au pied, est basé sur un idéal de relance courte.
Dans cette configuration, il arrive à Sterling de décrocher pour venir chercher le cuir assez bas, et libérer l’espace soit à ses latéraux, soit aux relayeurs offensifs de l’Angleterre, Jesse Lingard et Dele Alli. L’Anglais a également multiplié les appels en profondeur contre la Suède, s’offrant des opportunités de marquer grâce à des longs ballons ou libérant un peu Harry Kane de son duel permanent face à Granqvist et Lindelöf.

Des critiques "dégoûtantes"

Pour autant, les réactions ont été diverses sur la qualité de son début de Mondial. Est-ce le résultat d’une incompréhension du rôle donné à Sterling, ou une conséquence du passif difficile du joueur avec les médias ? Après avoir quitté Liverpool pour Manchester City en 2015, l’Anglais avait été sifflé dans de nombreux stades en championnat. Il traîne depuis une image controversée, en particulier dans la presse tabloïd britannique. Une nouvelle polémique, sur un tatouage d’arme à feu qu’il arbore sur la jambe, avait ainsi éclaté avant le Mondial.
De nombreuses voix se sont toutefois élevées pour le défendre. Sur ITV, Gary Neville, 85 sélections en équipe d’Angleterre, a qualifié de "dégoûtantes" les critiques émises envers Sterling à la mi-temps du match contre la Suède : "Ok, il n’a pas eu la cerise sur le gâteau avec un but, mais il a livré une bonne performance." Ian Wright, qui a marqué 33 fois avec les Three Lions, écrivait lui dans une tribune publiée par le Sun : "Ne t’inquiète pas pour les buts, et joue simplement ton jeu. Si nous gagnons la Coupe du monde - et je pense que l’on a de grandes chances que cela arrive désormais -, que tu aies marqué ou non n’aura aucune importance." Les Anglais ne pourront qu’être d’accord.
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Jesse Lingard of England celebrates after scoring his team's third goal with team mate Raheem Sterling

Crédit: Getty Images

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