Trouver l'équilibre, la recette du succès pour le Brésil de Tite

7-1. Puis 3-0. Le Brésil avait quitté son dernier Mondial avec une défense aux abois. Dépassée. Humiliée. Traumatisée. Quatre ans plus tard, c'est une tout autre histoire. Entre-temps, il a fallu panser les plaies. Reconstruire petit à petit un édifice digne de ce nom. Incapable de redonner la flamme à la Seleçao, Dunga s'y est d'abord cassé les dents. Nommé en juin 2016 après une nouvelle claque en Copa America, Tite s'y est lui attelé avec brio. Notamment en reconstruisant de la base.

Parler du Brésil, cela revient forcément à tresser les louanges de ses artistes. Neymar bien sûr. Mais aussi Coutinho, Willian ou encore Gabriel Jesus. Ne vous y trompez cependant pas. Cette sélection auriverde n'est pas la digne descendante des équipes de Tele Santana, adepte dans les années 1980 du fameux Joga Bonito et du football samba qui a fait rêver tant d'amateurs du ballon rond. S'il a cédé une fois lors de son match en Russie à la suite d'une poussette sur Miranda, ce Brésil en quête de son "Hexa" se montre surtout redoutable grâce à l'équilibre trouvé par son équipe et son socle défensif.

Tite y est pour beaucoup. En deux ans, le sélectionneur brésilien a su trouver la bonne formule pour refaire du Brésil une formation redoutable. Et notamment grâce à sa défense. Les Auriverde possèdent ainsi un gardien d'exception avec Alisson. Devant, Miranda, associé avant à Marquinhos et maintenant à Thiago Silva, assure aux côtés de Marcelo. Mais ce qui fait aussi la solidité de ce bloc et équilibre le tout se trouve au milieu. Comme au Real Madrid, Casemiro s'est imposé comme la pierre angulaire du onze et stabilise le tout avec Paulinho, son compatriote du Barça.

Appliqués, concentrés sur leur rôle et disciplinés, ces hommes sont devenus la base du système Tite. Car par leur travail, Casemiro et Paulinho soulagent et libèrent les joueurs offensifs. Et le Brésil, qui tente le plus souvent d'imposer un pressing étouffant à ses adversaires, a relevé la tête. Son bilan avec Tite en témoigne : en 22 matches sous sa coupe, le Brésil a signé 17 victoires, 4 nuls et 1 seule petite défaite. Pour 48 buts marqués mais surtout seulement 6 encaissés.

Pour aller loin dans cette Coupe du monde, le Brésil va devoir conserver cette stabilité et cet équilibre qui ont fait sa force depuis deux ans maintenant. Sa convalescence est passée par là. Sa quête de rédemption le sera aussi. Même si dans tous les cas, cela ne fera pas oublier le Mineirazo.