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A un an de la Coupe du monde 2022 - "Laurent dehors !" : au Qatar, exigence accrue pour Blanc et les stars étrangères

ParAFP

Mis à jour 19/11/2021 à 12:23 GMT+1

COUPE DU MONDE 2022 - "Laurent, dehors !". Ciblé par certains supporters, Laurent Blanc peine à s'imposer sur le banc d'Al-Rayyan malgré un recrutement ambitieux. Les difficultés actuelles de l'ancien sélectionneur des Bleus et entraîneur du PSG symbolisent un football qatarien plus exigeant envers les talents attirés à prix d'or, censés faire progresser les clubs locaux à un an du Mondial 2022.

Laurent Blanc, le nouvel entraîneur de l'OL

Crédit: Getty Images

La vie n'est pas rose pour Laurent Blanc. Arrivé au Qatar en décembre 2020, l'ancien sélectionneur des Bleus (2010-2012) et entraîneur du PSG (2013-2016) n'a pas encore imprimé sa patte et réussi à convaincre les fans d'Al-Rayyan, en dépit de l'arrivée de stars comme le champion du monde français Steven Nzonzi et le Colombien James Rodriguez. Les supporters de cette équipe populaire dans le riche émirat du Golfe, ont vite déchanté : après une défaite face à l'équipe d'Al-Gharafa au début du mois, certains ont même exigé le départ de l'entraîneur français en scandant "Laurent out !" ("Laurent dehors"!, NDLR).
Au total, Al-Rayyan a concédé quatre défaites et trois nuls, n'a enregistré que deux victoires cette saison et pointe à une décevante 8e place sur 12 dans le Championnat du Qatar, loin de l'objectif avoué : briser l'écrasante suprématie des clubs Al-Sadd et Al-Duhail, respectivement premier et deuxième. "On a mal débuté cette année", a reconnu Laurent Blanc le mois dernier dans un entretien à l'AFP, pointant l'arrivée tardive de ses principales recrues. "On a eu des joueurs très bons avec Steven (Nzonzi), James Rodriguez et Ahmed Yasser. Mais on les a pris très tard, donc ils sont plus ou moins blessés."

Niveau d'exigence grandissant

Rares sont les joueurs au sommet de leur art à évoluer en Qatar Stars League (QSL) : il s'agit le plus souvent d'anciennes gloires en fin de carrière, comme l'Espagnol Santi Cazorla (36 ans) aujourd'hui, ou par le passé l'Argentin Gabriel Batistuta, le Brésilien Romario ou les Espagnols Xavi et Raul Gonzalez. Mais "la situation a désormais changé, beaucoup viennent à un moment moins avancé de leur carrière, non seulement parce que les salaires sont élevés, mais aussi parce que les infrastructures sont bonnes", souligne Danyel Reiche, professeur associé à l'université de Georgetown au Qatar et spécialiste de la politique du sport.
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Xavi Hernández (Al Sadd)

Crédit: Getty Images

Dans ce contexte, la désillusion suscitée par Laurent Blanc et ses recrues vedettes est à la hauteur du niveau d'exigence grandissant du football qatarien. Leur arrivée devait "faire connaître davantage la QSL, en particulier à l'approche de la Coupe du monde", observe le chercheur. "L'objectif de la Ligue du Qatar est de figurer parmi les meilleures d'Asie même si certaines personnes peuvent se demander si c'est la bonne stratégie d'investir autant d'argent dans des vedettes de haut niveau", fait-il néanmoins remarquer.
Champion du monde avec la France en 2018, Steven Nzonzi (32 ans) se réjouissait à son arrivée de "découvrir quelque chose de différent". L'ancien de Rennes et du Séville FC a ainsi rejoint le milieu offensif James Rodriguez, ex-star du Real Madrid et du Bayern Munich, 30 ans. Mais Nzonzi n'a joué que cinq matches en QSL cette saison, James trois, et ce dernier, meilleur buteur du Mondial-2014, n'a inscrit qu'un petit but.

"Un atout pour le championnat"

Abdelaziz Hatem, milieu de terrain d'Al-Rayyan et de la sélection nationale qatarie, estime néanmoins que ces nouvelles recrues vedettes devraient avoir une bonne influence sur les joueurs moins expérimentés. "Nous comptons beaucoup sur leur présence pour apporter un plus technique sur et en dehors du terrain. Ils ont joué avec de grands clubs et participé à la Coupe du monde. Ils sont un atout pour le championnat qatari en général", a déclaré le joueur.
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James Rodriguez refait parler de lui : son premier but avec Al-Rayyan

Laurent Blanc aussi défend ce recrutement: "J'ai bataillé pour faire venir de bons joueurs", a-t-il lancé. "Il faut du temps. Mais je suis très content d'avoir de bons joueurs, ça ne me met pas de pression." Le Français, venu relancer au Qatar une carrière au point mort depuis son départ du PSG en 2016, ne compte pas jeter l'éponge, malgré les critiques. "Je prends du plaisir à entraîner au Qatar. Ça durera ce que ça durera", insistait-il le mois dernier. "Je suis au Qatar et pour l'instant il n'y a que ça qui m'intéresse."
Mohammed Al-Marri, un supporter de 34 ans, considère que "Laurent est plus grand que l'équipe", renvoyant les difficultés de cette dernière au niveau insuffisant des joueurs qataris. "Si Laurent Blanc entraînait Al-Sadd ou Al-Duhail, il gagnerait certainement la coupe de l'AFC (la Ligue des champions d'Asie, NDLR)", conclut-il.
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