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Coupe du monde 2022, avant Allemagne-Japon | Schmidt : "Je pense vraiment que nous avons une chance contre l'Allemagne"

Mis à jour 23/11/2022 à 13:51 GMT+1

COUPE DU MONDE - C'est l'un des plus allemands des Samourai Blue. A 30 ans, Daniel Schmidt est un joueur clef de la sélection japonaise qui affronte l'Allemagne pour son entrée en lice dans le groupe E. Et si le portier de Saint-Trond n'a pas forcément tissé de liens forts avec le pays de ses ancêtres, il est bien déterminé à jouer crânement sa chance face aux champions du monde 2014. Entretien.

La Coupe du monde, un tremplin pour les joueurs, un piège pour les clubs

Son nom ne vous dit sûrement pas grand chose, peut-être rien. Pourtant, Daniel Schmidt est considéré comme l'un des leaders du Japon, placé dans le groupe E de cette Coupe du monde avec l'Allemagne, l'Espagne et le Costa Rica. Mieux, le joueur de 30 ans est même considéré comme l'un des meilleurs gardiens du championnat belge où il évolue depuis son arrivée en Europe en 2019.
Avec son nom à consonance germanique, des ancêtres nés en Allemagne et des entraîneurs allemands en club, Daniel Schmidt a forcément une certaine attache outre-Rhin où évoluent d'ailleurs huit de ses coéquipiers sélectionnés pour ce Mondial au Qatar. A quelques jours de la rencontre entre le Japon et l'Allemagne (mercredi 23 novembre, 14h00), le portier s'est confié à Eurosport Allemagne.
Daniel Schmidt, le Japon affronte l'Allemagne pour son entrée en lice dans cette Coupe du monde 2022. A Saint-Trond, votre entraîneur, son adjoint, ainsi que l'entraîneur des gardiens sont allemands. Est-ce que ce match contre la Mannschaft a été un sujet de discussion ces derniers jours ?
Daniel Schmidt : Ils estiment probablement tous que l'Allemagne va nous battre… Mais ils considèrent également que le Japon a une chance dans ce match. Je suis aussi de leur avis : je pense vraiment que nous avons une chance.
Est-ce que vos entraîneurs vous ont donné quelques petits conseils pour jouer ce match ?
D.S. : Jusqu'à présent, il n'y a pas vraiment eu de conseils, ils m'ont juste souhaité bonne chance. Mais même s'ils devaient dire quelque chose, je ne les écouterais pas (rires). On se fait parfois des blagues et on se chambre par rapport à cette rencontre.
Quelle est votre relation avec l'entraîneur de Saint-Trond Bernd Hollerbach et son assistant Markus Pflanzen ? Et quel rôle joue l'entraîneur des gardiens Dennis Rudel ?
D.S. : Ils sont tous très gentils avec moi. Bien sûr, je passe beaucoup de temps avec Dennis Rudel. Il m'aide vraiment à devenir un meilleur gardien. Nous analysons beaucoup de choses, pas seulement mes propres performances, mais aussi celles des autres gardiens. Il me montre des actions fortes d'autres gardiens, notamment ceux de Bundesliga. Nous essayons aussi d'apprendre d'eux.
Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris le tirage au sort ? Pour rappel, le Japon affrontera l'Allemagne, l'Espagne et le Costa Rica.
D.S. : Honnêtement, c'est un groupe vraiment difficile. Mais si on arrive à se hisser en huitièmes de finale, ce sera déjà un bel exploit. On veut prouver au monde entier que le football japonais est en pleine progression. Ce groupe est une belle opportunité pour nous de le montrer. Notre objectif, ce sont les quarts de finale, on n'a jamais fait mieux. En 2018, par exemple, on a perdu contre la Belgique en huitième de finale.
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Vous êtes en concurrence avec Eiji Kawashima et Shuichi Gonda pour le poste de titulaire. Est-ce que vous savez qui débutera dans les buts contre l'Allemagne mercredi ?
D.S. : La décision n'a pas encore été prise. D'autres gardiens ont joué pendant les éliminatoires. J'ai disputé le dernier match amical contre l'Équateur (ndlr, fin septembre 2022) et je pense que j'ai plutôt été performant. J'ai peut-être aussi une chance de jouer cette Coupe du monde.
Qui sont vos favoris pour le titre et pensez-vous que l'Allemagne peut aller au bout ?
D.S. : L'Allemagne a une bonne équipe. Il y a beaucoup de joueurs qui jouent dans les plus grands championnats et dans les meilleures équipes. Je pense que l'Allemagne fait partie de ces équipes qui peuvent devenir championnes du monde. Mais mon favori, à l'heure actuelle, reste la France.
Vous avez un nom de famille allemand. Quel lien gardez-vous avec l'Allemagne ? Est-ce que vous parlez la langue ?
D.S. : En fait, seul mon nom de famille est allemand. Mon père vient de là-bas, mais il est parti s'installer aux États-Unis et je suis né dans l'Illinois. En revanche, je ne sais pas exactement quelle génération de ma famille a immigré aux États-Unis depuis l'Allemagne. Ça devait être dans les générations bien avant mon grand-père, il y a longtemps donc.
Vous aviez toujours joué au Japon jusqu'en 2019. Pourquoi avoir fait le choix de partir en Belgique ?
D.S. : Mon objectif a toujours été de venir en Europe. En 2019, lorsque la demande de Saint-Trond est arrivée sur la table, je n'ai pas hésité, j'ai tenté ma chance.
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Daniel Schmidt - VV St. Truiden

Crédit: Imago

Quelles sont les différences que vous avez observé entre le football japonais et le football européen jusqu'à maintenant ?
D.S. : Le football japonais est un peu plus "lent" que le football européen. Le rythme des attaques n'est pas si élevé, vous avez plus de temps pour défendre, pour vous organiser et aussi plus de temps en possession. A mon arrivée en Belgique, j'ai vraiment senti le jeu changer de tempo en permanence, que ça allait vite en défense puis en attaque. C'est ça la plus grande différence.
Est-ce que vous avez des modèles ? Que pensez-vous des trois gardiens de la Mannschaft Manuel Neuer, Marc-André ter Stegen et Kevin Trapp ?
D.S. : Je suis toujours de près les gardiens allemands. J'aime leur style de jeu, comment ils se comportent dans les duels, comment ils attaquent les ballons. Tous les gardiens allemands qui évoluent en Bundesliga, mais aussi Marc-André ter Stegen à Barcelone, sont des modèles pour moi. Quand j'avais dix ans, la Coupe du monde avait lieu au Japon et en Corée du Sud. A cette époque, j'ai vu les arrêts d'Oliver Kahn. C'était le meilleur joueur du tournoi.
Dans votre club, à Saint-Trond, il y a une forte influence japonaise puisque pas moins de cinq Nippons y évoluent. Est-ce que ça vous a aidé dans votre acclimatation à la Belgique ?
D.S. : Oui, ils ont été d'une grande aide quand je suis arrivé en Europe. Maintenant, c'est à mon tour d'aider les joueurs japonais qui viennent en Belgique.
Shinji Kagawa, je le voyais toujours à la télé et c'était une de mes idoles, maintenant nous jouons ensemble !
Qu'est-ce que ça fait de jouer aux côtés d'anciens joueurs expérimentés de Bundesliga comme Shinji Kagawa ou Shinji Okazaki ?
D.S. : C'était en fait un sentiment étrange quand j'ai entendu : Shinji Kagawa vient à Saint-Trond ! Je le voyais toujours à la télé et c'était une de mes idoles, maintenant nous jouons ensemble, même si nous avons à peu près le même âge : il a 33 ans, j'en ai 30. Cependant, j'ai longtemps joué en amateur. Après avoir été diplômé de l'université, je ne suis devenu professionnel qu'à 22 ans. Jouer dans une équipe avec Shinji Kagawa ressemble maintenant à un rêve.
Hormis de réaliser un bon Mondial, quels sont vos plans pour le futur ?
D.S. : J'essaie toujours de m'améliorer et de passer à l'étape suivante. Mais pour ça, je dois me concentrer sur mes performances en Jupiler League et avec la sélection. Je ne pense pas trop à mon prochain challenge. L'une de mes ambitions, c'est de jouer en Premier League. Si je pouvais aller en Bundesliga ou en Ligue 1, ce serait bien aussi. L'Espagne ou l'Italie m'intéresseraient aussi, mais c'est un peu plus compliqué à cause de leurs règles pour les joueurs étrangers. Une offre de la Premier League ? Non pas encore. Je pense que ça se voit : je dois travailler encore plus dur ! (rires)
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