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Coupe du monde 2022 - Equipe de France - Ils ne sont pas immortels, ils resteront inoubliables

Martin Mosnier

Mis à jour 20/12/2022 à 08:50 GMT+1

COUPE DU MONDE 2022 – Même s'ils ont chuté sur la dernière marche, ces Bleus version 2022 ont offert tant d'émotions et de souvenirs qu'ils se sont faits une place de choix dans la grande histoire du football français. L'aventure avait très mal démarré, elle s'est finie dans les larmes. Entre les deux, un exemple de résilience, d'esprit de corps et des inspirations de champions.

L'équipe de France lors des hymnes avant la rencontre face à la Pologn

Crédit: Getty Images

Il faudra se souvenir que tout cela a démarré par une année qui dessinait une agonie plutôt qu'une résurrection. Des défaites face aux Croates et aux Danois, un dernier voyage catastrophique à Copenhague en septembre. Des forfaits comme s'il en pleuvait. N'Golo Kanté et Paul Pogba pour commencer et pour achever, pensait-on, les ambitions de doublé. Puis Mike Maignan, Presnel Kimpembe, Christopher Nkunku. Et enfin, juste avant de démarrer l'aventure, Karim Benzema. Comment pouvaient-ils se relever après avoir perdu le meilleur joueur du monde ? Quelle sélection se remet du forfait du Ballon d'Or à trois jours de son match d'ouverture ?
Voilà le point de départ de l'aventure. Jamais une équipe de France n'avait eu autant de poisse collée aux crampons au moment d'entrer dans un Mondial. On la pensait affaiblie par les trop nombreux absents, lessivée par une année ratée, désorientée par un système à trois défenseurs qu'elle avait fini par enterrer, fragilisée par l'incertitude d'un Varane sur un pied en début de compétition. Après neuf minutes face à l'Australie, elle était même menée après avoir perdu un nouveau cadre, Lucas Hernandez.

Ne jamais sous-estimer le cœur des champions

A ce moment-là, les Bleus ont touché leur point le plus bas. Personne ne donnait cher de leur peau à part ceux qui y ont toujours cru : les grands artisans de ce mois pas comme les autres. Les champions du monde, en tête, la relève au diapason et l'architecte de cette spectaculaire renaissance, Didier Deschamps. Ne jamais sous-estimer le cœur des champions, jamais. Cette Coupe du monde en a donné une leçon.
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Didier Deschamps (France) après la victoire face au Danemark

Crédit: Getty Images

Olivier Giroud est revenu de nulle part, encore une fois. On lui reprochait de ne pas mettre un pion en Coupe du monde, il en a planté quatre au Qatar. On a moqué son incapacité à marquer dans les moments qui comptent : il a qualifié les Bleus pour les demi-finales face à l'Angleterre. Antoine Griezmann avait vu son influence grignotée et la question de son maintien dans le onze se posait. Il a signé le tournoi le plus constant de sa carrière en redevenant le patron et en se réinventant de fond en comble. Après trois matches sans histoire, Hugo Lloris a rappelé quelle géniale assurance tout risque il demeurait.

Une histoire de destins

Le recordman de sélections, les meilleurs buteurs et passeurs de l'histoire des Bleus en sont à un quart de finale, une finale et un titre en Coupe du monde. Personne ne fait mieux dans la grande histoire française. On peut y rajouter un Raphaël Varane condamné après ses larmes sur la pelouse de Chelsea et ressuscité… jusqu'aux derniers instants de la finale. Cette Coupe du monde, c'est une histoire de résurrections.
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Pourquoi Mbappé a-t-il obtenu la note de 10 ?

Une histoire de destins aussi. Celui de Dayot Upamecano, paralysé par l'enjeu en Bleu devenu défenseur français le plus régulier du tournoi. Celui d'Ibrahima Konaté, deux sélections avant novembre et dont on voit mal désormais comment l'équipe de France pourrait se passer. Celui de Rabiot, héros d'un groupe auquel il avait tourné le dos en 2018. Ceux de Randal Kolo Muani et Marcus Thuram enfin. Ils n'étaient pas sur la photo au départ. Rattrapés par le col au dernier moment, ils ont fait basculer la finale dans l'irrationnel et bouclé à double tour la demie. Ces remplaçants si souvent inutiles à Deschamps en grand tournoi ont fait valser les préjugés, eux aussi. Oui, le groupe était uni mais, cette fois, les coiffeurs n'ont pas servi qu'à allumer la sono ou faire le zouave avec des extincteurs dans les couloirs de l'hôtel.

De Saint-Denis 98 à Séville 82

Ce groupe, c'est celui d'un Didier Deschamps dont on ne sait toujours pas s'il restera. Cerveau des grandes conquêtes depuis dix ans, on pensait qu'il s'était perdu à l'Euro, on l'a retrouvé dans la compétition qu'il maîtrise le mieux. Quatre participations, trois finales s'il vous plaît. Et un groupe uni comme un seul homme, des paris auxquels lui seul croyait (Upamecano), des petites révolutions (Griezmann) et des grandes trouvailles (Konaté, Kolo Muani).
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"C'est la plus grande finale de l'histoire"

Un groupe et un homme, Kylian Mbappé. Géant parmi les géants à 23 ans, déjà 12 buts en Coupe du monde et 8 sur cette seule édition. A l'heure où les meilleurs se sont retirés (Messi, Ronaldo et peut-être Neymar), le voilà tout seul au gouvernail, porté par une ambition personnelle qui dévore tout et ne laisse rien. Rien sauf un titre qui a fini par échapper après un triplé en finale et quelle finale... Rendez-vous compte.
Après un premier tour et un 8e sans fièvre, ce groupe nous a offert des émotions pour toute une vie. De ce penalty dans les nuages de Kane à cette finale inégalable. Des souvenirs pour des générations entières de gamins. En quatre ans, ils leur ont offert ce que d'autres n'ont pas connu en une vie : le plus sublime et le plus cruel des épilogues comme un voyage de Saint-Denis 98 à Séville 82. Alors, ils ne rejoindront pas Garrincha, Pelé et les autres. Ils ne sont pas encore des immortels mais ils resteront inoubliables quand même.
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