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Coupe du monde au Qatar - "A la Coupe du monde, pas de place pour les miracles" : L'épineuse question Paul Pogba

Martin Mosnier

Mis à jour 19/09/2022 à 21:58 GMT+2

COUPE DU MONDE - A deux mois du Mondial, le cas Paul Pogba plonge l'équipe de France dans l'incertitude. Faut-il emmener le leader des Bleus au Qatar ? Doit-on envisager de lui laisser une place dans la liste même si son genou n'est pas complètement rétabli ? Le sujet est épineux même si les exemples récents prouvent que Pogba ou non, amener un joueur blessé est toujours une mauvaise idée.

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Paul Pogba jouera-t-il la Coupe du monde ? La question est obsédante parce que, malgré son expérience ratée à Manchester United, il reste l'un des trois joueurs les plus importants de Didier Deschamps. Meilleur Bleu à l'Euro, essentiel en Russie, Pogba est indispensable et son absence porterait un coup terrible aux ambitions des champions du monde. Aujourd'hui, personne ne sait s'il sera remis de son opération du ménisque mais les chances de le voir débuter à 100% de ses moyens le match inaugural face à l'Australie le 22 novembre prochain sont infimes.
"Quand on touche au genou, on a deux gros problèmes : la tolérance de l'articulation et l'état physique de récupération, prévient Jean-Pierre Paclet, médecin des Bleus de 1993 à 2008. Je n'ai pas son dossier médical entre les mains mais ça me semble difficile de le voir à 100% au début de la compétition même si on ne peut pas être catégorique aujourd'hui." Dès lors, Didier Deschamps peut-il prendre le risque, même sans une liste élargie à 26 noms, de sélectionner Pogba pour le remettre sur pattes pendant la compétition ?
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Paul Pogba sera-t-il à la Coupe de monde avec l'équipe de France ?

Crédit: Getty Images

Ribéry, Varane et l'intransigeance de Deschamps

"Il viendra à condition qu'il soit apte et qu'il soit en mode compétiteur, a prévenu le sélectionneur jeudi. Paul n'est pas un GO. Il n'est pas là pour amuser la galerie. Les joueurs appelés en équipe de France sont aptes à être sur le terrain." Le constat est clair, implacable et ne surprendra pas ceux qui observent l'équipe de France depuis la prise de fonction de Deschamps. DD n'hésite jamais à trancher dans le vif quand un de ses joueurs est incertain à l'orée d'une grande compétition. Peu importe le statut, le vécu, l'importance sur le terrain : les Bleus n'embarquent jamais avec eux des joueurs sur une jambe.
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Didier Deschamps avec Frank Ribéry

Crédit: Imago

En 2014, le meilleur joueur des Bleus, Franck Ribéry, victime de lombalgie chronique, reste à quai à quelques jours du décollage pour le Brésil. Deux ans plus tard, pour l'Euro à la maison, c'est Raphaël Varane, patron de la défense, qui rate la grande aventure pour une blessure à la cuisse. Les deux hommes auraient pu espérer retrouver le onze en cours de compétition mais Deschamps n'a pris aucun risque.

2008 : Quand le spleen de Viera déprime les Bleus

"Je suis à 200% d'accord avec lui, appuie Jean-Pierre Paclet. C'est toujours une très mauvaise idée. En 2008, Raymond (ndlr : Domenech) avait choisi d'emmener Patrick Vieira, alors blessé à la cuisse, à l'Euro. Toute l'énergie du staff médical et technique était tournée vers lui pour qu'il rejoue. Lui s'est frustré, on attendait un miracle et on a fait de Viera un poids mort dans le vestiaire. Il n'y a rien de pire." Avant le troisième match face à l'Italie, Vieira étale son spleen devant la presse : "Je ne sais pas où j'en suis honnêtement et ça me donne encore plus les boules. Il y a eu des incohérences sur ma blessure et sur les soins qui ont été faits." Les Bleus n'avaient pas besoin de lui pour s'enfoncer mais le capitaine n'a pas aidé ses troupes en vivant la compétition rempli de frustration.
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Jean-Pierre Paclet, médecin des Bleus de 1993 à 2008, aux côtés de Raymond Domenech et Pierre Mankowski

Crédit: Getty Images

"Que va faire Paul pendant des semaines s'il ne peut pas jouer ? Il va tester son genou, tourner en rond, se frustrer, anticipe Paclet. Décevoir un joueur important, ça crée des répercussions automatiques sur le groupe et ça peut le miner comme ce fut le cas avec Patrick ou avec Zinedine (ndlr : Zidane) en 2002. Il s'était blessé à la cuisse pendant la préparation. On a tout fait pour qu'il joue le troisième match de poules mais il n'a pas été bon parce qu'il était hors du coup. La Coupe du monde, ce sont des matches à très haute intensité tous les trois ou quatre jours, il n'y a pas de place pour les miracles." Pogba a donc deux mois pour croire, encore, au miracle. Après, il sera trop tard.
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