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Coupe du monde I Allemagne - Espagne : Sergio Busquets, le cœur de la Roja

Vincent Bregevin

Mis à jour 27/11/2022 à 17:43 GMT+1

COUPE DU MONDE – C'est la clé de voûte du système de Luis Enrique. Dernier rescapé du titre mondial de l'Espagne en 2010, Sergio Busquets est le leader de la Roja du haut de ses 34 ans. Le milieu du Barça est aussi un taulier essentiel dans le vestiaire espagnol, au-delà de son statut de capitaine. C'est sûrement son dernier Mondial. Mais il est plus incontournable que jamais.

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Il est pourtant loin d'être le joueur le moins contesté. Sergio Busquets est annoncé sur le déclin depuis des années. Il est régulièrement visé par les critiques quand son club, le Barça, vient à tanguer. Ce qui n'est pas rare. Mais Luis Enrique, peu adepte des médias, n'en a que faire. Quand il s'agit de cocher le premier nom sur sa feuille du match, le sélectionneur espagnol se tourne le plus souvent vers "Busi". Difficile de lui donner tort. Si Busquets ne fait plus autant l'unanimité à Barcelone, il n'a peut-être jamais été aussi indiscutable en équipe d'Espagne.
Son niveau de performance parle pour lui. Le Costa Rica, balayé (7-0) par une Roja en furie, peut en témoigner. Dans un fauteuil, Busquets a régné sur le milieu de terrain. Toujours placé au bon endroit, au bon moment, juste dans ses choix, précis dans ses transmissions. Impérial avec le ballon, et peut-être encore plus bluffant quand il ne l'a pas. Sa faculté à anticiper les mouvements adverses, ceux de ses coéquipiers et à interpréter le jeu avec un temps d'avance passe invariablement inaperçue. Mais c'est bien la base de la supériorité collective que tant de sélections peuvent envier à l'Espagne.

Une nuance avec le Barça

Busquets ne correspond plus vraiment à l'image du numéro six moderne, plus rapide, mobile et athlétique que le milieu barcelonais. Mais dans la configuration mise en place par Luis Enrique, il est probablement le joueur idoine. "Si on arrive à jouer comme on veut, à être dans le camp de l'adversaire et à garder le ballon, Busquets reste le numéro un, expliquait le sélectionneur espagnol avant le Mondial. Si on commence à jouer long et à changer notre style, évidemment, 'Busi' ne sera pas le meilleur milieu pour cela. Mais pour jouer comme on veut jouer nous, je ne vois pas un seul joueur meilleur que 'Busi'".
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Le style de jeu de l'Espagne lui convient visiblement davantage que celui du Barça. C'est pourtant un système similaire à celui du club catalan. Et Busquets en anime l'entrejeu avec deux autres joueurs barcelonais, Gavi et Pedri, même si Luis Enrique a aussi l'option d'aligner Koke dans ce secteur. Mais ce n'est pas exactement la même configuration. "Il y a une nuance, expliquait Pedri dans l'émission Partidazo de Cope vendredi. À Barcelone, nous, les intérieurs, restons beaucoup plus entre les lignes, où nous pouvons marquer plus de buts et de passes décisives. Mais ici, (en sélection, NDLR), nous touchons beaucoup plus le ballon."

Dernier rescapé d'une époque glorieuse

Cela met Busquets dans des conditions idéales pour offrir sa meilleure version. Celle où il ne fait pas ses 34 ans sur le terrain. Son âge n'apparaît plus comme un défaut. Cela devient même une énorme qualité dont l'Espagne profite pleinement. Le capitaine espagnol est le seul au sein du groupe de Luis Enrique à avoir connu la gloire en remportant des trophées internationaux chez les A, avec la Coupe du monde 2010 et l'Euro 2012. Une expérience qui prend toute son importance au sein d'une Roja considérablement rajeunie au Qatar.
Le natif de Sabadell peut donner l'impression d'un homme discret tant il s'exprime rarement dans les médias. Ce n'est pas du tout la même chose dans un vestiaire. Il devient alors le guide vers lequel se tournent naturellement ses coéquipiers pour progresser. "Il me donne beaucoup de conseils sur le terrain, reconnaissait Nico Williams, dans un entretien à l'AFP. Il me dit où me situer, quoi faire... Par exemple, je sais que je dois progresser dans la prise de décision, et 'Busi' m'aide beaucoup dans cet aspect-là."

Un capitaine qui tranquillise

Le jeune ailier de l'Espagne et de l'Athletic Bilbao n'est pas le seul à bénéficier du vécu de Busquets, d'une importance cruciale pour un événement aussi particulier qu'une Coupe du monde. Y compris pour ses coéquipiers en club. "Busquets m'a dit, à moi et à Gavi, d'être calmes, révélait son coéquipier Pedri dans Partidazo de Cope. Il nous a fait une mini conversation la veille (du match contre le Costa Rica, NDLR) quand nous sommes sortis pour nous échauffer, il nous a dit d'être calmes, de ne pas regarder tout ce qui a été mis en place avant le match. Ces mots du capitaine, ça nous a tranquillisés."
Busquets a endossé volontiers ce costume de "grand frère" au sein du groupe de Luis Enrique. "J'essaie de distribuer des conseils, a-t-il expliqué dans le magazine Panenka, quelques jours avant le début de la Coupe du monde. Je l'ai fait pendant l'Euro (en 2021, NDLR), on n'avait pas commencé de la meilleure des manières, puis j'ai essayé d'apporter ma pierre à l'édifice : expliquer des situations, tranquilliser les coéquipiers, etc." La parole d'un leader, vocal et technique. Au cœur du jeu et du vestiaire. Mais surtout indispensable pour guider l'Espagne dans la quête d'une deuxième étoile.
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