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Coupe du monde | L'antisèche d'Espagne - Allemagne : Comme quoi, des numéros 9, ça sert toujours

Cyril Morin

Mis à jour 27/11/2022 à 23:33 GMT+1

COUPE DU MONDE - Dans un match longtemps dominé par l'Espagne, l'Allemagne a fini par sauver sa peau grâce à un but tardif mais précieux (1-1). Comme un symbole, les deux nations ont eu besoin de deux avant-centres, Alvaro Morata et Niclas Füllkrug, pour débloquer un match qui ronronnait. Mais c'est surtout la Mannschaft qui a le plus appris de cette fin de match. Notre antisèche.

Alvaro Morata et Niclas Füllkrug, les deux avant-centres qui ont tout changé entre l'Espagne et l'Allemagne

Crédit: Quentin Guichard

Le jeu : Une Espagne ambitieuse, une Allemagne longtemps ennuyeuse

Ce devait être un choc entre deux grandes nations. Ce fut une affirmation du style Luis Enrique : de la possession, évidemment, de la verticalité grâce à un milieu séduisant et des ailiers entreprenants mais aussi un déficit dans les trente derniers mètres. Alignés en 4-3-3, les Espagnols ont fait la pluie et le beau temps dans un match que la Mannschaft n'a jamais semblé en mesure de contrôler pendant plus d'une heure. D'abord très emballant, le choc a fini par être ronronnant jusqu'à l'entrée d'Alvaro Morata et de Niclas Füllkrug. Après, ce fut débridé, pour notre plus grand plaisir.

Les joueurs : Les frissons pour Musiala, les pions pour les entrants

Une étoile dont l'intensité lumineuse n'a fait qu'augmenter au fil des minutes. Titulaire et maître à jouer de la Mannschaft, Jamal Musiala a confirmé qu'il était fait d'un autre bois que le reste des coéquipiers. Le virtuose, par ses prises de balle, ses orientations et ses coups de reins, a fait vivre un calvaire à la défense espagnole. Son mauvais choix (73e) aurait pu le déstabiliser, c'est finalement un contrôle orienté raté qui offre l'égalisation à Füllkrug, entré en jeu et décisif dans son rôle d'avant-centre à papa. Côté espagnol, mention spéciale à Gavi et Pedri, encore magnifiques d'activité tandis que Morata a complété le puzzle espagnol par un but plein de finesse. Mention spéciale aussi au délicieux Dani Olmo, actif et clairvoyant mais pas toujours récompensé.
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Alvaro Morata trompe Manuel Neuer et ouvre le score pour l'Espagne contre l'Allemagne

Crédit: Getty Images

Le facteur X : Le coaching de Luis Enrique et Hansi Flick

Si ce match a fini par s'emballer, c'est aussi parce que Luis Enrique et Hansi Flick ont décidé de ne pas se contenter d'un nul de départ qui arrangeait pourtant tout le monde. L'Espagnol a d'abord décidé de lancer Alvaro Morata pour enfin peser dans les derniers mètres adverses. A raison. L'Allemand, lui, a tardé mais ne s'est pas trompé. Leroy Sané par ses percussions et ses passes verticales a apporté beaucoup de vitesse tandis que Füllkrug n'a pas hésité au moment d'envoyer la praline qui laisse la Mannschaft encore en vie.

La stat : 19 ans

Comme l'âge de Jamal Musiala. Pour son premier Mondial, il a décidé de prendre la Mannschaft sur ses épaules et d'assumer l'animation offensive à lui seul, ou presque, de la troupe de Flick. 13 dribbles tentés, 9 réussis, 7 duels gagnés, 3 occasions créées : sa feuille statistique est à la hauteur de son talent. Le pire ? Il croque une énorme occasion, comme face au Japon. S'il arrive à progresser à la finition… La définition d'un phénomène.
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La belle histoire du jour : Füllkrug, de la D2 au Mondial

Il jouait encore en Bundesliga 2 l'an passé. Il n'avait aucune sélection au compteur avant le lancement de cette Coupe du monde. C'est pourtant lui qui a sauvé Flick. Füllkrug n'est sans doute pas le digne héritier de Miroslav Klose, il n'a pas la finesse technique d'Özil, l'intelligence tactique de Müller ou le parcours d'un prodige à la Musiala. Mais Füllkrug est un avant-centre qui connaît sa mission première : marquer. Pas forcément le rôle le plus à la mode mais celui qui ne sera jamais démodé.
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Niclas Füllkrug et Christian Günther

Crédit: Getty Images

La décla : Daniel Carvajal, en zone mixte sur un mot glissé à son oreille par Antonio Rüdiger

"Il m'a dit de gagner contre le Japon. Mais personne ne doute du fait qu'on ira gagner ce match, on veut finir premier et gagner tous les matches, et on fera tout pour."

La question : L'Allemagne peut-elle s'en sortir ?

Que l'Espagne ait des certitudes, c'est une évidence. Si elle n'est pas officiellement qualifiée pour les 8es de finale, cette Roja est trop alignée avec les idéaux de son sélectionneur pour ne pas être au rendez-vous. Tout n'est pas parfait, notamment dans la finition, mais la marge face aux autres équipes de son groupe est trop importante pour se dilapider au pire moment possible.
La donne est évidemment différente pour l'Allemagne. Avec un petit point, les Allemands n'auront d'autres options que de s'imposer face au Costa Rica pour espérer voir les 8es. Mais il faudra sans doute changer quelque chose dans cette équipe longtemps dysfonctionnelle. La sortie de Thomas Müller a paradoxalement libéré Musiala tandis que l'entrée de Sané et de Füllkrug a enfin fait peser une menace sur la défense espagnole.
Comme un symbole, les deux sélections qui ont le plus usé de "faux N°9" ces dernières années ont eu besoin d'attaquants de surface pour débloquer leur compteur. Comme quoi, un avant-centre de métier, ça change tout.
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