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Coupe du monde : Lionel Messi à trois victoires du titre qui lui manque… et le monde le lui souhaite presque

Maxime Battistella

Mis à jour 09/12/2022 à 19:30 GMT+1

COUPE DU MONDE - Ce vendredi soir, l'Argentine affronte les Pays-Bas en quart de finale du Mondial au Qatar. Plus que jamais, l'Albiceleste compte sur celui qui la porte depuis le premier match, son génie Lionel Messi. Supporters comme coéquipiers, ils sont tous derrière la Pulga dans son ultime tentative pour décrocher le Graal avec sa sélection. Une unanimité qui transcende même les frontières.

"Ce qui diffère des derniers Mondiaux, c'est que Messi assume complètement la pression"

Un chef de clan et un leader confiant. A voir Lionel Messi mener sa troupe avant chaque match en entrant sur la pelouse, on ne le reconnaîtrait presque pas. L'introverti s'est métamorphosé en général montrant l'exemple avant la bataille, avec à ses côtés Rodrigo De Paul comme principal lieutenant. Il faut dire qu'à 35 ans bien tassés, il le sait (et il l'a dit avant le tournoi) : il s'agit de sa dernière chance pour toucher le Graal qui lui échappe encore, la Coupe du monde. Alors Leo est en mission, comme ses propos après le huitième de finale contre l'Australie l'attestent.
"Je profite de ces moments, je vis à fond tout ce que nous sommes en train de traverser, et je suis très heureux d'avoir accompli ce petit pas de plus vers notre objectif. Un nouveau match compliqué nous attend. Ils chercheront à ne pas nous laisser le ballon. Mais c'est la Coupe du monde, les matches vont devenir de plus en plus relevés", a-t-il confié alors qu'un quart de finale au couteau attend l'Argentine face aux Pays-Bas.

Enfin le même statut que Maradona en Argentine

Et si le maillot de l'Albiceleste a pesé lourd sur les épaules de celui qui fut longtemps avant tout le génie du Barça, la situation a bien changé. Désormais tout un pays est à l'unisson derrière son capitaine devenu emblématique. Plus question d'opposer le charismatique Diego Armando Maradona qui avait mené les siens au titre suprême en 1986 au taiseux Lionel Messi, plus catalan qu'argentin. Car deux événements ont fait prendre une autre dimension à la Pulga sur le plan national : la mort de son illustre aîné fin 2020, et surtout la Copa América dont Messi a fini co-meilleur buteur et meilleur joueur, arrachée au Brésil en finale au Maracana l'an passé.
Après de multiples finales perdues avec sa sélection - celles de la Coupe du monde 2014 et des Copa América 2007, 2015 et 2016 -, le numéro 10 a enfin conquis un titre majeur et ses pleurs ont conquis les cœurs. Bien plus exubérant dans ses célébrations après ses buts, donnant de la voix sur le terrain pour replacer et motiver les siens, chantant aussi dans les vestiaires, Messi s'est finalement approprié cette place de patron qu'il avait tant de mal à assumer auparavant.
Les supporters ne jurent désormais que par lui. Ce Mondial est celui de la communion comme la chanson entonnée par ses partenaires après la victoire fondamentale contre le Mexique le montre. "Ahora nos volvimos a ilusionar, quiero ganar la tercera, quiero ser campeón mundial. Y al Diego desde el cielo lo podemos ver, Con Don Diego y con la Tota Aletándolo a Lionel". Ce que l'on pourrait traduire en français par : "Maintenant nous nous remettons à rêver, je veux gagner la troisième (Coupe du monde, NDLR), je veux être champion du monde. Et nous pouvons voir Diego au Ciel, Don Diego et la Tota (sa mère) acclamant Lionel."

L'incarnation mondiale du football et un palmarès à compléter

Messi est donc habité et a porté son équipe, tel le sauveur, plusieurs fois déjà dans ce Mondial. Pour débloquer la situation face au Mexique donc, mais aussi en huitième où il a mis les siens sur les rails en marquant son premier but dans un match à élimination directe dans une Coupe du monde pour sa 1000e rencontre en carrière. Sa chevauchée de 60 mètres en seconde période et ses changements de rythme ont rappelé ses plus belles heures sous le maillot barcelonais. Et le monde entier s'est remis à rêver.
Car la quête de Messi n'est pas qu'un objectif personnel. Bien des amateurs de football voudraient voir l'héritier de Pelé et Maradona, le phénomène aux sept Ballons d'or y parvenir. Car quelque part il y aurait quelque chose d'incongru à ce que ce trou dans son palmarès reste béant. Peu de joueurs ont à ce point personnifié le football, à la fois comme soliste hors normes et dans sa capacité à éclairer le jeu pour magnifier le collectif.
"C'est un alien, il est différent, personne ne s'en approche. Nous en étions presque à regarder à chaque fois la réaction des fans à tout ce qu'il entreprenait. C'était presque divin. J'en ai perdu ma voix à force de crier en me demandant comment il arrivait à faire ce qu'il faisait. Il passe les joueurs les uns après les autres mais avec la tête haute, sa conscience de l'espace qui l'entoure est phénoménale", s'est enflammé l'ex-international anglais Rio Ferdinand au micro de la BBC.
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Lionel Messi lors du 8e de finale de Coupe du monde contre l'Australie en 2022

Crédit: Imago

Dix soldats et un génie de 35 ans, est-ce suffisant ?

Et son compatriote Alan Shearer d'ajouter : "Il n'est plus aussi rapide qu'il l'était mais tous les joueurs le cherchent pour qu'il leur montre le chemin et il en est encore capable. Nous avons beaucoup de chance d'être dans le stade pour le voir." Les éloges pleuvent sur la Pulga qui a déjà inscrit trois buts dans la compétition, y compris venant de joueurs d'autres sélections du Mondial.
"Tout passe par lui, par ses pieds. En ce moment, Messi, c'est l'Argentine", abonde le Brésilien Dani Alves. Quant au Portugais Bernardo Silva, il se projette déjà. "Messi, c'est Messi. Tout le monde sait ce qu'il peut faire. Et si nous jouons contre l'Argentine en finale, nous espérons qu'il ne joue pas ou qu'il joue très mal", a-t-il lâché, tout sourire aux quotidiens Clarin et Olé, après la démonstration des Lusitaniens face à la Suisse (6-1).
Et c'est peut-être finalement là où le bât blesse. L'Albiceleste a su bâtir un collectif solide autour de sa star, mais reste ultra-dépendante de lui. Alors que le niveau va mécaniquement augmenter à partir de ce quart de finale contre les Pays-Bas, Messi pourra-t-il porter son équipe jusqu'au bout du haut de ses 35 ans ? Quand Maradona l'avait fait en 1986, il avait une décennie de moins au compteur. Dans une époque où l'intensité physique a encore plus d'importance, le défi reste gigantesque.
"Effectivement, c'est le joueur le plus dangereux, celui qui crée le plus d'occasions et il le fait lui-même. Mais d'un autre côté, il ne joue pas beaucoup quand l'adversaire a la possession du ballon. C'est là que se trouvent nos opportunités", a d'ailleurs prévenu Louis van Gaal. Reste que la Pulga a dix soldats prêts à se sacrifier dans les tâches défensives. A lui de continuer à leur rendre sur le terrain avec sa magie et un supplément d'âme pour franchir ces trois derniers obstacles.
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