Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Coupe du Monde - Liste des 23 : Didier Deschamps peut-il décemment se passer d'Olivier Giroud ?

Cyril Morin

Mis à jour 09/11/2022 à 09:31 GMT+1

COUPE DU MONDE 2022 – Mercredi, à 20h, Didier Deschamps va révéler la liste des joueurs des joueurs retenus pour le Mondial (20 novembre - 18 décembre). Une grosse inconnue subsiste : Olivier Giroud sera-t-il du voyage, même en la présence de Karim Benzema ? Les états de service du deuxième meilleur buteur de l'histoire des Bleus plaident pour lui. Mais la position de Deschamps reste claire.

Les 23 probables pour le Qatar : "Giroud est le plus en danger"

Grand attaquant, grand perdant, grand sacrifié et désormais grande inconnue. L'évolution du statut d'Olivier Giroud en Bleu depuis le 18 mai 2021 a des allures de saga. De 2016 à 2021, il est l'indétrônable buteur des Tricolores. Le grand attaquant, c'est lui. Le retour surprise de Karim Benzema pour l'Euro le place d'entrée dans la peau d'un remplaçant. Le grand perdant, c'est lui. Le calvaire de l'été 2021 lui retombe dessus lors de la première liste post-apocalypse. Le grand sacrifié, c'est lui. Mais ce mercredi, il a encore changé de statut. La grande inconnue de la liste pour la Coupe dévoilée par Didier Deschamps, c'est lui.
Le "phénix" Olivier Giroud est unique par sa capacité à sans cesse remettre ses coaches face à leurs certitudes. Arsène Wenger, Antonio Conte, Maurizio Sarri, Frank Lampard, Thomas Tuchel et Stefano Pioli peuvent en témoigner : écarter Giroud, c'est un crève-cœur que beaucoup ont eu du mal à assumer durablement. La donne est similaire pour Didier Deschamps, toujours rattrapé par son pragmatisme : en l'absence de Karim Benzema, Olivier Giroud est le meilleur recours possible. En présence du Ballon d'Or, il n'est pas le "supersub" ultime.
picture

Didier Deschamps au premier plan, Olivier Giroud en flou au second - 7 juin 2021 au Stade de France

Crédit: Getty Images

Evidence sportive mais la discussion n'est plus là

Le grand mérite de Giroud est d'avoir su écarter le premier argument avancé par DD pour l'éloigner du groupe France. Après un Euro marqué par ses reproches publics envers Kylian Mbappé en préparation, il est sacrifié en septembre 2021. L'argument semble incontestable pour DD : "C'est simplement un choix sportif", explique-t-il au moment de se justifier.
En novembre 2022, il ne tient plus du tout. Encore auteur d'un but ahurissant le week-end dernier, brillant depuis le début de saison (18 matches, 9 buts, 4 passes), Giroud ressemble au contraire à une évidence sportive. C'est donc en mars dernier que Deschamps a dû dévoiler sa vraie doctrine. Benzema forfait, il rappelle Giroud mais s'explique longuement sur ce choix.
picture

Giroud sera-t-il dans la liste ? "En Italie, on aurait aimé l'avoir pour la Nazionale"

"C’est toujours la grande difficulté d’avoir un joueur qui a un statut, qui l’a mérité… S’il n’a pas ce même statut et qu’il est toujours là, c’est difficile à vivre. Pour ne pas dire impossible, avait glissé le patron des champions du monde en mars. C’est humain. Quand on est habitué à avoir 100, si on doit se satisfaire de 40… Ce n’est pas spécifique à Olivier, mais c’est très très difficile à vivre", développe-t-il alors.
La doctrine Deschamps prend encore plus de corps en juin 2022. KB9 marche sur l'eau avec le Real et arrive en pleine bourre avec les Bleus. Conséquence : Giroud est absent. "Il y a ce que je pense par rapport à sa situation, son statut, et j'ajouterai que je veux offrir la possibilité aux autres joueurs offensifs, qui ont eu moins de temps de jeu, de s'aguerrir. J'ai l'opportunité de donner à Christopher (Nkunku), Moussa (Diaby) et Wissam (Ben Yedder) la possibilité d'avoir plus de temps de jeu. (...) Je fais en sorte de rester cohérent, avec ce que je dis et ce que je dis aux joueurs", complète alors DD.

Septembre 2022 : "Entre dire les choses et faire…"

Les recours à Benzema ayant montré leurs limites en Bleu, à l'image d'un Wissam Ben Yedder méconnaissable, la candidature de Giroud continue de grimper en flèche. En septembre, c'est un torrent médiatique et politique qui semble garantir une place de choix pour le Milanais.
Benzema encore absent, Giroud s'illustre en marquant face à l'Autriche (2-0), tout en laissant la mainmise à Kylian Mbappé, qui l'adoube en zone mixte. Raphaël Varane en remet une couche publiquement. Les cadres tricolores ont fait leur choix. L'attaquant, lui, défend sa candidature, même dans la peau d'un remplaçant.
"Même en étant sur le banc, j'ai toujours tiré dans le sens de l'équipe. Je n'ai jamais mis le souk dans un vestiaire", explique-t-il à RTL et M6. "Je n'ai jamais eu d'états d'âme ou de mauvais comportements lorsque j'ai été sur le banc (...) Je ne me suis jamais plaint du retour de Karim", ajoute-t-il auprès de Canal+. La réponse de Deschamps en conférence de presse dit beaucoup de sa réticence à faire de Giroud le suppléant de Benzema.
"Je ne sais pas ce qu'il vous dit, à la limite ça ne m'intéresse pas. Je sais comment ça fonctionne. Entre dire les choses et faire, il y a un parcours", note alors le patron des Bleus, avant de nuancer quelques jours plus tard. "Olivier a beaucoup de soutien, tant mieux, il le mérite. À certaines périodes, il aurait pu avoir ce soutien là... À lui de maintenir (son niveau de performance). Je sais ce qu'il est capable de faire. Il a des affinités avec certains joueurs, plus qu'avec d'autres, mais il a toujours eu un esprit collectif", explique-t-il.
picture

Olivier Giroud et Didier Deschamps

Crédit: Getty Images

Profil unique, histoire à écrire

Voilà donc DD bien embêté : d'un côté, l'absence de garantie, à ses yeux, que Giroud saura s'accommoder de son statut. De l'autre, un profil absolument unique parmi les candidats au Qatar. De par son profil athlétique et technique, il coche des cases qu'aucun autre prétendant ne remplit. Son expérience le rend aussi précieux dans un groupe qui sera, malgré tout, très jeune.
Le reste est plus de nature sentimentale. A 36 ans, Olivier Giroud espère encore dépasser Thierry Henry. Le Milanais n'est qu'à deux buts du Graal. Deux coups de casque salvateurs dans un match au cordeau, deux buts marqués en taclant sur un centre à ras-de-terre, deux pions sublimes auxquels il nous a habitués ? Au fond, peu importe. Mais voir "Oliv" égaler "Titi" au Qatar aurait quelque chose de jubilatoire au regard de son parcours. Et les Bleus ne s'en plaindraient sans doute pas. Alors, DD, peut-on réellement se passer de lui ?
Olivier Giroud sous le maillot de l'équipe de France
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité