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"La concentration géographique va rendre cette Coupe du monde atypique" : Qatar 2022 ou un Mondial en terre inconnue

Glenn Ceillier

Mis à jour 21/11/2021 à 11:01 GMT+1

COUPE DU MONDE 2022 - Dans un an, le Qatar lancera sa Coupe du monde. Et si le choix de Doha a provoqué de multiples polémiques depuis 2010, Christian Gourcuff, l'ancien coach de Lorient ou encore de Rennes qui a entraîné au Qatar, nous aide à y voir plus clair sur ce que pourra donner ce Mondial pas comme les autres. Et à plus d'un titre.

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Mais à quoi cette Coupe du monde va-t-elle ressembler ? Si un doute plane, une chose est sûre : ce Mondial 2022 n'aura rien à voir avec les éditions précédentes. Pour de multiples raisons. Et ce n'est pas seulement lié au fait qu'il sera organisé en décembre pour une question de températures plus clémentes pour la pratique du football. "La concentration géographique va rendre cette Coupe du monde atypique. Je n'ai pas de souvenirs d'un Mondial dans un tel contexte", nous glisse déjà Christian Gourcuff, passé à deux reprises sur des bancs de clubs au Qatar la dernière fois avec Al-Gharafa SC en 2018-2019.
Le Qatar entre dans la dernière ligne droite de son pari. Dans un an tout juste, l'émirat du Golfe va accueillir son premier Mondial. L'attribution de cet événement en 2010 a engendré de nombreuses polémiques. Sur l'obtention de cette Coupe du monde déjà avec des suspicions d'achat de votes. Le choix d'un état régulièrement pointé du doigt pour ses violations des droits humains a aussi été dénoncé par nombre d'ONG. Tout comme les conditions de travail de centaines de milliers de travailleurs migrants pour la construction des nouveaux stades notamment ou encore le coût environnemental de cette Coupe du monde avec ses enceintes climatisées.
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Lusail National Stadium, Lusail, a host venue for the Qatar 2022 FIFA World Cup

Crédit: Getty Images

On peut imaginer qu'un spectateur pourra voir deux matches dans la journée
A toutes ces zones d'ombre s'ajoutent les questions sur l'organisation de l'événement. Car le Qatar est une presqu'île de 11 586 km2, soit un peu moins que l'Ile de France. "Tout est concentré sur Doha. Tous les stades sont dans la banlieue de Doha", nous glisse Christian Gourcuff. Ce qui comporte des avantages : "On peut imaginer qu'un spectateur pourra voir deux matches dans la journée", avance l'ancien entraîneur de Lorient, Rennes ou Nantes. Et des désavantages : "Ça pose aussi des problèmes d'accueil des supporters", s'interroge le technicien.
Plus d'un million de touristes sont en effet attendus dans l'émirat conservateur du Golfe, plus connu pour ses hôtels de luxe que pour ses structures d'accueil populaires. Les autorités ont alors imaginé des logements flottants, des séjours chez l'habitant, des appartements neufs ou encore des tentes climatisées. Mais les points d'interrogation restent légion. "Cette Coupe du monde se déroule en terre inconnue. Il n'y a jamais eu de méga événement sportif avec autant de visiteurs (...) sur un si petit territoire", estime un expert des événements sportifs ayant connaissance du dossier pour l'AFP. "Ni les stades ni les matches ou les problèmes de construction: gérer plus de 300.000 nouveaux visiteurs chaque jour constitue le véritable défi".
Ils sont vraiment très attachés à leur équipe nationale
Et si la consommation d'alcool interroge pour ce premier Mondial organisé dans un pays musulman, l'ambiance intrigue également. Le Qatar n'est en effet pas forcément réputé pour son sens de la fête. Surtout que si le pays de la péninsule arabique, composé d'un désert aride, a désormais l'habitude de gérer des compétitions internationales (GP de Formule 1, tournoi de tennis, football…), cela n'a rien à voir avec un événement de l'ampleur d'une Coupe du monde de football. "Etant donné le pays, ce sera un voyage très axé sur le football pour les supporters. Ce ne sera pas comme au Brésil", annonce d'ailleurs l'ancien coach des Canaris, qui songe surtout aux activités touristiques et culturelles.
Mais si le côté festif restera une énigme jusqu'aux premiers coups d'envoi, Christian Gourcuff voit en tout cas les Qataris se prendre au jeu du Mondial. "Pour des événements mondiaux comme ça, il y a toujours une curiosité. Donc tout le monde va vouloir se déplacer au stade alors que dans le championnat local, il n'y avait pas de public quand j'y étais", glisse-t-il.
De là à penser qu'un certain engouement pourrait même se créer autour de la sélection qatarienne ? "Ils sont très nationalistes. Je me souviens quand le Qatar a gagné la Coupe d'Asie en février 2019, il y a eu trois jours d'arrêt. Trois jours de fête nationale avec des défilés de voitures dans les rues. C'était un événement considérable. Ils sont vraiment très attachés à leur équipe nationale", prévient Christian Gourcuff. Et pour le coup, ce n'est pas forcément atypique.
(Avec AFP)
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