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Mondial 2022 - Croatie - Belgique : Les Diables Rouges, un sursis pour survivre

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 01/12/2022 à 15:35 GMT+1

COUPE DU MONDE - Les Diables Rouges n'ont plus le choix. Mise à mal par un déficit de jeu, une fin de cycle et pas mal de crispations, la Belgique doit surmonter des limites et frustrations personnelles devenues criantes si elle souhaite battre les Croates jeudi et poursuivre leur chemin dans le Mondial 2022. Et tant pis si le vestiaire semble en miettes.

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Au bord de l'implosion, la Belgique va désormais devoir éviter l'explosion. En mondovision et en plein vol. Lucides, les Diables Rouges ne cachent pas leurs maux à leurs supporters, presque désespérés après les deux premiers matches de leur sélection. "Individuellement, on était beaucoup plus forts avant, on faisait beaucoup plus de différences", constatait mardi Eden Hazard, capitaine désenchanté qui soulignait déjà le déclin de son équipe avant d'aborder le Mondial. Face à ce début d'incendie, le joueur du Real Madrid a tenté tant bien que mal de l'éteindre en s'invitant au programme de la conférence de presse des siens. Mais défaitiste ou simplement lucide, ce diagnostic a été amplement confirmé par la laborieuse victoire face au Canada (1-0) et par la défaite face au Maroc (2-0), la première pour cette génération de surdoués en phase de poules d'une Coupe du monde.
A bout de souffle et bien ternes, les Diables Rouges n'effraient plus personne. Sauf peut-être eux-mêmes. Eden Hazard, Kevin de Bruyne, Thibaut Courtois, Axel Witsel ou Romelu Lukaku n'étaient que des enfants la dernière fois que les Diables Rouges sont sortis avant les huitièmes de finale d'un grand tournoi, au Mondial 1998 puis à l'Euro 2000. Depuis leur avènement, les Belges ont dominé le classement mondial FIFA pendant trois ans, atteint les quarts du Mondial 2014 et des Euros 2016 et 2020 et pris la troisième place du Mondial 2018, défaits par les futurs étoilés bleus.
Si l'objectif suprême de soulever (enfin) un trophée est toujours resté vain, les hommes de Roberto Martinez avaient au moins le mérite de régaler à travers le jeu rapide et créatif, empilant respectivement 9 et 7 buts lors des phases de poule du Mondial 2018 et de l'Euro 2020. Un vieux souvenir aujourd'hui. Même Kevin de Bruyne, artiste reconnu dans la partie bleue de Manchester, ne semble plus inspiré. Ce serait même plutôt tout l'inverse.

KDB, les nerfs à vif

Plus étonnant encore, leur seul but inscrit face au Canada, sur une ouverture en profondeur du défenseur Toby Alderweireld pour Michy Batshuayi, a ulcéré "KDB", agacé par l'abus de longs ballons et qui l'a vertement fait savoir à Alderweireld comme à son sélectionneur Roberto Martinez. "Je sais que mes réactions ne sont pas toujours bonnes", a reconnu le maestro de Manchester City le surlendemain, s'avouant "frustré" et "parfois inquiet" du niveau de jeu des Belges. "Je devrais le montrer moins, même si c'est la perfection que je recherche". Le caractère bougon et entier du "Diable Roux", aussi exigeant avec lui-même qu'avec les autres et capable de jouer le dernier Euro après une opération du visage ou avec une cheville blessée, est tout sauf une nouveauté.
Face à une évidente panne de créativité, entre un de Bruyne qui manque pour l'heure de justesse et un Eden Hazard qui bataille avec ses limites actuelles, Roberto Martinez explore de nouveaux horizons. Mais le temps ne joue pas en sa faveur, ni en celle de ses joueurs pour la plupart vieillissants. "Beaucoup de choses me passent par la tête maintenant, mais ce sont des choses qu'il vaut mieux ne pas dire devant une caméra", a confié Vertonghen sur la chaîne Sporza, le ton aigre. "Nous ne créons pas beaucoup devant, presque rien en fait. Cependant, nous avons beaucoup de qualité. Peut-être aussi que nous attaquons mal parce que ces gars-là sont trop vieux."

Les rancœurs de côté, pour l'instant...

Avec cette ambiance délétère, sur le terrain comme en dehors, les Diables vont devoir faire une trêve de 90 minutes face à la Croatie, jeudi, s'ils souhaitent s'inviter à la table des huitièmes de finale. Face aux rumeurs d'altercation dans le vestiaire, Hazard et Thibaut Courtois sont d'ailleurs venus assurer mardi que les Belges avaient aplani leurs différends. "Bien sûr, je me suis toujours bien entendu avec Jan ! Je n'oserais pas me battre avec lui, il est plus grand que moi", a rigolé Hazard.
Dans leur camp excentré de Salwa Beach, où les joueurs se réjouissaient au début du tournoi de pouvoir préserver "leur bulle", ils ont offert à la presse un quart d'heure d'entraînement ponctué d'éclats de rire. A l'exception de KDB et Hazard, qui s'étiraient séparément, et devront guider la révolte jeudi. Romelu Lukaku, qui pourrait faire son retour dès le coup d'envoi, aussi. L'orchestre belge va tout faire pour éviter la fin du bal.
(Avec AFP)
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