Real-Barça, 21 ans après

Pourtant forts de leur victoire à l'aller (1-0), les Merengue ont mis du temps avant de se mettre à l'abri. 81 minutes exactement, grâce à une superbe ouverture de Khedira dans le dos de la défense pour son compatriote Ozil. Avant ça, Cristiano Ronaldo, Benzema et Di Maria ont beaucoup vendangé devant le but, manquant de lucidité bien souvent, et pas aidé également par un bon Javi Varas dans le but sévillan.

Les Andalous n'ont pas été assez tranchants pour rattraper leur retard du match aller, et ont déçu en n'allant pas plus chercher cette qualification. Comme au match aller, ils ont manqué de chance avec un but refusé de justesse (Negredo, 10e). Mais Casillas n'a pas eu de parade à faire du match et les Madrilènes ne méritaient pas d'être sortis à ce stade. Vainqueur de la Copa del Rey 2010, le FC Séville aura du mal à redorer sa saison, pour laquelle il n'y a plus grand chose à espérer, mis à part peut-être en Ligue Europa. Pour le Real, cette finale face à Barcelone - affiche inédite depuis 1990 et une victoire des Catalans 2 à 0 - pourrait se transformer en maigre récompense en cas de désillusion sur les autres tableaux.

Une formalité. Victorieux 5-0 au match aller, les Barcelonais s'étaient mis à l'abri de toute mauvaise surprise avant de se déplacer sur la pelouse d'Almeria pour la demi-finale retour de la Coupe du Roi. Mais jamais rassasiés de jeu et de buts, ils s'y sont offerts une nouvelle balade (0-3), avec des réalisations signés Adriano, Thiago Alcantara et Ibrahim Afellay, sa première sous le maillot catalan. Les Andalous en sont désormais à seize buts encaissés en trois matchs contre les Catalans cette saison (les Catalans s'étaient imposés 8-0 à l'Estadio Mediterraneo en Liga). Pour cette rencontre aux allures de long fleuve tranquille, Pep Guardiola avait décidé de mettre une grande majorité de ses cadres au repos pour aligner une équipe mixte, entre joueurs expérimentés en manque de temps de jeu (José Manuel Pinto, Gabriel Milito, Adriano, Javier Mascherano, Seydou Keita) et jeunes issus de la Masia (Thiago Alcantara, Bojan, Nolito).

Même avec une formation largement remaniée, le double champion d'Espagne en titre a développé le jeu estampillé Barça, démontrant une nouvelle fois que cette culture est ancrée en chacun des joueurs du club. Adriano a débloqué la rencontre au terme d'une percée solitaire (0-1, 30e) avant que Thiago Alcantara, auteur d'une prestation de qualité comme à chacune de ses apparitions, ne double la mise à la réception d'un centre déposé de Daniel Alves (0-2, 56e). Afellay s'est chargé de conclure la marque d'une frappe croisée imparable (0-3, 66e), histoire d'honorer sa première titularisation sous ses nouvelles couleurs. Qualifiés pour la finale de la Coupe du Roi, leaders de la Liga avec sept points d'avance sur le Real et encore en course en Ligue des Champions, avec un huitième de finale à disputer contre Arsenal, les Catalans sont plus que jamais en route vers un nouveau triplé, comme celui réalisé en 2009.