L'aventure commence

Si Clairefontaine est le lieu de retraite habituel des Bleus, Tignes reste un endroit particulier pour une équipe de France qui a pris l'habitude d'y lancer ses grandes compétitions internationales depuis 1998 (mis à part en 2004). L'Euro 2008 n'a évidemment pas échappé à la règle et le "stage d'oxygénation" va servir, comme à chaque fois, à mettre les joueurs dans le bain, leur permettre de se retrouver et, évidemment, de prendre le grand air avant de plonger en apnée dans une compétition qui doit durer - dans le meilleur des cas - du 7 au 29 juin. Arrivés samedi à dix-huit, les Bleus seront dès dimanche au complet puisque les finalistes des coupes nationales (France et Italie) en auront fini et pourront se concentrer sur l'équipe de France.

Si la venue des Bleus en 2006 avait surtout servi à solidifier un groupe encore fragile et qui avait traversé une campagne de qualification éreintante, le stage de 2008 servira avant tout à voir "l'état de forme de tout le monde. Je vais avoir trois jours avec tout l'effectif pour en faire le tour et voir l'état de tout le monde", comme le confiait Raymond Domenech dimanche dernier. A partir de cette évaluation et de son idée de départ, le sélectionneur national tranchera et délivrera sa liste finale des vingt-trois.

C'est d'ailleurs pour cette raison que les familles n'ont pas été conviées cette fois-ci dans la station savoyarde. "J'ai modifié le stage à cause de cela, explique Raymond Domenech. Les joueurs peuvent assumer seuls. Mais je me voyais mal dire aux femmes et aux enfants : "Ce n'est pas vous"... J'ai des côtes inhumains mais pas celui-là. C'est la seule part de sentimentalisme que je ferai."

Du sentimentalisme, Domenech n'aura pas besoin d'en faire avec Grégory Coupet. Le gardien de l'équipe de France part cette fois avec les faveurs du sélectionneur et sera le gardien titulaire des Bleus pour la première fois de sa carrière durant une grande compétition internationale. Sauf surprise, il n'y aura donc pas de mélodrame à Tignes. L'incident de 2006 et le vrai-faux départ du gardien sont à ranger au placard. Tout comme l'ascension du glacier et la nuit passée à plus de 3000 mètres.

Normalement, les Bleus ne remettront pas ça. "C'est compliqué au niveau du calendrier, de la météo, a expliqué le sélectionneur. On a des pistes, des orientations, tout dépendra de l'état de chacun. On n'est pas dans la même situation que 2006. Ce groupe a vécu quelque chose d'exceptionnel au Mondial en Allemagne puis en qualifications pour l'Euro. Il ne faut pas se croire obligés de répéter des choses. Ce n'est pas un groupe comme les deux premières années, qui s'était construit, reconstruit." Une nouvelle aventure commence.