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Place aux jeunes ?

Eurosport
ParEurosport

Publié 15/06/2008 à 10:00 GMT+2

Alors qu'il estime qu'il ne reste qu'une "infime chance" de se qualifier, Raymond Domenech n'exclut pas de lancer les jeunes face à l'Italie, mardi. Un moyen pour le sélectionneur de se projeter déjà vers la Coupe du monde 2010. Mais l'idée n'est pas sans

Victor Piturca avait pourtant mis en garde les Bleus après leur nul face à la Roumanie (0-0). "La France a encore de très bons joueurs même si certains commencent à vieillir. Ils sont peut-être fatigués des grandes compétitions", avait jugé le sélectionneur roumain. Et la claque reçue face aux Pays-Bas (4-1) n'a fait qu'apporter de l'eau à son moulin. Principale cible, Lilian Thuram, du haut de ses 36 ans et 142 sélections, reconnaissait lui-même qu'il s'était "trompé" et qu'il aurait pu "monter plus rapidement sur (Robben)" . La question se pose déjà : le recordman des sélections a-t-il disputé le match de trop ? "Je ne sais pas. Personne ne sait quand arrive la fin...", répond Raymond Domenech. Ou plutôt doit-on parler d'une non-réponse qui en dit long sur les interrogations qui doivent aujourd'hui tarauder le sélectionneur.
Domenech se serait-il donc laissé piéger en maintenant ses cadres dont certains, tels que William Gallas ou Willy Sagnol, ont longtemps été blessés ? "Ca n'est pas négatif d'accorder sa confiance à des gens qui le justifient et qui l'ont mérité jusque là", précise-t-il avant de laisser entendre : "Mais on sait qu'on vieillit tous. A un moment, ça n'est pas une question de faire confiance ou pas, mais c'est faire des constats. Les matches deviennent de plus en plus difficiles, ça va de plus en plus vite, il faut être prêt le mieux possible". Et d'ajouter en forme de prophétie : "C'est vrai que la répétition des matches demande de la fraîcheur physique. Cet Euro est dur, surtout dans notre groupe. On verra comment on va récupérer, on ne sait jamais. C'est comme lorsque l'on meurt, on ne sait jamais quel jour ça arrive". Un constat qui sonne le glas de l'ancienne génération ?
Thuram et Sagnol sur la sellette
Samedi, Raymond Domenech a donc passé la journée à sonder ses joueurs en vue du match face à l'Italie, le 3e en 12 jours. Et pas seulement Thuram. "Qui sera apte physiquement et apte dans la tête ? C'est une question qui le concerne lui et les autres. Je vais la poser à 23 joueurs, a-t-il expliqué. Tout le monde doit être mobilisé. Celui qui n'a pas envie de jouer ce match là, même après avoir pris une rouste contre les Pays-Bas, il n'a rien à faire dans ce métier". Mais le patron des Bleus sait aussi que "dans ce genre de compétition, l'expérience est primordiale. Dans une équipe, on ne peut pas avoir tout un lot de jeunes tous ensembles. Ca se gère au compte-gouttes, pour ne pas griller complètement des joueurs. A l'heure où je parle, ça peut être tout ou rien. Ou un panachage".
Entre le tout et le rien, et si Domenech optait pour le tout ? Et s'il lançait ses jeunes dans le grand bain face aux champions du monde italiens au risque de les griller ? L'idée, bien que surprenante, lui trotte dans la tête. "Après avoir discuté avec les joueurs, on va voir avec le staff ce qu'on va envisager. Tout dépendra de notre stratégie. On peut se dire qu'il y a l'avenir" , n'a-t-il pas caché. "Alors qu'est-ce qu'on fait ? On abandonne l'idée d'une possible qualification en se disant qu'on va donner du temps de jeu à d'autres ?, s'est-il ensuite interrogé devant la presse. Cet Euro pouvait servir à donner à certains l'idée de ce qu'est le très haut niveau. Cette idée est toujours latente mais sacrifier une qualification en jetant toute une génération en pâture pour voir si ça marche... je suis encore partagé".
"Sacrifier une qualification ?"
De la fraîcheur et de l'insouciance. Mais, dans l'esprit de l'ancien sélectionneur des Espoirs se profile également la Coupe du monde 2010. Pourtant, il reste prudent. Il sait que ce petit jeu peut coûter cher. "Ils font partie d'un groupe de 23. S'ils sont là, c'est qu'ils sont capables eux aussi d'exister à un moment ou à un autre", avance-t-il d'un côté au sujet de sa jeune garde. De l'autre, il prévient que, pour un match aussi crucial, il ne peut "pas faire des expériences en se disant : 'tiens, on verra bien si ça sert après l'Italie'". Pour illustrer ses propos, il s'appuie même sur l'exemple de Karim Benzema, scotché sur le banc face aux Pays-Bas pendant que Gomis se débattait sur la pelouse de Berne. "Il faut faire attention avec des jeunes joueurs qui évoluent à des postes difficiles, met-il en garde. Il faut petit à petit les intégrer à cet Euro. C'est la gestion d'un effectif et d'une organisation". Entre le court et le long terme, Domenech va devoir trancher. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?
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