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Bleus - Euro 2016 - Adil Rami, le "voyou" qui se croyait écarté devenu titulaire miraculé

Martin Mosnier

Mis à jour 30/05/2016 à 10:03 GMT+2

EURO 2016 – En quelques jours, Adil Rami a tout connu. Absent de la liste élargie, il devrait débuter face au Cameroun ce lundi à Nantes. Retour sur une trajectoire inattendue et improbable.

Adil Rami à l'entrainement avec les Bleus, le 25 mai 2016

Crédit: Panoramic

C’est un conte de fées. Une histoire à peine croyable. Un scénario pas franchement plausible. Et pourtant, si l’on s’en tient à la mise en place de Didier Deschamps lors du huis clos de veille de match - et le sélectionneur des Bleus reste très souvent fidèle à ce qu’il élabore -, Adil Rami débutera la première rencontre de préparation à l’Euro des Bleus dans la peau d’un titulaire ce lundi face au Cameroun. Le Sévillan est aujourd’hui clairement en pole position pour former, avec Laurent Koscielny, la charnière de l’équipe de France. Un come-back absolument inattendu pour celui qui ne figurait même pas parmi les réservistes sept jours plus tôt.
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Didier Deschamps et Adil Rami à Clairefontaine le 25 mai 2016

Crédit: AFP

Lui qui avait déballé toute sa rancœur envers le sélectionneur sur les ondes de RMC le 19 mai dernier : "Le discours de dire qu’il ne prend pas les meilleurs joueurs sur le terrain, mais les meilleurs joueurs pour faire un groupe… J’ai l’impression qu’il insinue donc que je ne suis pas un bon garçon et que je suis un voyou", avait lâché Rami, alors persuadé de voir l’Euro lui filer sous le nez pour les mauvaises raisons.
Trois semaines plus tard, si la hiérarchie ne fluctue pas, il devrait s’époumoner sur la Marseillaise au Stade de France face à la Roumanie. C’est à peine croyable pour un garçon qui avait totalement disparu des radars internationaux depuis une tournée qui avait virée au fiasco en Amérique du Sud en juin 2013. Ce que beaucoup considérait alors comme l’ultime sortie de l’ancien Lillois, définitivement perdu pour la cause nationale.

De 32e à membre du 11

C’est une chose de palier le forfait de Raphaël Varane alors qu’il ne figurait pas dans les plans initiaux, c’en est une autre de griller la politesse à Eliaquim Mangala, un habitué du groupe France sous Didier Deschamps, pour s’inviter dans le onze de départ. Rami était le 32e homme du groupe des 31, il fait désormais partie des onze heureux élus. Pourquoi une promotion si rapide ?
  • D’abord parce que Rami est droitier et que Deschamps n’imaginait pas se constituer un réservoir en charnière centrale avec trois gauchers.
  • Ensuite parce que Koscielny est plus à l’aise axe gauche, où les automatismes avec Evra ne sont plus à travailler. Ce qui est loin d’être un luxe dans une défense qui se cherche des certitudes. Dans ces conditions, Rami est désormais le seul à pouvoir évoluer axe droit parmi les 23.

Un statut très fragile malgré tout

Trois ans après leur dernier match en commun, un quart de finale France-Espagne (0-2) qui a sonné le glas des ambitions françaises à l’Euro 2012, Koscielny et Rami vont se retrouver associés. Sans que l’ancien Lillois passe par la case recours ou réserviste. "Je n'ai pas de remède miracle", a prévenu DD. "L'expérience, quelle que soit l'association en défense, sera réduite de toute façon".
Rami s’est joué de la hiérarchie établie avec l’aplomb d’un cadre qu’il n’est plus depuis bien longtemps et qu’il n’a jamais été depuis la prise de fonction de Didier Deschamps. Cela ne ressemble d’ailleurs pas aux habitudes du technicien basque. Mais les circonstances exceptionnelles et l’hécatombe en défense exigent des mesures singulières et inattendues. Propulser Rami dans le onze type en est une. C’est un sacré pari. "Je ne suis pas inquiet, c'est embêtant mais il y a des joueurs qui sont là, que j'ai choisi et j'ai confiance en eux", a répété Deschamps en tentant de convaincre son auditoire.
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Didier Deschamps - Eliaquim Mangala

Crédit: Panoramic

Le statut de Rami reste fragile et il joue très gros face aux Lions Indomptables. Sa prestation sera disséquée avec la plus grande attention par les suiveurs et le staff de l’équipe de France. L’ancien Milanais joue une place dans le onze. Il n’est plus celui qui tentait d’enterrer les fantômes de Knysna flanqué de Philippe Mexès entre 2010 et 2012. Une expérience malheureuse à Milan l’a subitement rétrogradé parmi les défenseurs centraux français. L’hécatombe qui les a touchés l’a ressorti des tréfonds. Rami est un miraculé à la faveur d’une saison aboutie en Andalousie. Pourtant, à le voir diriger sa défense lors du huis clos, c’est comme s’il ne l’avait jamais quittée. La parenthèse se refermera sans doute à la Beaujoire ce lundi à 21h. Contre toute attente.
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FOOTBALL France Philippe Mexes, Adil Rami and Gael Clichy

Crédit: AFP

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