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En plus de la République tchèque, l'Espagne doit aussi affronter ses tourments personnels

ParAFP

Mis à jour 13/06/2016 à 16:05 GMT+2

EURO 2016 - L'équipe d'Espagne débute l'Euro contre la République Tchèque lundi dans un contexte plombé par l'affaire De Gea. Pas l'idéal alors que la Roja veut chasser les fantômes de la Coupe du monde 2014.

Andres Iniesta et l'Espagne débutent l'Euro sans sérénité

Crédit: AFP

Sur fond de scandale, l'Espagne entame sa quête d'une troisième couronne consécutive à l'Euro lundi (15h) contre la République tchèque à Toulouse, où la "Roja" va devoir affronter autant la solide défense adverse que ses propres fantômes. Deux ans après son élimination cauchemardesque au 1er tour du Mondial 2014, l'équipe double championne d'Europe en titre espère chasser le spectre du déclin et étirer encore son âge d'or. "Nous voulons faire à nouveau quelque chose de grand", a résumé samedi l'attaquant Pedro Rodriguez.
Même si le sélectionneur Vicente del Bosque a su injecter du sang neuf dans son groupe, une atmosphère viciée a néanmoins rattrapé les Espagnols avec le scandale sexuel qui a éclaboussé vendredi le gardien David de Gea. Accusé par une femme d'avoir organisé en 2012 une soirée où elle aurait été contrainte d'avoir des relations sexuelles avec des footballeurs, le portier de Manchester United a démenti en bloc ces allégations.
De Gea, qui n'aurait selon la presse pas participé à ladite soirée, a aussitôt reçu le soutien de Del Bosque et de ses partenaires. Mais le joueur (25 ans, 9 sélections), symbole du renouveau générationnel espagnol, apparaît fragilisé alors qu'on l'annonçait titulaire à l'Euro aux dépens du capitaine Iker Casillas (35 ans, 167 sélections), jugé vieillissant.
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David De Gea dans la tourmente

Crédit: AFP

La Roja ne veut pas se laisser déstabiliser par le cas De Gea

Juste avant ses débuts dans le groupe D au Stadium de Toulouse, devant un contingent annoncé de 8.000 supporteurs espagnols et devant le roi d'Espagne Felipe VI, la Roja se serait bien passée d'une telle affaire. "Je ne crois pas que cela va nous déstabiliser, même si cela n'arrive pas à un très bon moment", a reconnu Pedro.
Lundi, Del Bosque va devoir trancher. Après plusieurs mois de "transition douce" entre ses deux gardiens, il doit décider si De Gea est capable de faire abstraction du contexte, ou bien si Casillas, charismatique mais déclinant, est une meilleure garantie. "Nous examinerons (...) d'abord l'aspect sportif. Ensuite c'est un tout, nous devons être sûrs de ce que nous faisons, à tous les niveaux", a commenté le sélectionneur.
Quoi qu'il en soit, l'Espagne reste une force majeure du football continental, capable de viser en France une quatrième couronne européenne après 1964, 2008 et 2012, ce qui serait un record absolu. Son emblématique jeu de passes, le "toque", est toujours bien huilé. Ses meneurs techniques comme Andres Iniesta ou David Silva ont l'air en forme et aucune blessure n'est à déplorer. L'équipe s'est même trouvé un avant-centre avec Alvaro Morata, pressenti pour être titulaire à un poste sinistré depuis plusieurs années.

Les mêmes maux qu'en 2014, les mêmes effets ?

Mais les fantômes rôdent toujours... Comme en 2014, deux clubs espagnols (Real Madrid et Atletico) ont disputé fin mai la finale de la Ligue des champions, entamant les forces vives de la sélection et écourtant sa préparation. Et dans le onze aligné lundi, il pourrait y avoir jusqu'à sept titulaires de l'humiliant premier match perdu face aux Pays-Bas à la Coupe du monde 2014 (5-1), une gifle mémorable qu'il convient d'effacer.
Pour ce qui s'annonce peut-être comme son ultime compétition sur le banc espagnol, Del Bosque (65 ans) a assuré que son équipe était prête pour en découdre, malgré l'affaire De Gea.
"J'espère que ce ne sera pas une excuse pour ne pas avoir un rendement maximal", a lancé le technicien.
En préparation, l'Espagne a convaincu contre la Bosnie (3-1) et la Corée du Sud (6-1), avec un doublé de l'ailier Nolito à chaque fois, avant de chuter à domicile contre la modeste Géorgie et son bloc très compact (0-1). Tel est le principal danger qui guette l'Espagne: que sa possession de la balle devienne stérile lorsqu'elle se heurte à un mur défensif. Et tel est précisément le portrait-robot de la République tchèque, robuste derrière et rapide en contre-attaque avec le meneur de jeu Tomas Rosicky à la manoeuvre.
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Tomas Rosicky avec la République Tchèque

Crédit: AFP

Dans la cage, en outre, les Tchèques ne connaissent pas les tourments des Espagnols: le gardien d'Arsenal Petr Cech (34 ans) est indéboulonnable et souvent infranchissable, ce qui représente une difficulté supplémentaire pour les Espagnols. Dans un groupe D très homogène avec la Turquie et la Croatie, la victoire est obligatoire pour confirmer le renouveau de la Roja. Et la manière est indispensable pour chasser ses démons.
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