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Le 4-2-3-1 d'entrée ? Deschamps doit l'oublier

Martin Mosnier

Mis à jour 16/06/2016 à 17:53 GMT+2

EURO 2016 - Didier Deschamps a fait un pari face à l'Albanie en alignant un 4-2-3-1 au coup d'envoi. C'est le retour au système de référence des Bleus, le 4-3-3, qui les a remis dans le droit chemin. Pourquoi le sélectionneur ne doit-il plus y être infidèle ? Réponse.

Didier Deschamps lors de France - Albanie - Euro 2016

Crédit: Panoramic

Si Didier Deschamps devait profiter d'un match pour tenter un coup tactique, il s'agissait bien de ce France-Albanie. La victoire initiale face à la Roumanie lui avait donné un peu de mou et la sélection de De Biasi ne semblait pas la plus menaçante du groupe. Alors DD a tenté mais il s'est trompé. Si cette deuxième rencontre a une vertu, autre que celle de valider la qualification pour les 8es de finale, c'est d'enterrer pour de bon l'idée que les Bleus débuteront un autre match dans ce système de 4-2-3-1.
Les 45 premières minutes sont un formidable plaidoyer pour le 4-3-3. Bien sûr, aucun acteur ne l'a confirmé après la rencontre, le faire aurait signifié remettre en doute les choix tactiques du sélectionneur. Mais quand les Bleus sont repartis après la pause dans leur système de référence, le match a basculé. La France a retrouvé ses repères. Minée par les forfaits de dernière minute, cette équipe est encore en construction. Elle n'est pas mûre pour s'adapter à un autre système de jeu parce qu'elle manque déjà de certitudes dans le 4-3-3.

Matuidi perdu, Payet embarrassé

Ce 4-2-3-1 a surtout placé plusieurs joueurs dans l'embarras :
. D'abord et avant tout Blaise Matuidi. Si sa seconde période ne fut pas flamboyante, que dire du premier acte raté de bout en bout ? Flanqué de N'Golo Kanté et bridé par ses tâches défensives, le Parisien est apparu complètement perdu. Il est et il reste un milieu relayeur. Son apport offensif, son volume de jeu, sa capacité à se projeter vers l'avant en cassant les lignes : voilà ce qui a fait sa force cette saison au PSG et en équipe de France. Ce système n'est pas taillé pour ses qualités.
Blaise Matuidi lors de France - Albanie à l'Euro 2016
. Dimitri Payet a paru bien emprunté lui aussi avant la pause. Le Réunionnais est beaucoup plus à l'aise sur le côté gauche. Ce poste d'ailier lui permet de repiquer sur son pied droit comme sur le but qui a scellé le score. En meneur axial, à un poste que l'ex-Nantais avait pourtant occupé avec réussite à l'OM, il s'est montré beaucoup plus neutre. Payet a joué trop bas et n'a pas su où se situer. L'ancien Marseillais est un puncheur capable de créer des différences lorsqu'il est lancé. Cette position en soutien de Giroud le fige dans un rôle de passeur. Quel gâchis !
. Paul Pogba, relayeur lui aussi, n'a pas sa place dans ce système. Ses dispositions défensives sont trop fragiles et ses qualités de percussion trop évidentes pour l'enfermer dans un pur rôle de récupérateur. Même si ses deux dernières sélections laissent un goût d'inachevé, il paraît bien difficile pour Deschamps de se passer, sur le long terme, de son joueur le plus talentueux. Sa transversale pour Gignac sur le second but est une preuve de ce qu'il peut apporter dans le jeu.
. Les latéraux n'ont pas le même rendement offensif. Evra et Sagna ont dû attendre la seconde période pour mettre les voiles et s'approcher de la surface adverse.

Il sécurise un peu et bride beaucoup

Le 4-2-3-1 sécurise un peu mais bride beaucoup. Plus de discipline certes mais au prix d'une inquiétante paralysie. Il réduit la menace en cantonnant Matuidi à un rôle qui n'est plus le sien en club et bloque les inspirations offensives. Deschamps ne doit pas le ranger au fond d'un tiroir et tirer un trait définitif sur lui. Mais il apparaît davantage comme une solution de fin de match, comme face à la Roumanie ou au Cameroun. A deux reprises, il a surpris l'adversaire et, mené par des ailiers plein de jus, fait basculer la rencontre. C'est une solution de recours envisageable en cas de situation cadenassée. Plus une alternative pour démarrer une rencontre.
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Antoine Griezmann lors de France - Albanie à l'Euro 2016

Crédit: Panoramic

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