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Malgré la tempête, les Bleus ont tenté de garder le cap... ou fait comme si

Martin Mosnier

Mis à jour 03/06/2016 à 11:37 GMT+2

EURO 2016 - En Autriche, la grêle est tombée sur les Bleus. La sérénité de leur coin paisible du Tyrol n'a pas résisté aux polémiques venues de France et aux tuiles en tout genre. Retour sur 3 jours où rien ne s'est passé comme prévu.

La chute d'un membre du staff de l'équipe de France en Autriche - 2016

Crédit: Panoramic

Tout était prévu pour le plan se déroule sans accroc. Les Bleus voulaient de la tranquillité, du calme. Loin de la ferveur de Biarritz, de la cohue de l’hippodrome de Vincennes ou de l’élan populaire de La Beaujoire, histoire de refroidir les têtes avant le grand tourbillon d’un Euro à domicile. Le staff avait visé juste avec Neustift im Stubaital, petite bourgade perdue dans le Tyrol autrichien. Hormis quelques timides drapeaux accrochés sur la façade des rares hôtels ouverts, difficile de percevoir la moindre trace des Bleus au milieu des télécabines qui tournent à vide et des chalets aux rideaux tirés.
La bande à Lloris est restée cloitrée dans son hôtel. Aucune interaction avec la population locale, aucune sortie hormis les entraînements : les Bleus se sont repliés sur eux-mêmes. "C’est important que mes joueurs aient plus de sérénité", s’est justifié Deschamps.
Ce fut le cas jusqu’à 23h22 mardi et le communiqué officiel annonçant le forfait de Lassana Diarra. Trente minutes plus tard, les déclarations de Karim Benzema dans Marca venaient alourdir un peu plus l’ambiance. Les Bleus avaient résisté aux violentes averses lors du premier entraînement à huis clos mais, en cette maudite soirée, c’est le ciel qui leur est tombé sur la tête.
Le séjour devait faire retomber la pression ? Il a rapidement basculé vers une opération déminage. Noël Le Graët fut le premier à monter au front : "Il n’y a aucune raison que je réponde à ce genre de chose." Même son de cloche chez Didier Deschamps 24 heures plus tard : "Je n’ai pas de réaction, je ne veux pas rentrer dans ce débat", a-t-il confié à nos confrères de l’AFP.
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Deschamps

Crédit: AFP

Coman, un bol d'air frais

Les joueurs ont suivi la ligne officielle, de Griezmann à Matuidi en passant par l’impassible Martial. Avec un concours de mauvaise foi : "Je ne sais pas ce qu’a dit Karim, on est coupés du monde ici", a osé le milieu de terrain du PSG. Pourtant la 3G résiste aux hauts sommets dans ce coin-là du Tyrol et il y a fort à parier qu’en cas de pépin, le wifi de l’hôtel cinq étoiles des Bleus, le luxueux Jagdhof, a tourné à plein régime durant leur séjour.
"On n’a pas les journaux mais on a regardé sur le net", l’a trahi Morgan Schneiderlin. Le milieu mancunien et Christophe Jallet sont montés au front pour soutenir leur entraîneur. Kingsley Coman, lui, est venu apporter un peu de fraîcheur dans la communication cadenassée de l’équipe de France avec un cri du cœur : "Le racisme, je ne vois pas où il est. C’est n’importe quoi."
Grande révélation de ce séjour autrichien devant les micros et les caméras, l’ailier du Bayern a impressionné par sa sérénité et son franc-parler face aux journalistes. "C’est n’importe quoi cette question", "vous ne vivez pas avec nous mais on vous voit souvent", "pourquoi aurai-je peur face à vous ?" : sa liberté de ton et de parole fut rafraîchissante au cours d’une escale autrichienne qui ne s’est pas distinguée par son ouverture aux médias. Les grandes bâches noires du centre d’entraînement ont dissimulé deux entraînements à huis clos. Question de "sérénité" là-encore (Deschamps). Le public, une centaine de chanceux, a pu assister à celui de mercredi.

Deschamps chambre Evra, Rami plaît aux Autrichiennes

Une assistance très studieuse qui n’en avait que pour "Pogboom" et Griezmann, les deux stars très complices sur le terrain d’entraînement. "Je ne connais pas les autres", nous a avoué Fränk venu d’Innsbrück. "Pogba est vraiment élégant. Avec lui, les Bleus peuvent aller au bout." "Qui est ce canon ?", nous a interrogés Lena en pointant du doigt Adil Rami.
Le Sévillan a gagné une admiratrice en même temps que la confiance de Didier Deschamps qui n’a cessé de l’associer à Laurent Koscielny lors du dernier entraînement à huis clos. Le public, lui, n’a vibré que sur les coups francs en pleine lucarne du milieu de la Juve et de… Christophe Jallet, impeccable dans l'exercice. Un immense éclat de rire a réuni l'assistance lorsqu'un des kinés des Bleus s’est retrouvé à terre, taclé par une glacière cachée vicieusement dans son dos.
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L'équipe de France en Autriche avant l'Euro - 2016

Crédit: Panoramic

La journée s’est finie comme elle avait commencé : par une violente averse. Pas de pluie en revanche pour la photo officielle de l’Euro, jeudi, mais la plus belle éclaircie du séjour. Faut-il y voir un signe que la déveine a enfin quitté les Bleus ? Didier Deschamps, aux côtés de Patrice Evra sur le poster, en a profité pour le chambrer gentiment : "Je suis mis en valeur. C’est comme dans la vie, une jolie fille a toujours comme meilleure copine un thon, comme ça, elle est mise en valeur", a-t-il dégaîné en pointant du doigt le défenseur de la Juve hilare.
Les Bleus ont fini par prendre l’avion ce vendredi matin soit 24 heures avant le programme initial. Ils ont quitté l’Autriche plus tôt que prévu par peur de rester bloqués par la grève des contrôleurs aériens samedi. Décidément, du début jusqu’à la fin, rien ne s'est passé comme prévu cette semaine pour Didier Deschamps et ses hommes.
De notre envoyé spécial auprès des Bleus, Martin MOSNIER
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