Portugal - Pays de Galles (2-0) : Ronaldo a montré à Bale qu’il restait le boss

Et Cristiano Ronaldo prit Gareth Bale dans ses bras... La scène restera comme l’une des images fortes de cet Euro 2016. Au final, c’est bien Ronaldo qui a réconforté le Gallois comme il l’avait fait pour Luka Modric en huitième de finale. En bon roi. "Je l’ai félicité pour leur parcours formidable", s’est-il contenté d’expliquer lors de la conférence de presse où il était convié en tant qu’homme du match. Cristiano Ronaldo a en effet profité de cette demi-finale de l’Euro 2016 pour faire respecter son droit d’ainesse sur Gareth Bale.

Le lieutenant du Real Madrid a dû s’incliner devant son boss. CR7 se savait attendu pour ce duel à distance avec son coéquipier gallois de la Maison Blanche. Bale avait été la star la plus en vue dans cet Euro avant ces demi-finales avec ses trois réalisations et son impact permanent sur ses Dragons. Mais mercredi soir, sur la pelouse du Parc OL, le triple Ballon d’Or a remis les pendules à l’heure. Et il n’y même pas eu photo.

Depuis le début de l’Euro 2016, Cristiano Ronaldo avait été discret. Son seul match vraiment marquant ? La troisième rencontre de poule avec ses deux buts et sa passe décisive face à la Hongrie (3-3). Mais sinon, ce n’était pas du grand Ronaldo. Sur la pelouse de Lyon où avait déjà eu lieu le match face aux Hongrois, le Portugais a su être décisif. Par deux fois. Il s’est d’abord élevé au-dessus de la mêlée avec sa détente "jordanesque" désormais si connue pour débloquer un match fermé (1-0, 50e). Et trois minutes, il a placé une frappe puissante reprise par Nani pour le deuxième but portugais (2-0,53e). Voilà ce qu’on attend d’une telle star. Faire la différence.

Auparavant, Ronaldo avait déjà débuté cette demie du bon pied. Très actif sur le front de l’attaque de la Selacçao dès le coup d’envoi, il a pesé sur la défense remaniée des Gallois. Il aurait même pu obtenir un penalty dès la 9e pour une intervention limite de James Collins dans la surface. Face à la rugueuse arrière-garde galloise, il a longtemps été dominé. Mais a fini par trouver la faille. Et par remporter ce duel face à son coéquipier de club, sur qui on l'a même vu revenir défendre au cœur de la première période.

Gareth Bale n’a pas non plus courbé l’échine sans broncher. Ce serait mal connaitre le Gallois. L’ancien prodige de Tottenham, qui a eu des rapports compliqués à son arrivée au Real avec CR7, a été sans surprise le joueur des Dragons le plus en vue. C’est simple, il a été dans tous les bons coups du pays de Galles.

Les rares accélérations qui ont déstabilisé le bloc portugais ? C’est lui. Les frappes lointaines et flottantes (19e, 23e, 76e et 80e) qui ont fait lever le mur rouge dans les tribunes ? C’est encore lui. Mais ça n’a pas porté ses fruits. En l’absence d’Aaron Ramsey – suspendu -, il était trop esseulé. Et n’a pas su ou pu être décisif. Son Euro restera cependant une réussite, comme celui de sa sélection qui découvrait l’Euro. "Il a tout donné mais c’est aussi un être humain", a reconnu Chris Coleman, son sélectionneur.

Pour Ronaldo - dont le nom a été scandé par les supporters portugais présents au Parc OL -, ça y ressemble aussi. Avec cette rencontre, il a effacé ses sorties plus ternes. Ce troisième but de sa part avec le Portugal dans les matches à l’élimination directe (Euro et Mondial compris) va compter. Il lui permet déjà de rejoindre Michel Platini avec neuf buts à l’Euro. Dans la course au Ballon d’Or, ce match pourrait aussi peser. Et celui de dimanche aussi. "Il ne faut pas seulement jouer les finales. Il faut les remporter", a-t-il lâché avouant que c’était un rêve pour lui de gagner un trop avec le Portugal. Il le touche du doigt.