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Bleus - Avant France - Allemagne - Pavard : "Les Allemands sont plus justes sur mon cas"

Martin Mosnier

Mis à jour 15/06/2021 à 11:24 GMT+2

EURO 2020 – Avant d'affronter l'Allemagne en match d'ouverture à l'Euro, Benjamin Pavard nous a accordé un entretien pour nous raconter son rapport à son pays d'adoption. Culture de la gagne, rigueur : l'Allemagne a fait de lui l'homme et le joueur qu'il est aujourd'hui. Même si, bien évidemment, c'est avec la France qu'il rêve de soulever le seul trophée majeur qui lui manque.

Benjamin Pavard (France)

Crédit: Getty Images

C'est un Benjamin Pavard tout sourire et décontracté qui nous a accueillis à Clairefontaine. Latéral droit du Bayern Munich et de l'équipe de France, le jeune homme de 25 ans a d'ores et déjà remporté la Ligue des champions, la Bundesliga ou encore la Coupe du monde. Il ne lui en manque qu'un, l'Euro, qu'il aborde avec une ambition débordante comme il nous l'a confié.
Au fond, peu lui importe les quelques critiques sur ses prestations en équipe de France. Sûr de sa force et de la confiance de son sélectionneur, Pavard avance sans se retourner pour se constituer un palmarès gargantuesque entre France et Allemagne. A l'heure où les deux pays s'affrontent pour leur entrée en lice dans l'Euro, entretien avec un défenseur déterminé comme jamais.
Est-ce que rejoindre l'Allemagne est la meilleure décision de votre carrière ?
B.P. : Oui, c'est la meilleure décision de ma carrière. Ça m'a fait évoluer en tant qu'homme, j'ai pris beaucoup de maturité avec la rigueur allemande. C'était un excellent choix. Aujourd'hui, je joue dans l'un des plus grands clubs du monde. Je dis merci à Stuttgart. C'est un club qui a beaucoup compté pour moi.
Est-ce que vous avez le sentiment qu'on est plus juste avec vous en Allemagne plutôt qu'en France où on peut avoir la critique facile ?
B.P. : La plupart des Français ne regardent pas le Bayern. Ils ne regardent que la Ligue des champions à partir des 8es de finale. En Allemagne, ils sont plus justes au niveau des critiques. Après, je me suis déjà fait critiquer là-bas. Il y a beaucoup d'exigence au Bayern. Mais les Allemands sont plus justes sur mon cas parce qu'ils regardent tous les matches du Bayern.
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Benjamin Pavard jubile sous le maillot du Bayern

Crédit: Imago

Willy Sagnol nous avait confié à votre propos : "On est dans une société qui juge plus la forme que le fond. Il a peut-être un déficit de glamour et comme on juge plus la communication que les actes aujourd'hui, on préfère s'extasier sur des joueurs plus spectaculaires mais qui n'ont pas le début de la constance d'un Pavard. Deschamps connaît sa fiabilité." Avez-vous l'impression qu'on ne vous juge pas toujours à votre juste valeur ?
B.P. : Chacun a ses opinions. Si quelqu'un ne m'aime pas, ce n'est pas grave. Si je suis titulaire au Bayern et si le sélectionneur continue de m'appeler, c'est que je suis plutôt régulier. Le plus important, ce sont les coaches. Ils savent que je suis fiable, un soldat capable d'aller à la guerre. Si je joue quasiment tous les matches ou presque depuis deux ans, c'est que je suis fiable, non ?
Des trophées, il n'y en a jamais assez
La dernière fois qu'on s'est parlé, c'était en mars 2018. Si je vous avais dit que, trois ans plus tard, vous seriez champion du monde, vainqueur de la Ligue des champions et titulaire au Bayern, est-ce que vous m'auriez cru ?
B.P. : Oui. Bien sûr, j'ai remporté beaucoup de titres en très peu de temps. Mais je n'ai jamais rien lâché. J'ai connu des périodes compliquées mais je me suis réfugié dans le travail. Je joue au football pour gagner des titres, pas pour gagner de l'argent. Mais il m'en manque encore. J'en vise un en particulier…
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Benjamin Pavard avec le trophée de la Coupe du monde

Crédit: AFP

L'Euro, c'est le dernier grand trophée qu'il vous manque.
B.P. : Oui mais après, il n'y en a jamais assez. Je suis un éternel insatisfait.
Qu'est-ce que ça change d'avoir quasiment tout gagné depuis trois ans...
B.P. : (Il coupe) Vous utilisez le mot quasiment et je me concentre là-dessus. Je n'ai pas tout gagné. J'ai toujours la même rage de vaincre, je ne me pose pas vraiment de question sur mon palmarès. Là, on démarre l'Euro et je ne pense qu'à soulever le trophée. Je me poserai les questions à la fin de ma carrière, je n'ai pas le temps aujourd'hui. Tout s'enchaîne. Je savourerai tout ça à la fin.
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On revient à l'Allemagne. Est-ce que c'est la mentalité allemande aussi qui vous a inculqué cette culture de la gagne ?
B.P. : Bien sûr, c'est la mentalité allemande mais c'est aussi la mienne. C'est pour ça aussi que je me plais bien ici. En Allemagne, gagner le championnat ne suffit pas. Il faut remporter chaque match, mettre le plus de buts possibles et ça me convient bien.
Si on gagne l'Euro, je dirais que les Bleus sont plus forts que le Bayern
Vous avez joué dans deux des meilleures équipes du monde. Quelle est la plus forte : le Bayern de cette saison ou les Bleus ?
B.P. : Ce sont deux très grosses équipes. C'est très dur de répondre. Avec le Bayern, on a connu une saison incroyable avec six titres. Très peu d'équipes l'ont fait. En équipe de France, on a énormément de talent. Si on gagne l'Euro, je dirais que l'équipe de France est plus forte que le Bayern.
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Benjamin Pavard avec Olivier Giroud

Crédit: Getty Images

Vous allez sans doute être confronté directement à Leroy Sané ou Serge Gnabry pour le match d'ouverture, comment on arrive à les contenir vous qui les connaissez parfaitement ?
B.P. : Il ne faut pas qu'ils prennent de vitesse. Ils sont percutants, chiants à prendre. J'ai la chance d'évoluer en club avec eux, c'est un avantage. Je les connais très bien et ce sont de très grands joueurs.
Vous êtes quatre joueurs du Bayern chez les Bleus. Est-ce qu'il y a des liens particuliers qui vous unissent ?
B.P. : Oui, c'est certain. On se côtoie tous les jours, on se voit souvent à Munich. Je ne les connaissais pas avant, sauf Lucas (ndlr : Hernandez) grâce à la sélection. Ce sont des supers mecs, des vrais professionnels et ils sont 'bon délire'. On s'entend tous super bien.
Gagner l'Euro pour permettre à N'Golo d'avoir le Ballon d'Or
Qu'est-ce que ça fait d'avoir N'Golo Kanté devant soi ?
B.P. : N'Golo, c'est N'Golo. Le mec a six poumons. Il n'arrête jamais. Il est très réservé mais qu'est-ce qu'il est attachant ! C'est un super mec et il prouve qu'il est un des meilleurs joueurs du monde. J'espère qu'on va gagner l'Euro pour lui permettre de remporter le Ballon d'Or. Il le mérite tellement depuis quelques années, c'est un joueur formidable. Mais on n'y est pas encore.
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Pavard : "N'Golo, c'est N'Golo. Le mec a six poumons. Il n'arrête jamais"

Vous jouez en club avec Robert Lewandowski. Vous avez accueilli Karim Benzema en équipe de France. Qu'est-ce que ça change d'avoir l'un des meilleurs avant-centres du monde dans son équipe ?
B.P. : On connait la qualité de Karim. C'est un plus pour l'équipe de France parce que c'est un très grand joueur. Mais avec Olivier Giroud aussi, ça se passe très bien. Benzema, c'est un plus et sur le papier, on a une très grosse équipe. Mais notre première qualité, c'est l'état d'esprit. On attaque tous, on défend tous. Il nous faudra être aussi soudés qu'en 2018. Parce que le talent, on l'a. J'ai confiance.
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Benjamin Pavard et Robert Lewandowski

Crédit: Getty Images

L'équipe de France ressemble à une équipe de All-Stars. Vous êtes les grands favoris de l'Euro. Quel est le plus grand danger qui guette les Bleus ?
B.P. : Il n'y a pas que nous qui sommes favoris. Le Portugal et l'Allemagne le sont aussi. Il faut juste se focaliser sur nous. On est une très grande équipe mais il ne faut pas se croire arrivés. Le premier match va être très difficile. Il faut avoir la même mentalité et la même soif de vaincre qu'en 2018.
Cette équipe est-elle plus forte qu'en 2018 ?
B.P. : On est sur la continuité de la Coupe du monde. Un groupe s'est créé avec une excellente atmosphère. Après, c'est la compétition qui donnera le verdict.
2018, on avait eu droit à votre demi-volée en 8e de finale. A quoi faut-il s'attendre en 2021 : une volée en finale ?
B.P. : (Rires) J'espère. Je ne me pose pas la question, si ça doit arriver, ça arrivera.
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