EURO 2021 - Eriksen, Suisse-France, sourire de Chiellini : 10 moments d'angoisse et de folie, 10 moments d'Euro
Mis à jour 12/07/2021 à 21:14 GMT+2
EURO 2020 - L'Euro a couronné un beau champion, l'Italie, et offert quelques moment de joie, de grâce et d'angoisse. Retour sur un mois de compétition en forme de montagnes russes. De l'arrêt cardiaque de Christian Eriksen à la joie communicative de Giogio Chiellini. Dix moments comme autant de pages d'un Euro qu'on n'est pas prêt d'oublier.
Eriksen, angoisse à Copenhague
C'est l'une des images qui restera. Dix Danois, dont certains en larmes, autour d'un homme à terre pour masquer l'insupportable. Au milieu du cercle, Christian Eriksen, la star de l'équipe, est réanimé sur la pelouse après un arrêt cardiaque. L'Euro démarre par un long moment d'angoisse et de la pire des manières. Mais Eriksen se relèvera et le Danemark, révélation de la compétition, aussi. Il ira jusqu'en demi-finale sans son maître à jouer mais avec une flamboyance inattendue et un esprit de corps infini. La belle histoire de ce mois de compétition est née au cœur d'une après-midi de tristesse à Copenhague.
Quand les Tchèques régalent la Schick
Un lob extraordinaire de 49 mètres face à l'Ecosse. S'il ne fallait retenir qu'un but de cet Euro, ce serait cette géniale inspiration de Patrik Schick qui, à n'en pas douter, traversera les décennies. Mais l'attaquant tchèque ne s'est pas arrêté là et est devenu l'un des héros inattendus du tournoi dont il a fini meilleur buteur. Ce fut définitivement son Euro.
France-Suisse, 4 minutes de pure folie
Les champions du monde sont au bord du précipice. A l'envers dans ce 8e de finale, ils subissent les assauts suisses depuis plus de 50 minutes. Déjà menée, la France concède un penalty à la 55e minute après une nouvelle absence de Benjamin Pavard. Le coup de massue pense-t-on alors. Sauf qu'Hugo Lloris choisit bien son moment pour stopper son premier penalty en sélection depuis… 8 ans ! Dès lors, le match bascule dans l'insensé.
Quatre minutes plus tard, les Bleus repassent devant après un doublé de Karim Benzema (57e, 59e). Mais la soirée de Bucarest n'avait pas encore livré tous ses rebondissements. Au bout d'une nuit de folie pure, après un comeback dingue des Suisses et un tir au but raté par Kylian Mbappé, les hommes de Didier Deschamps, grands favoris de la compétition, finissaient par s'incliner. Comme un symbole de cet Euro qui a causé bien des misères à ses favoris (France, Portugal, Belgique, Allemagne).
Morata, l'instant de grâce
On aurait pu retenir son premier tour pénible ou son tir au but raté et fatal à l'Espagne en demi-finale. Mais Alvaro Morata s'est aussi offert un chef d'œuvre dans une après-midi à perdre la raison, là-encore. Dans un 8e de final haletant et alors que la Croatie avait arraché une prolongation inespérée en marquant deux buts dans les cinq dernières minutes, Morata a refroidi les finalistes du dernier Mondial d'un enchaînement contrôle du droit – reprise du gauche imparable. Bien sûr, l'histoire s'est mal terminée pour lui et la Roja mais ce but illustre à merveille les très hauts et les très bas d'avant-centres qui ont tout connu en un mois ou un peu moins parfois (Benzema, Kane, Lewandowski).
Et Wembley se mit à rugir
Ce fut une après-midi médiocre sur le terrain. Mais ce fut une après-midi inoubliable pour tous ceux qui ont entendu chanter Wembley. Après plus d'un an de stade vide, morne et de silences de cathédrale, celle du football anglais a repris vie pour de bon lors du choc face à l'Allemagne en 8e de finale. Il fallait entendre les supporters des Three Lions s'époumoner dans un stade blanc immaculé. L'Angleterre s'en est aussi sortie ce jour-là grâce à la ferveur de son peuple.
La leçon d'italien
Ce fut un sommet d'intensité et de jeu. Sans doute les 45 minutes les plus abouties du tournoi. Durant la première période de l'Italie face aux Belges, on a très vite compris que la Nazionale serait un candidat plus que crédible à la victoire finale. Sans le VAR, la Belgique aurait pu sombrer dans des proportions que personne n'attendait et le penalty transformé par Lukaku juste avant la pause donne une lecture biaisée d'une grande leçon de Mancini et ses hommes (2-1). Ce fut sans doute la bascule de leur tournoi. Ils sont passés en l'espace de 45 minutes du vent de fraîcheur de l'Euro à la machine qui écrase tout sur son passage.
Quand Pedri entre au Prado
Il y a ce que disent les stats (100% de passes réussies) mais surtout tout ce qu'elles ne disent pas. Et en ce mardi 6 juillet, Pedri a tout réuni. Ses 45 premières minutes face aux futurs champions d'Europe italiens ont leur place au musée du Prado et si ses coéquipiers avaient suivi le mouvement, l'Italie aurait été engloutie sans que personne ne s'en étonne. Pedri fut le seul pendant cet Euro à faire valser les certitudes de Mancini par sa technique en mouvement et ses passes à vous ouvrir des coffres forts. Mais ni Dani Olmo ni Mikel Oyarzabal n'ont transformé les offrandes. Pedri nous a donné chaud et l'Italie est passée par un trou de souris.
Sterling et le penalty de la discorde
Parce qu'un grand tournoi sans grande polémique n'existe pas, même au temps du VAR, le penalty qui a envoyé l'Angleterre en finale et le Danemark à Copenhague continuera encore longtemps de diviser l'Europe en deux. Le contact sur Sterling est à la fois réel et léger. Mais les conséquences furent lourdes et irrévocables. Même avant sa médiocre finale, l'Angleterre avait plutôt perdu une partie de sa superbe après cette décision discutable qui est immédiatement et plutôt injustement entrée au panthéon des scandales d'arbitrage.
Chiellini et l'Italie ont tellement changé
C'est un Euro à faire valser les clichés. L'Italie du catenaccio, c'est terminé. Menée par le flamboyant Mancini, la Nazionale s'en est sortie par le jeu et en épatant l'Europe. A l'image de l'ex-tueur à gage Giorgio Chiellini devenu le gendre que tout le monde rêve d'avoir à table le dimanche midi. Le grand Giorgio a trimballé son sourire et sa bonne humeur aux quatre coins de l'Europe comme face à Jordi Alba avant l'irrespirable séance de tirs au but en demi-finale face à l'Espagne. Une séquence de chambrage inoubliable à l'image de cette Italie qu'on adorait détester et qu'on adore tout court désormais.
Southgate et le terrible pari perdu
Et si cet Euro s'était joué sur un coup de poker ? Perdu en l'occurrence. 120e minute de la finale, Gareth Southgate choisit de faire rentrer Marcus Rashford et Jadon Sancho pour la séance de tirs au but. Les deux stars ont passé le plus clair de leur temps dans le frigo, en tribunes ou sur le banc, durant l'Euro. Ils entrent en jeu pour transformer à froid et en panne de confiance, leur tir au but. Les deux hommes se ratent, tout comme Saka entré lui aussi en jeu. La malédiction des séances de tirs au but, qui avait déjà emporté l'Angleterre à Wembley lors de l'Euro 1996 après une tentative ratée de… Gareth Southgate, a encore terrassé les sujets de sa Majesté. Terrible.
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