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De Trezeguet à la Grèce, en passant par Van Basten : les 10 moments les plus marquants de l'histoire

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 19/06/2020 à 18:54 GMT+2

EURO 2020 - Il n'y a pas d'Euro cette année. Pour vous aider à passer le temps et attendre l'édition qui se déroulera à l'été 2021, nous avons décidé de vous concocter un Top 50 des moments qui ont jalonné la grande histoire du Championnat d'Europe des Nations. Dernier volet ce vendredi avec la révélation des 10 plus grands moments de l'histoire de la compétition.

Van Basten, Trezeguet, Charisteas : notre Top 10

Crédit: Eurosport

Dossier réalisé par Sasha Beckermann, Enzo Guérini, Cyril Morin, Vincent Brégevin, Glenn Ceillier, Martin Mosnier, Laurent Vergne et Maxime Dupuis
1. Trezeguet, la cerise en or sur le doublé
France – Italie : 2-1 (beo)
Finale - Euro 2000
C'est le but d'une carrière. Celui dont tout le monde se souvient. Et pourtant, David Trezeguet en a marqué à foison. Celui-ci est à part. C'est un moment d'histoire. Une pierre posée dans le jardin de la légende du football mondial. Pour la beauté du geste. Et son momentum surtout. Sa volée sublime du gauche expédiée dans la lucarne de Francesco Toldo à la 103e a envoyé la France au paradis en lui offrant un doublé Mondial-Euro inédit dans cet ordre-là. Et a traumatisé l'Italie, marquée au fer rouge par ce scénario cruel avec ce but en or si jouissif pour le gagnant et si frustrant pour celui qui l'encaisse.
Le geste, le sacre acquis, l'explosion de joie : il y a tout dans ce but. Vraiment tout. Car il vient mettre un point final d'exception à ce tournoi et à une finale déjà riche en rebondissements. Quelques minutes avant, la France a exulté une première fois. Menés 1 à 0 sur une réalisation de Marco Delvecchio à la 55e, les champions du monde en titre arrachent la prolongation sur une réalisation venue de nulle part. Au bout du temps additionnel (90e+4), David Trezeguet, déjà lui, dévie un dégagement de Fabien Barthez de la tête pour Sylvain Wiltord qui trouve le chemin des filets d'un tir croisé. L'Italie rebouche le champagne. Et les Bleus se remettent à rêver grâce à un coaching mémorable de Roger Lemerre.
David Trezeguet et Sylvain Wiltord sont rentrés quelques minutes avant. Et un troisième les a imités : Robert Pires. Si ce dernier n'est cependant pas impliqué sur cette égalisation inespérée, il va lui aussi illustrer le flair sans limite de Lemerre ce soir-là : le Marseillais va faire la différence durant la prolongation. A la 103e minute plus exactement, le futur Gunners slalome dans la défense de la Squadra Azzurra sur son côté gauche, déborde jusqu'à la ligne de sortie de but avant de placer un centre en retrait vers David Trezeguet, qui - à reculons et du gauche – trouve le moyen de reprendre le ballon pour le propulser dans la lucarne italienne. 2-1, but or. La France est sacrée. L'Italie ne peut que s'incliner.
Si l'action est un chef d'œuvre technique, cette règle du but en or rend le tout encore un peu plus exceptionnel. La célébration de Trezeguet reste ainsi à jamais gravée dans les mémoires. Son sourire éclatant de bonheur, le moment où il enlève son maillot ou encore sa course avec Thierry Henry font partie de l'histoire de l'Euro. Tout comme le sprint de Roger Lemerre les bras tendus pour les retrouver sur le bord du terrain avec le reste de groupe auteur d'un formidable doublé. Le but d'une carrière tout simplement. Et un peu plus que cela même.
2. Marco van Basten, la volée impossible
Pays-Bas – URSS : 2-0
Finale – Euro 1988
Un an avant la chute du mur de Berlin, Marco van Basten a aussi, à sa manière, contribué à la destruction de l'URSS. Sans marteau, sans burin, tout en volupté. Le 25 juin 1988, à Munich, ville majeure d'Allemagne de l'Ouest, l'attaquant néerlandais s'est payé le luxe d'inscrire un but unique. Mobilisez votre mémoire, vos neurones et tout ce que vous avez en magasin, jamais vous n'avez vu un homme tenter et réussir une telle reprise de volée. Ajoutez à cela que le Néerlandais l'a tentée et réussie en finale du Championnat d'Europe des Nations. Hormis une finale de Coupe du monde, il n'y avait plus grande scène pour inscrire l'autre but du siècle.
Ce but, Marco van Basten l'a inscrit à la 54e minute d'une finale qui penchait déjà du côté des Oranje. Le numéro 12 néerlandais en avait déjà plein les pattes, de son propre aveu. Alors, il s'est dit qu'il avait tout intérêt à se ménager et, sur ce centre alléluia signé Mühren, a pensé que l'option reprise de volée n'était pas la plus incongrue. Après tout, à 1-0, ça se tente, comme dirait l'autre.
A deux doigts de décrocher les nuages, la transversale du gauche retombe entre le coin opposé des 5,50 mètres et le bord de la surface de réparation. Niveau angle fermé, difficile de faire mieux. Ou pire, c’est selon. Rinat Dassaev est au premier poteau, Vassili Rats, lui, a suivi Van Basten quand celui-ci s'est excentré à l'autre bout de la surface, sans le coller. Peut-on en vouloir au latéral gauche du Dynamo Kiev ? Non. La suite était inimaginable. Extension, équilibre parfait, reprise du coup de pied idéale, le cuir s'envole au-dessus de la tête de Dassaev. Le portier soviétique a beau de se détendre de tout son long, il ne peut empêcher la reprise de retomber dans ses filets. Exceptionnel.
Rinus Michels, sélectionneur légendaire qui en a pourtant vu d'autres et des sacrées, n'en croit pas ses yeux. Rinat Dassaev non plus. Quand il retrouve le plancher des vaches, il est un pantin désarticulé, un boxeur sonné par le coup de poing qu'il vient d'encaisser. Menés 2-0 par des Néerlandais qu'ils avaient battu au premier tour, les Soviétiques sont en train de laisser filer le titre. Dassaev, lui, entre pour de bon dans l'histoire. Cette reprise de volée le suivra partout, désormais.
"Que voulez-vous que je vous dise ? Cette volée, c'est un coup de bol, estimait-il en 2016 dans les colonnes de L'Equipe. Marco lui-même l'a souvent dit. Sur les images, on voit que je suis mal placé. Je garde le premier poteau, un de nos joueurs masque l'action. Le ballon vole si haut que je l'imagine même passer au-dessus de ma cage... Je reste persuadé que j'aurais pu anticiper et parer ce tir si je m'étais décalé d'un mètre plus au centre. Mais c'est allé trop vite. Une fraction de seconde et j'ai pris la mauvaise décision."
Marco Van Basten n'a jamais prétendu autre chose, quant à la part de chance qui l'avait accompagné le jour où il a inscrit le but d'une vie. "Le ballon est arrivé d'Arnold Mühren et j'ai pensé : "Ok, je peux contrôler et tenter quelque chose mais il y a beaucoup de défenseurs. Sinon, je tente la solution de facilité – je prends le risque et je frappe. Il faut beaucoup de chance pour réussir ça. Je n'ai pas compris tout de suite ce que j'avais réussi, ça se voit sur ma réaction."
Spontanée, comme sa frappe, elle est l'image de cet Euro et symbolique de la vague orange qui a tout emporté. Ce jour-là, avant même de décrocher son premier Ballon d'Or, Marco Van Basten est entré dans l'histoire et de la légende du Championnat d'Europe des Nations.
3. Et Panenka inventa la panenka…
Tchécoslovaquie - R.F.A. : 2-2 (5-3 tab)
Finale - Euro 1976
A quoi reconnaît-on qu'un geste est passé à la postérité ? Peut-être quand il devient un nom commun pour s'universaliser et échapper à son créateur. Antonin Panenka a tiré un penalty comme personne ne l'avait fait avant lui et tous ceux qui l'ont imité depuis maintenant 44 ans font désormais une panenka. Curieusement, on dit aussi "une arconada" concernant le numéro 4 de notre classement. On peut donc laisser son patronyme au panthéon du foot, pour le pire ou le meilleur.
L'idée d'Antonin Panenka est toute simple (ce sont souvent les meilleures), au point que l'on se demande avec le recul pourquoi personne n'y a songé avant : puisque les gardiens de but plongent dans 95% des cas d'un côté ou de l'autre sur un penalty, pourquoi ne pas se contenter de soulever la balle tout doucement, comme une feuille morte, pendant qu'ils seront le nez dans le gazon ?
C'est avec les Bohemians de Prague qu'il commence à mettre sa technique à l'œuvre, d'abord lors de séances d'entraînement avec son gardien de but Zdenek Hruska, puis de plus en plus souvent dans le championnat tchécoslovaque. Mais dans les années 70, personne ne s'intéresse aux joutes tchèques et la notoriété du geste de Panenka ne dépasse pas les frontières de son pays.
Tout va changer lors de l'Euro 1976. La Tchécoslovaquie épate et, après avoir sorti les Pays-Bas en demi-finale, elle va prendre le dessus sur la RFA en finale. Soit le vice-champion et le champion du monde dans la foulée. L'Histoire n'a pas assez souligné à quel point la sélection de Vaclav Jezek avait accompli un exploit majuscule lors de cette compétition. Injuste. Et encore, sans le geste de Panenka, elle serait peut-être totalement oubliée aujourd'hui.
Dans cette finale, les Allemands, rapidement menés 2-0, reviennent sur le fil en arrachant la prolongation à la 89e minute. Rien n'y est inscrit et c'est donc lors de la toute première séance de tirs au but de l'histoire d'une phase finale de l'Euro ou de Coupe du monde que ce titre va se jouer. Autre coquetterie un peu passée aux oubliettes de la mémoire, jamais cette finale n'aurait dû s'achever ainsi. Le règlement prévoyait qu'en cas d'égalité à l'issue de la prolongation, elle soit rejouée. Ce n'est qu'à quelques heures du coup d'envoi que les Allemands proposeront la solution des tirs au but, sachant que les deux finalistes étaient déjà passées par une prolongation en demi-finale. Tout le monde tombe d'accord. Le reste appartient à l'histoire.
Les Tchèques ont réussi leurs quatre premiers tirs au but. Uli Hoeness est le premier à échouer pour la RFA. Arrive alors Antonin Panenka. Face à lui, Sepp Maier, une légende. Au bout de son pied, la grande histoire du football. Panenka s'élance, Maier plonge sur sa gauche et Panenka… fait une panenka. Ballon piqué, en plein milieu. En dehors du public tchécoslovaque, l'Europe entière découvre ce geste fou, audacieux, élégant, alliant la maîtrise technique et celle de soi. L'UEFA et la FIFA décident après ça d'enterrer pour de bon l'idée de finales à rejouer, tant la dramaturgie de cette séance et le génial geste du moustachu des Bohemians ont emporté l'adhésion. Panenka marquera encore beaucoup de penalties, pas toujours avec une panenka. Lors de sa toute dernière sélection, face à la France lors du Mondial 1982, il inscrira d'ailleurs un penalty "normal". La banalité était devenue sa façon à lui de surprendre.
4. Les malheurs de Don Luis
France – Espagne : 2-0
Finale - Euro 1984
La mémoire peut être chienne. Prenez Luis Arconada. Plus de 550 matches avec son club de toujours, la Real Sociedad. 70 sélections en équipe d'Espagne, un total colossal au carrefour des années 70 et 80. Il fut un grand gardien de but mais il est d'abord associé à une gigantesque boulette, quand il n'est pas résumé qu'à ça. Même les plus grands portiers commettent des erreurs. Mais comme toujours, tout est affaire de timing. Arconada, lui, a choisi le pire moment imaginable : le plus grand moment de sa carrière. La finale de l'Euro 1984. Petit surplus de cruauté, il avait fêté ses 30 ans la veille de cette rencontre.
Ce sera donc finalement le jour de gloire du football français. A domicile, les Bleus décrochent le premier grand titre international de leur histoire. Depuis, ils se sont installés dans le gotha. De 1984 à 2018, deux titres mondiaux, deux autres au niveau européen, plus une autre finale de Coupe du monde et de l'Euro. Il y a trente-six ans, tout ça ne relevait pas de l'évidence, et c'est un euphémisme. En toute logique, c'est Michel Platini qui inscrit au Parc des Princes le but libérateur. Sur coup franc. Logique, là aussi, tant c'était là la signature du meneur de jeu de la Juventus.
Mais ce coup franc est loin d'être un des plus réussis de sa carrière. Il n'a pas assez levé son ballon. Arconada est sur la trajectoire. C'est du miel, pour lui. Puis, inexplicablement, le ballon glisse sous son bras et son ventre, comme une savonnette insaisissable. Il se tourne, tente de rattraper son erreur. La balle prend tout son temps pour passer derrière la ligne. Arconada est battu. Il s'est battu tout seul. Bruno Bellone doublera la mise en toute fin de match mais de cette finale, il reste d'abord ce coup franc de la 57e minute. Une arconada, comme on le dira bientôt à chaque infortune comparable d'un gardien de but.
Dans un documentaire pour Canal + Espagne pour le 25e anniversaire de ce match, Michel Platini lui-même évoquera une forme de regret : "Avec le recul, j'aurais préféré marquer un autre but. Arconada, c'était un super gardien, qui a fait une grande, grande carrière. Avoir marqué un but comme ça, c'est… (il soupire), c'est dommage. J'aurais préféré marquer un but où il ne pouvait rien faire." Luis Arconada avait pourtant signé un Euro magistral, éliminant presque à lui tout seul la RFA lors du dernier match de poules… au Parc, déjà. Il sera même élu meilleur gardien de la compétition. Platini a raison, Don Luis ne méritait pas ça.
5. Bierhoff, bien plus qu'un but en or
Allemagne - République tchèque : 2-1 (beo)
Finale - Euro 1996
Il faut bien le dire : c'est peut-être le but le plus moche inscrit en finale d'un Euro. On oublierait presque le travail monumental d'Oliver Bierhoff sur l'action, d'abord pour dévier le ballon de la tête sur Jürgen Klinsmann, puis pour se retourner dans la surface après avoir réceptionné le centre de son coéquipier de l'attaque allemande. Cette action, Bierhoff l'a construite. Mais la suite… Sa frappe du gauche est déviée une première fois par un défenseur tchèque, ce qui modifie la trajectoire du ballon. Petr Kouba n'a pas le bon placement, ni les bons appuis, et encore moins la main ferme. Il ne peut que détourner le cuir, qui finit tout doucement sa course dans le but après avoir touché le poteau. L'ironie du sort. Il fallait certainement que le premier but en or de l'histoire soit si laid.
Ce qui s'est passé en cette 95e minute à Wembley a permis à Bierhoff d'entrer dans la légende du football. Un sport qui aime tant les phénomènes improbables. Celui-là en est un. Car l'attaquant de l'Udinese s'était fait franchement discret dans le tournoi. Mais c'est bien lui qui a fait gagner l'Allemagne. Entré en jeu à la 68e minute de jeu à la place de Mehmet Scholl, il avait déjà permis à la Mannschaft d'arracher une prolongation en reprenant de la tête un coup franc de Christian Ziege pour égaliser. Avant qu'il pénètre sur la pelouse, l'équipe de Berti Vogts était vraiment mal embarquée. Quand il en est sorti, l'Allemagne était sacrée. Grâce au but en or. Mais surtout grâce à son remplaçant en or.
6. Eder, l’improbable héros
France – Portugal : 0-1 (ap)
Finale – Euro 2016
10 juillet 2016, Stade de France. La France et le Portugal se disputent à Saint-Denis le titre de champion d’Europe. La finale n’est pas palpitante, la France domine mais ne convertit pas ses occasions. Dans les dernières secondes du temps réglementaire, André-Pierre Gignac croit délivrer tout un peuple mais sa frappe croisée s’écrase sur le poteau. Le coche est loupé, donc. Prolongations.
Le public français garde espoir. Cristiano Ronaldo, alors triple Ballon d’Or, a quitté les siens depuis belle lurette (ndlr : il est sorti sur blessure à la 18e minute). Alors, qui pourrait bien inquiéter l’arrière-garde des Bleus ? La réponse arrive aux alentours de 23h30. Servi dos au but par Moutinho, Eder se débarrasse de Koscielny et avance aux 25 mètres. Aucun des quatre joueurs qui l’entourent (Pogba, Matuidi, Umtiti et Koscielny) ne semble s’inquiéter et ne montent pas sur lui. L’attaquant du LOSC arme sa frappe. Parti au ras du sol, son tir trompe Hugo Lloris. Les supporters lusitaniens exultent dans un Stade de France médusé : Eder vient d’offrir le premier grand titre de l’histoire de la sélection portugaise.
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Coup d’éclat légendaire mais frustrante carrière : Éder, héros qui a fini par le payer

Crédit: Eurosport

Si l’histoire est tragique pour les Bleus, elle ne pouvait être plus belle pour Eder et ses partenaires. 12 ans après la finale perdue à domicile face à la Grèce en 2004, le Portugal a pris sa revanche. Et de quelle manière : en s’imposant face à une équipe de France chez elle, emmenée par un Griezmann de grande classe, et tout ça sans Cristiano Ronaldo. Derrière, Eder n’a pas été épargné, lui qui a été conspué sur presque chacune des pelouses de Ligue 1 où il a joué durant les mois qui ont suivi cette finale. Mérité ? Sûrement pas. Mais une chose est sûre : sa frappe presque anodine est devenue le but le plus important de l’histoire de la sélection portugaise. Rien que ça.
7. Le Danemark, l’invité qui a bousculé le banquet
Danemark - Allemagne : 2-0
Finale - Euro 1992
78e minute de jeu. On n'en croit déjà pas nos yeux. Non seulement le Danemark est en finale de l'Euro, mais en plus il mène contre l'Allemagne. Le champion du monde en titre. Oui, le Danemark. Cet invité de dernière minute de l'Euro 1992 après l'exclusion du tournoi d'une Yougoslavie en guerre. Cette équipe de joueurs rappelés en urgence en pleines vacances. Cette nation jamais titrée jusque-là, censée faire de la figuration dans groupe squatté par deux des outsiders majeurs de l'épreuve, la France et l'Angleterre. Cette bande de potes qui s'est offert le scalp des Pays-Bas, tenants du trophée, pour tailler sa route jusqu'à la finale. Le tout sans son meilleur joueur, Michael Laudrup. En conflit avec le sélectionneur Richard Moller-Nielsen, il avait préféré rester à la maison…
On n'ose pas y croire. Même quand John Jensen place une frappe terrible sur un service de Flemming Povlsen pour tromper Bodo Illgner et ouvrir la marque. Ce n'est pas possible. L'Allemagne va finir par renverser la situation et s'imposer. La prophétie de Gary Lineker va une nouvelle fois se vérifier. Mais non. Dans cette 78e minute, ni Thomas Helmer, ni Andreas Brehme ne parviennent à stopper Kim Vilfort. Le crochet du milieu danois est imparable. Sa frappe du gauche échappe au portier de la Mannschaft. Le ballon frappe le poteau et termine sa course au fond des filets. Le Danemark fait le break. L'Allemagne ne reviendra pas. Le rêve devient réalité. Peter Schmeichel, Brian Laudrup et consorts viennent de signer l'exploit le plus monumental de l'histoire de l'Euro.
8. L’ultime démonstration
Espagne - Italie : 4-0
Finale - Euro 2012
Un titre pour la légende. Un match pour l'histoire. L'Espagne a laissé une empreinte indélébile sur le football mondial entre 2008 et 2012, le tout magnifié et symbolisé par ce 1er juillet au Stade Olympique de Kiev. Après avoir gagné l'Euro 2008 et la Coupe du monde 2010, la Roja est devenue la première nation à réaliser un triplé Euro - Coupe du monde - Euro, en battant l'Italie en finale. Elle s'offre alors une suprématie unique dans l'histoire du football continental. Mais cette finale contribue aussi à la légende cette équipe redoutable.
Pour parachever ce triplé inédit, l'Espagne pouvait difficilement faire mieux. Dans la nuit ukrainienne, la sélection de Vicente Del Bosque a offert un récital. Une démonstration de force impressionnante. Impuissante, l'Italie n'a pu que courber l'échine. Et rompre violemment pour terminer sur un 4-0 aussi cinglant qu'historique ! Deux buts avant la pause de David Silva et de Jordi Alba. Et deux autres en fin de rencontre par Fernando Torres et Juan Mata pour enfoncer le clou. Jamais une équipe n'a conclu un tournoi international par un tel écart en finale.
Alors que beaucoup promettaient un duel indécis, l'Espagne d'Andres Iniesta, Xavi et Iker Casillas a déroulé son football de bout en bout. Vite devant au score, elle a fait preuve d'un réalisme tranchant pour étouffer une Squadra Azzurra dépassée, malgré quelques opportunités. Et la blessure de Thiago Motta, à peine entré en jeu (57e), n'a fait que réduire à néant les minces espoirs italiens. Contraint de laisser son équipe terminer la rencontre à dix, puisque Cesare Prandelli avait déjà fait ses trois changements, Motta a alors vu l'Italie boire le calice jusqu'à la lie dans une finale à sens unique. Une finale de rêve pour l'Espagne.
9. Wiltord rebouche le champagne
France - Italie : 2-1 (a.p.)
Finale - Euro 2000
Sylvain Wiltord a toujours eu la réputation d'apprécier les soirées tardives. Ce 2 juillet 2000, personne n'est venu lui reprocher cette envie de prolonger le plaisir. Côté français en tout cas. Car pour les Italiens, c'est bien sûr une autre histoire. Pour les amoureux de la Squadra Azzurra, il est l'homme qui a rebouché les bouteilles de champagne et fait rasseoir les Transalpins. À cette fameuse 93e minute d'un temps additionnel qui ne devait en compter que quatre !
Quelques secondes avant, le banc italien est prêt à exulter. Le staff et les remplaçants transalpins sont debout, bras dessus, bras dessous. Et n'attendent qu'une chose : bondir pour savourer enfin leur deuxième championnat d'Europe, qui leur tend les bras grâce au but de Marco Delvecchio (55e). Mais voilà, Sylvain Wiltord, entré à la 58e à la place de Christophe Dugarry, n'a pas envie de s'arrêter là.
Sur un dégagement un peu désespéré de Fabien Barthez, il récupère le ballon après une déviation de la tête de David Trezeguet. Décalé sur la gauche dans la surface, le Bordelais, qui rejoindra Arsenal quelques semaines plus tard, contrôle de la poitrine avant de placer une frappe croisée du gauche qu'Alessandro Nesta et Francesco Toldo ne peuvent stopper. Au grand bonheur de Thierry Henry et de tous les Français, les Italiens peuvent se rasseoir. Ils ne se relèveront pas. Sauvée et revigorée par ce but, la France ira chercher un doublé inédit Mondial-Euro dans cet ordre, grâce à David Trezeguet. Histoire de prolonger le plaisir.
Les Italiens se prennent la tête à deux mains : Wiltord vient d'égaliser
10. Grèce, le casse du siècle
Portugal - Grèce : 0-1
Finale - Euro 2004
Trois coups pour forcer le verrou. Trois coups de crâne. Dont deux du braqueur en chef, Angelos Charisteas. Au Portugal, tout le monde y passe. Les hôtes, forcément, pour gâcher la fête en ouverture. Mais aussi les Français de Zidane, la République tchèque du Ballon d'Or en titre, Pavel Nedved puis, de nouveau, le Portugal pour définitivement pourrir l'ambiance. Avec un tel casse, forcément, difficile de garder le sourire.
Dans cet Euro 2004, la Grèce aura pris les airs d'un OVNI. Un objet non-identifié que personne n'a réussi à déchiffrer. Pourtant, Otto Rehhagel n'a rien inventé. Simplement magnifié un collectif sans star mais travailleur, qui a rencontré sur son chemin une bonne étoile, celle du champion. En arrivant au Portugal, les Hellènes restent sur quatre échecs en qualifications de tournois majeurs (Euro 1996 et 2000, Coupe du Monde 1998 et 2002). Être de la partie en ce mois de juin est déjà un succès en soi. Mais pas une fin. D’entrée, l’Allemand impose un schéma tactique ultra-rigoureux et imperméable. Quand le Portugal se prend les pieds dans le tapis en match d’ouverture (1-2), on pense à un faux-pas. Pareil contre l'Espagne, qui n'arrive pas à se dépêtrer de Charisteas and co. en poules (1-1).
Les quarts de finale, déjà. A trois matches de l'exploit. Rehhagel change son système et préconise un 3-5-2 aux allures de 5-3-2 avec notamment trois centraux pour museler la paire Henry-Trezeguet. Carton total. Devant, il suffira d’une mauvaise anticipation de Lizarazu, d’un centre au cordeau de Zagorákis et d'un coup de casque parfait de Charisteas pour mettre une première fois Zidane à la retraite internationale. En demie, c’est le but en argent de Dellas, de la tête évidemment, qui envoie les Hellènes en finale. La suite ? Vous la connaissez : Charisteas remet ses habits de braqueur, devance la sortie de Ricardo et envoie la Grèce au septième ciel. Le braquage fut parfait. Il n'aura fallu que trois coups pour forcer le verrou. Et réaliser le casse du siècle.
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