Amandine Henry : "Aux Etats-Unis, j'ai vite compris qu'il fallait mettre le pied"
ParAFP
Publié 20/07/2017 à 23:54 GMT+2
"Aux Etats-Unis, j'ai vite compris qu'il fallait mettre le pied", a confié à l'AFP la sentinelle des Bleues Amandine Henry, qui veut transmettre à ses partenaires son expérience américaine, notamment dans l'engagement physique, pour aller le plus loin possible à l'Euro 2017. Agée de 27 ans, l'ancienne milieu de terrain de Lyon a rejoint en 2016 le club de Portland Thorns FC, pour évoluer dans l'un
Contre l'Islande mardi (1-0), vous avez montré l'exemple au niveau de l'engagement physique. C'est comme cela que vous concevez votre rôle de sentinelle ?
A.H. : Par mon poste, physiquement, je dois répondre présente. Après, je pense que c'est l'une de mes qualités. Cela passe aussi par l'aspect psychologique. Quand on voit des joueuses qui manquent d'envie, on se dit "Ouh là là qu'est-ce qui se passe ?" (sourire) Surtout au début, dès la première minute, il faut montrer qu'on est là sinon on se fait marcher dessus."
On sent que votre passage aux Etats-Unis vous a fait prendre une nouvelle dimension dans ce domaine...
A.H. : En France, je pense que j'avais déjà des qualités physiques mais je ne les exploitais peut-être pas à 100% parce que je n'en avais pas besoin. Mais aux Etats-Unis, quand je suis arrivée, lors des premiers matches, j'ai vite compris qu'il fallait mettre le pied, vite se protéger, et puis donner (des coups) aussi. On peut vite être blessée. L'impact physique là-bas est très important. C'est du jeu direct.
Concrètement, qu'est-ce qui vous a permis de franchir un palier ?
A.H. : L'intensité des matches, de les jouer jusqu'au bout. Dans le championnat de France, à la mi-temps, on était facilement à deux, trois zéro (sourire). Donc après il n'y avait plus qu'à dérouler, gérer les risques. On pouvait lever le pied. Tandis qu'aux Etats-Unis, il faut être concentré de la première à la dernière minute. On peut égaliser voire marquer à la dernière minute.
Vous êtes considérée comme l'une des références mondiales à votre poste. Qu'est-ce qui manque encore pour devenir la meilleure ?
A.H. : Le poste de N.6 évolue depuis ces dernières années. On le voit chez les garçons avec les références comme Verratti, Pogba, etc. Des joueurs qui savent défendre mais qui arrivent aussi à se projeter vers l'avant. J'essaye de donner ce plus et de progresser sur ça. Se contenter de défendre, c'est bien beau mais je pense qu'il faut plus. C'est plutôt l'efficacité que je regarde, la passe qui va déclencher quelque chose et peut-être marquer des buts.
En utilisant davantage votre qualité de frappe ?
A.H. : Oui, c'est ce qu'on me dit à chaque fois. Il faut que je bosse beaucoup sur ça, que je me mette plus en situation et que je tente plus ma chance. On me le dit souvent. Aux Etats-Unis, les statistiques sont très importantes. Si tu es nulle sur le match mais que tu marques deux buts, tu vas être la joueuse du match. Après, tout est relatif.
En quoi l'approche américaine est-elle différente de l'Europe ?
A.H. : C'est un management hyper responsable en fait. Là-bas, ils s'occupent vraiment de ce qui est sur le terrain. Ce que tu fais en dehors, ils s'en fichent. Tu te prépares comme tu veux, tant que tu es performante. Si tu veux, tu ne déjeunes pas, tu manges ce que tu veux. C'est le terrain qui compte. Par exemple, c'est déjà arrivé qu'une veille de match, des filles n'ont pas aimé ce qu'il y avait à l'hôtel et on est parties manger mexicain. Ou le jour des matches des pancakes. Ils s'en fichent. C'est toi qui es responsable, tu connais ton corps. C'est un rapport de confiance.
Vos coéquipières vous posent-elles beaucoup de questions sur les Etats-Unis ? Certaines d'entre elles aimeraient vous rejoindre ?
A.H. : Oui, il y a beaucoup d'interrogations parce que c'est vrai que les Etats-Unis, ça reste une grosse nation du foot féminin. Elles veulent savoir comment on travaille... Je le recommande à tout le monde parce que c'est une bonne expérience au niveau footballistique, mais aussi enrichissant au niveau personnel.
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