Forlan se confie

En Afrique du Sud, Diego Forlan a été l'un des acteurs principaux de la Coupe du monde. Auteur de cinq buts en sept matches, il a terminé co-meilleur buteur du tournoi aux côtés de David Villa. Une distinction qui ne l'a pas laissé insensible : "Etre co-meilleur buteur de la Coupe du monde, c'est très important. Mais marquer des buts à des moments clés pour permettre à votre équipe de gagner des matches de Coupe du monde, c'est merveilleux." Et c'est justement ce qu'il a fait. Buteur en quarts face au Ghana (1-1, 4-2 tab), en demie face aux Pays-Bas (2-3) puis lors du match pour la troisième place face à l'Allemagne (2-3), l'attaquant de l'Atletico Madrid a porté l'Uruguay à bout de bras. Un bilan qui lui a valu les honneurs du titre de meilleur joueur du Mondial. "Si vous considérez le nombre de joueurs qui ont participé à la Coupe du monde, les qualités de chacun d'entre eux et ce que la Coupe du monde représente pour eux, je suis vraiment très honoré d'avoir été élu meilleur joueur. C'est tellement incroyable. Je suis très heureux", nous a-t-il confié.

Après une telle Coupe du monde, on s'attendait à le voir faire faire ses valises pour rejoindre les rangs d'un grand club européen. Rien de tout cela. Mais, à l'écouter, ça n'est pas vraiment pour des raisons de fidélité aux Colchoneros. "Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai reçu aucune offre, dévoile-t-il. Aucune offre concrète. Comme vous le dites, c'est incroyable mais rien ne s'est produit. Lorsque vous ne recevez aucune offre, rien ne peut se passer. Si nous avions reçu des offres suffisantes pour le club et pour moi, il n'y aurait pas eu de problème pour un départ". La rumeur l'évoquait à l'Inter, la Juventus, Tottenham ou encore au Rubin Kazan. L'Uruguayen est finalement resté à l'Atletico. Jusqu'à nouvel ordre.

Forlan fait partie des hommes qui ont compté en 2010 sur la planète football. Car, avant d'emmener l'Uruguay au pied du podium lors de la Coupe du monde, l'attaquant avait permis à l'Atletico de remporter la Ligue Europa, le second trophée de l'histoire du club madrilène. En finale, à Hambourg, il s'était offert un doublé sur deux passes décisives de Sergio Agüero. Quelques semaines plus tard, il devenait le deuxième joueur depuis Salvatore Schillaci en 1999 à être élu meilleur joueur de la Coupe du monde sans avoir disputé la finale. Un parcours du potentiel Ballon d'Or ? "Je ne parle pas du Ballon d'Or. Je n'y pense pas, rétorque-t-il. Cela dit, je mentirais si je disais que ce ne serait pas un moment unique et spécial si on me donnait le Ballon d'Or. Mais je continue à jouer et on verra. Si je le recevais, ce serait une énorme joie".

Avant l'Aletico Madrid et Villarreal, Diego Forlan a déjà eu sa chance dans les rangs d'un ténor européen lorsque Manchester United le fait venir d'Independiente en 2002. Mais, dans l'ombre de Ruud Van Nistelrooy, l'aventure tourne court et l'Uruguayen n'inscrit que 13 buts en deux saisons et demi. Une misère pour le serial buteur. Malgré tout, il garde de son passage en Angleterre le souvenir d'une expérience enrichissante. "Les moments que j'ai passé avec Laurent Blanc ont été magnifiques, nous a-t-il confié. Il m'a beaucoup appris, tout comme l'on fait Beckham, Veron, Keane et Barthez, des joueurs incroyables. J'ai passé trois années formidables avec eux et c'est extraordinaire d'avoir conservé des liens avec eux".

A 31 ans, il n'est pas encore tout à fait temps de penser à une reconversion. D'ailleurs, Forlan n'en a pour l'instant qu'une vague idée. Une seule chose est sûre : "Je voudrais reste dans le milieu du football", dit-il. Et chez les Forlan, le football, c'est une histoire de famille. Son grand-père maternel, Juan Carlos Corazo, dirigeait la Celeste lors du Mondial 1962 au Chili et son père, Pablo Forlan, a disputé comme défenseur les Coupes du monde 1966 et 1974. C'est donc logiquement aux côtés de son frère qu'il envisage la suite de sa carrière. "Je ne sais pas encore comment mais je pourrais entraîner aux côtés de mon frère, Pablo", envisage-t-il.