FIFA : Platini peut encore être candidat, si la commission électorale ne s'y oppose pas

Suspendu 90 jours, Michel Platini n'a pas encore (totalement) perdu la partie et peut toujours devenir, le 26 février prochain, le 9e président de l'histoire de la FIFA. Sa suspension, décidée jeudi par la commission d'éthique indépendante de l'instance régissant le football mondial, ne peut être synonyme de retrait automatique. C'est ce que son porte-parole, Andreas Bantel, a confié à l'Agence France Presse. "Cette question (de la candidature de Michel Platini), n'est pas pour le comité d'éthique mais pour la commission électorale de la FIFA, qui sera chargée d'en étudier la validité."

Mais, pour Platini, il semble désormais difficile de passer sous les fourches caudines parce qu'une enquête d'intégrité va, notamment, être menée pour valider ou non sa candidature. Par qui ? La commission d'éthique. Celle-là même qui lui a infligé 90 jours de suspension. "D'un point de vue légal, Platini peut encore se présenter, a expliqué une source proche de la FIFA à l'AFP. Mais il doit passer le test d'intégrité de la Commission d'éthique gérée par ceux qui viennent de le suspendre..."

L'ancien numéro 10 de l'équipe de France (72 sélections, 41 buts) n'a néanmoins pas renoncé et c'est dans cet état d'esprit qu'il a publié un communiqué, quelques minutes à peine avant l'officialisation de sa sanction. Communiqué dans lequel il regrettait les fuites et, également, la suspension à venir. "J'ai toujours agi et me suis toujours exprimé avec honnêteté, courage et franchise car j'estime que c'est mon devoir moral, (...) je ne ménagerai pas mes efforts pour que la vérité s'impose", a assuré Platini. "Il reviendra entre temps à une justice sereine, indépendante et impartiale de faire la lumière sur les faits qui ont valu à la commission d'éthique de la FIFA d'ouvrir une procédure d'instruction", a-t-il poursuivi.

Ces 90 prochains jours, Michel Platini ne pourra plus exercer ses fonctions à la tête de l'UEFA. Sa campagne électorale, elle, va très clairement être impactée par cette décision de la commission d'éthique. Si ses soutiens sont nombreux et a priori solidement acquis, l'image de l'ancien sélectionneur des Bleus est clairement ternie et écornée par cette nouvelle péripétie dans l'interminable et dramatique feuilleton de la chute aux enfers de la fédération internationale. Mais le plus catastrophique est peut-être à venir pour l'ancien meneur de la Juventus.

S'il va devoir ménager ses soutiens, Michel Platini va désormais patienter quelques semaines avant de savoir s'il pourra ou non être candidat à la succession de Sepp Blatter à la tête de la FIFA. La date limite de dépôt des candidatures est prévue pour le 26 octobre. Concernant celle de "Platoche", la commission électorale aura le dernier mot. Pas sûr qu'il soit favorable à Michel Platini. La somme de 1,8 million d'euros qui lui a été versée par la FIFA en 2011 risque de lui coûter excessivement cher.