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Finale indéchiffrable, parade de Suarez, délivrance de Kun : Le Top 50 des matches des années 2010

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 02/01/2020 à 11:15 GMT+1

Alors que nous vivons les premiers instants des années 2020, nous avons décidé d'ouvrir la boîte à souvenirs pour dresser un classement des 50 matches de football les plus marquants de la décennie écoulée. Voici le quatrième volet, avec les rencontres classées de la 20e à la 11e place. Avec, notamment, une finale historique et le match qui a délivré City.

Matches de la décennie - De 20 à 11

Crédit: Eurosport

Des centaines de matches. Certains mémorables, d'autres grandioses. Alors que l'on s'apprête à délaisser une décennie riche en souvenirs footballistiques, la rédaction d'Eurosport.fr a tenté d'établir un classement des 50 matches les plus marquants des années 2010. Vous vous en doutez bien, vous retrouverez une part de subjectivité dans tout cela. Plusieurs choix ont été très difficiles à faire, même en se limitant aux cinq grands championnats européens et aux grandes compétitions internationales. Ce jeudi, découvrez donc la quatrième partie, de la 20e à la 11e place.

20. Portugal - France

Euro 2016
Finale - 10 juillet 2016
Score : 1-0
Avec le recul, et une pointe de mauvaise foi, on pourrait dire que tout était prévisible. Que les vents, a priori favorables avant et pendant le match, étaient en fait contraires. Ce soir de juillet 2016, tout ce qui devait pousser la France vers une nuit de liesse, dans son Euro, l’en a éloigné. Peut-être était-il écrit que les Bleus, bêtes noires d’un Portugal face auquel ils n’avaient plus perdu depuis 1975, finiraient par s’incliner. Après tout, avant cette finale, ils avaient sorti les Allemands, qui eux-mêmes avaient éliminé les Italiens.
Dans cette compétition, le football marchait à l’envers. Encore fallait-il en prendre conscience. Sinon, jamais la sortie prématurée (25e) de Ronaldo, qui avait emmené son équipe jusque-là, aurait renforcé son équipe de la sorte. Jamais les hommes de Deschamps se seraient ainsi crispés après le remplacement de CR7, alors qu’ils avaient pris le match par le bon bout. Jamais Eder, dont la présence dans le groupe portugais avait été critiquée au sein de son propre pays, ne serait devenu le héros national.
Dans une finale à contre-courant, les Bleus sont passés à quelques centimètres – le poteau de Gignac dans le temps additionnel - de se remettre dans le bon sens. Mais après des années de frustration, le Portugal a forcé son destin.

19. FC Barcelone – Bayern Munich

Ligue des champions 2012/2013
Demi-finale (match retour) - 1er mai 2013
Score : 0-3
Pour faire des miracles, il faut une bonne étoile. Ou un Dieu. Au moment d’affronter le Bayern au Camp Nou, après avoir été laminé à l’aller (4-0), le Barça a été lâché par les astres. Son tout-puissant à lui, Lionel Messi, touché à la cuisse, n’était pas en état de jouer. Et puisqu’en 2012, le club catalan n’avait pas encore inventé la remontada, il a été humilié. Une deuxième fois.
Ce soir-là, le Bayern a réussi ce que peu envisageaient : faire exploser la machine barcelonaise, pourtant l’une des plus complexes du XXIe siècle. C’est évidemment plus facile à dire après coup, mais cette rencontre a donné l’impression que le Barça aurait pu jouer des heures sans jamais trouver la faille. Et que la présence de son petit génie n’y aurait rien changé.
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La joie du Bayern Munich, en 2013

Crédit: Panoramic

Le mastodonte allemand a joué comme s’il s’était procuré le plan de bataille des Catalans. Au pire, les hommes de Jupp Heynckes contenaient leurs adversaires en dehors de leur surface. Au mieux, ils anticipaient chacun de leurs faits et gestes. Dans le second acte, la Robbery a fait ce qu’elle a toujours fait. Un crochet extérieur de Robben pour se diriger vers l’axe, puis une frappe enroulée côté opposée. But. A gauche, deux accélérations de Ribéry, puis deux centres. 0-3. Et 0-7 sur l’ensemble des deux manches. Pour le Barça, même un miracle n’aurait pas suffi.

18. Manchester City – Queens Park Rangers

Premier League 2011/2012
38e journée - 13 mai 2012
Score : 3-2
13 mai 2012, 38e journée de Premier League. On joue la 94e minute entre Manchester City et les Queens Park Rangers quand Sergio "AGUEROOOOO" s'appuie sur Mario Balotelli, efface Taye Taiwo et fusille Paddy Kenny d'une frappe au premier poteau. 3-2. L'Etihad Stadium explose. Manchester City arrache un titre de champion qu'il attend depuis 44 ans.
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Sergio Agüero en 2012 face à QPR

Crédit: Getty Images

Avant cette dernière journée, les hommes de Mancini sont à égalité de points (86) avec leur rival United. Les Skyblues disposent d'une meilleure différence de but mais savent que leur concurrent, en déplacement à Sunderland dans le même temps, a ouvert le score dès la 20e minute. Il faut donc gagner aussi. A priori pas infaisable face au 17e du championnat. Tout va d'ailleurs pour le mieux à la pause, grâce à un but un peu chanceux de Pablo Zabaleta (39e).
Mais au retour des vestiaires, un certain Djibril Cissé remet les deux équipes à égalité (48e). Pire, malgré l'exclusion de Joey Barton (55e), QPR prend même l'avantage grâce à Jamie Mackie (66e), sur une deuxième demi-occasion. Man U, de son côté, gagne toujours. Une main son sifflée, un ballon sauvé sur la ligne et quelques grosses occasions surchauffent l'ambiance. Puis, alors que les larmes coulent déjà en tribunes, Edin Dzeko égalise sur corner (92e). Une minute trente plus tard, Agüero surgit. C'est le début d'un rêve. Et la fin de l'un des scénarios les plus fous de l'histoire de la Premier League.

17. Real Madrid – Atlético Madrid

Ligue des champions 2013/2014
Finale - 24 mai 2014
Score : 4-1 (a.p.)
Cette finale de Ligue des Champions 2014 doit en grande partie sa présence dans ce top 50 a la tête de Sergio Ramos. Qu’on ne se méprenne pas, le sacre de l’Atlético Madrid, la même année que celui en Liga, aurait été historique pour Diego Simeone et ses hommes. Mais jusqu’à cette égalisation rageuse de la légende madrilène, le match n’avait pas atteint des sommets, la faute principalement à un Real très peu inspiré.
Mais d’un coup de casque, Ramos a emporté la partie dans une autre galaxie. D’un coup de casque, il a surtout enterré les espoirs d’un Atlético qui avait tout donné pour résister après l’ouverture du score de Diego Godin. Le capitaine rojiblanco avait profité d’une erreur de jugement d’Iker Casillas, qui jouait ce soir-là son 450e match avec le Real, pour donner l’avantage aux Colchoneros qui n’ont pas eu assez d’essence dans le réservoir pour aller jusqu’au bout.
La deuxième prolongation en est la preuve. Le raid de Di Maria pour le but de Bale et celui de Marcelo n’ont été possibles que grâce à la fatigue générale qui a gagné les rangs de l’Atlético. Le penalty concédé à Cristiano Ronaldo en toute fin de match était trop bête pour être vrai. Cette Decima, cette dixième C1 attendue depuis une bonne décennie par le peuple madrilène, était enfin là au bout d’une soirée gravée à jamais dans la riche histoire du Real Madrid.

16. FC Barcelone – Chelsea

Ligue des champions 2011/2012
Demi-finale (match retour) - 24 avril 2012
Score : 2-2
Cette demi-finale d'avril 2012 fait partie des plus grands matches de la décennie, mais elle n'aurait certainement pas eu la même saveur sans ce qui s'était passé trois ans auparavant. A Londres, personne n'avait oublié la "Fucking disgrace" de 2009 et l'injuste élimination de Chelsea face aux Calatans, aux portes de la finale. Les Blues avaient une revanche à prendre. Personne ne la croyait possible.
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Lionel Messi, lors de Barcelone - Chelsea, en 2012

Crédit: Eurosport

Car le Barça qu'ils retrouvaient cette année-là était autrement plus fort que trois ans auparavant. Il était sur le toit de l'Europe et grandissime favori à sa propre succession. Cette équipe-là devait imiter le Milan de 1989 et 1990 et sa défaite à Stamford Bridge au match aller (1-0) avait à peine dissipé cette idée. Les évènements des 43 premières minutes du match retour l'ont renforcée. Sur cette période, le Barça a eu le temps de concrétiser son énorme domination par deux buts. Et s'est offert le luxe d'évoluer en supériorité numérique jusqu'à la fin du match, après l'exclusion de Terry (37e).
Mais il a commis deux erreurs. La première ? Penser que Ramires n'avait pas le talent pour se construire un but tout seul, d'un lob subtil, juste avant la pause. La deuxième ? Croire que c'était anodin. Ce soir-là, même Messi n'a pas été en réussite. L'Argentin a buté sur Cech, envoyé un penalty sur la barre et une frappe sur le poteau. L'équipe catalane a joué avec ses certitudes. Peut-être un peu trop. Elle a été définitivement punie par un vieil ennemi : Fernando Torres.

15. Manchester City – Tottenham

Ligue des champions 2018/2019
Quart de finale (match retour) - 17 avril 2019
Score : 4-3
Ce match fut un enfer pour les cardiaques. Un paradis pour les amateurs de sensations fortes. Manchester City face à Tottenham, c'est l'histoire du plus grand ascenseur émotionnel que la Ligue des champions ait été capable de produire. Un concentré de rebondissements, tous plus défrisants les uns que les autres, du tout début de rencontre jusqu'au temps additionnel.
Manchester City-Tottenham, c'est avant tout l'inverse de Tottenham-Manchester City (1-0). L'aller avait été fermé et franchement décevant ? Le retour a été complètement hystérique. Jugez plutôt : un premier but (de Sterling) après quatre petites minutes de jeu seulement, et 3-2 un peu plus d'un quart d'heure plus tard. Il y a des matches comme ceux-là, où vous avez beau avoir deux des meilleurs gardiens du monde des deux côtés du terrain, rien n'y fait : quand la folie s'empare du terrain, on ne l'arrête plus.
On peut simplement l'apaiser. Mais cela ne dure qu'un temps. A l'Etihad, la trêve a duré 38 minutes, entre le deuxième but de Sterling et celui d'Aguero (4-2) qui, pour la première fois durant cette double confrontation, a mis la qualification aux mains des Citizens. Au tableau d'affichage, elle rebasculera une seule fois de l'autre côté du terrain.
Virtuellement, elle changera de camp à deux nouvelles reprises. Le but peu académique de Llorente (73e) restera le dernier but validé lors de cette rencontre. Ç'aurait pu être celui de Sterling, inscrit après trois minutes de temps additionnel. Durant de longues secondes, il a permis aux Skyblues et des milliers de supporters de se rapprocher de leur plus grand rêve. La VAR, qui a décelé un hors-jeu d'Aguero au départ de l'action, l'a fait virer au cauchemar.

14. Uruguay – Ghana

Coupe du monde 2010
Quart de finale - 2 juillet 2010
Score : 1-1 (4-2 t.a.b.)
Dans toute l’histoire de la Coupe du monde, jamais une sélection africaine n’a atteint le dernier carré. Et cela n’est dû qu’à quelques instants durant lesquels se sont mêlées cruauté et malchance. En 2010, le Ghana aurait dû être invité à la table de l’Espagne, de l’Allemagne et des Pays-Bas, autres demi-finalistes. Mais Luis Suarez lui a claqué la porte au nez.
A l’époque, El Pistolero était déjà connu pour son formidable instinct de buteur. Pas encore pour ses morsures. Ni pour son sens du sacrifice. Au bout d’une prolongation irrespirable, l’attaquant s’est retrouvé sur sa ligne de but pour y suppléer son portier Muslera, parti à la pêche sur un coup franc ghanéen. Du genou, il a repoussé la première tentative d’Appiah. Mais il n’avait rien d’autre que les mains pour stopper la seconde, celle d’Adiyiah. Penalty. Carton rouge.
Si le football était juste, la sortie de Suarez en larmes aurait été suivie d’un but de Gyan, puis d’une effusion de joie des Black Stars. Mais le ballon a frappé la barre. Les sentiments se sont inversés. Et la séance de tirs au but qui a suivi n’a pas corrigé le récit.

13. France – Croatie

Coupe du monde 2018
Finale - 15 juillet 2018
Score : 4-2
Non, France - Croatie n'est pas un immense match. Non, France - Croatie n'est pas destiné à tourner en boucle sur vos écrans dans les années à venir. Mais France - Croatie reste une finale de Coupe du monde à six buts - une première depuis 1966. Et, accessoirement, a fait grimper les Bleus sur le toit du monde pour la deuxième fois de l'histoire. Rien que pour ça, la rencontre mérite sa place dans notre Top 50 de la décennie.
Cette affiche - inédite à une telle hauteur - restera comme l'une des rencontres les plus difficiles à déchiffrer de la décennie écoulée. Parce que le match qui s'est déroulé sur le billard du Loujniki fut longtemps baroque. Un chiffre résume tout ça : 1. Comme le nombre de tir effectué par les Tricolores en première période. Une frappe. Deux buts. Efficacité maximale face à des Croates qui, sur le premier acte, méritaient bien mieux que de concéder deux buts sur un csc de Mandzukic et l'autre suite à une faute de main plus que sévère sifflée à l'encontre de Perisic.
Après ça, les événements contraires de la première période et la fatigue accumulée après trois matches à rallonge ont fini par rattraper les Croates. Et les Bleus, eux, ont retrouvé les qualités qui les avaient hissés jusqu'à ce rendez-vous du 15 juillet. Impitoyables et d'une efficacité redoutable, ils ont mis la Croatie au pas. La boulette de Lloris n'a rien changé à l'histoire, juste ajouté un peu de bizarrerie à une finale qui n'en avait pourtant pas manqué jusque-là.

12. Manchester United – Manchester City

Premier League 2011/2012
9e journée - 23 octobre 2011
Score : 1-6
14 mai 2011. Manchester United est sacré en Premier League pour la troisième fois en quatre ans. Ce même jour, Manchester City remporte la FA Cup, son premier titre depuis le milieu des seventies. Après des années d’investissements massifs, les Skyblues ont débloqué le compteur. Et semblent enfin en mesure de sortir de l’ombre de leur encombrant voisin. Le prochain derby s’annonce disputé. Il ne le sera pas.
Tout ça à cause d’un joueur en particulier : Mario Balotelli. La veille du match, l’Italien a fait les gros titres de la presse britannique après avoir mis sa maison en flammes en jouant avec des feux d’artifice. Visiblement, il n’a pas apprécié. Alors il choisit le prestigieux terrain d’Old Trafford pour se venger. En une heure, le fantasque attaquant met le derby dans sa poche. Il ouvre le score, soulève son maillot pour y faire apparaître le message "Why always me ?", provoque l’expulsion d’Evans, puis s’offre un doublé.
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Balotelli avec Manchester City et son tee-shirt "Why always me?"

Crédit: AFP

United se démobilise. City profite de la fin de match pour l’inscrire dans la mémoire collective. En trois minutes (90e, 90e+1, 90e+3), les Skyblues inscrivent trois buts. Et infligent la plus lourde défaite subie par les Red Devils lors d’un derby.

11. Ajax – Tottenham

Ligue des champions 2018/2019
Demi-finale (match retour) - 8 mai 2019
Score : 2-3
"Miracle" : Fait inexplicable pour la raison humaine, que l’on suppose d’origine surnaturelle. Ce 8 mai 2019, un homme était dans une autre dimension. Improbable héros s’il en est que Lucas Moura, encore loin d’être titulaire indiscutable quelques semaines auparavant. D’un coup de baguette magique et d’un triplé miraculeux, le Brésilien a réalisé l’impensable : envoyer Tottenham en finale de Ligue des champions face à une équipe de l’Ajax simplement magnifique.
Pourtant, aux trois quarts du duel, les Londoniens étaient loin du compte. Et de Madrid. Comme le Real et la Juve, Tottenham est complètement déboussolé face à l’incroyable football pratiqué par les Néerlandais. Après une manche aller dominée par l’Ajax (0-1) en terre anglaise, c’est une leçon de beau jeu que prennent les hommes de Pochettino à Johan Cruyff Arena. De Ligt (5e) puis Ziyech (35e) viennent ponctuer la symphonie ajacide.
A la mi-temps, Lucas et les siens doivent donc remonter un débours de trois buts, en l’espace d’une mi-temps, à l’extérieur, face à une équipe sûre de son fait. Le Brésilien entre alors en transe. Les espaces coupables laissées par l’Ajax seront son autoroute du bonheur : Un raid tout en vitesse (55e) et un but de renard dans la foulée (58e) donnent un souffle épique à cette fin de match. Tottenham a besoin d’un but. Si peu et tellement énorme à mesure que les minutes s’égrènent.
90+5e : Sissoko balance une ogive vers Llorente, supersub si précieux. Dele Alli sent partir Lucas dans son dos. Sa frappe du gauche crucifie Onana et Amsterdam avec. Comme dans un film. Tottenham est en finale grâce à un homme qui a longtemps été critiqué pour son manque d’efficacité. Cruelle fin pour le bel Ajax, apothéose pour l’inattendu Lucas et Tottenham.
Dossier réalisé par Maxime DUPUIS, Cyril MORIN, Christophe GAUDOT, Arthur MERLE et Julien PEREIRA
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