Le Maroc en fête

Pour les Marocains, qui préparent la prochaine CAN en janvier, ce match aura forcement une saveur particulière. A commencer par le sélectionneur Henri Michel. "D'abord pour le Maroc, en raison des relations privilégiées entre la France et le Maroc, puis pour beaucoup de nos joueurs qui jouent dans le championnat français, surtout pour ceux qui sont nés ici. C'est aussi un honneur d'affronter la France, championne du monde, finaliste de la dernière Coupe du monde. Et enfin c'est particulier pour moi, qui ai entraîné cette équipe de France (été 1984-automne 1988), et qui a accompli toute ma carrière de joueur ici (à Nantes)", explique-t-il. Il se souvient également que son bilan face aux Tricolores n'est pas reluisant : trois défaites et un nul conclu par une victoire aux tirs au but. "Mes souvenirs ne sont pas toujours positifs au plan du résultat, mais chaque fois il s'agissait de matches de qualité", souligne-t-il, en référence notamment aux retours de Zidane, Thuram et Makelele à Montpellier alors qu'il était à la tête de la Côte d'Ivoire (0-3).

Côté joueurs, nombreux seront les visages connus du championnat de France. Seul l'ancien Parisien Talal El-Karkouri, blessé, manquera à l'appel. Mais, outre le Bordelais Marouane Chamakh, ils sont trois à évoluer à Nancy. Le défenseur Michaël Chrétien, 23 ans, a ainsi la particularité d'avoir été appelé en 2004 dans le groupe des Espoirs entraîné alors par Raymond Domenech. "Le choix a été très difficile et j'ai vraiment pris le temps de réfléchir pendant un an et demi", raconte-t-il sur le site de l'ASNL. Du côté de ses coéquipiers, la tentation "française" s'est également présentée. Hadji a "été approché pour un match amical de l'équipe de France espoirs (mais qu') en même temps, (il avait) reçu une convocation avec le Maroc". Zerka a quant à lui "disputé un match avec l'équipe de France des 17 ans mais (a) vite senti qu'il fallait vraiment être un phénomène pour se faire accepter (avant d'être) appelé en équipe espoirs du Maroc (où il s'était) senti beaucoup plus à l'aise".

Tous espèrent donc que le match face à la France soit une fête, pas comme ce France-Algérie qui avait été interrompu avant son terme après un envahissement de la pelouse du Stade de France en 2003. "C'est une fête avant tout", souligne Hadji, "les gens viennent voir un spectacle et un bon match. Ce serait dommage de tout gâcher. Et à la fin, tout le monde ira boire un petit coup entre potes". Les Marocains, dans les familles seront présentes dans les tribunes du Stade de France n'ont donc pas l'intention de prendre ce match de prestige à la légère. "C'est un match particulier car c'est face à la grosse équipe de France. Ca permet de se jauger par rapport à des très grands joueurs qui jouent partout en Europe. On pourra voir où on se situe. On jouera comme un match de qualification", a prévenu Moncef Zerka.