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Scandale à l'italienne

ParAFP

Publié 12/05/2006 à 16:00 GMT+2

Quatre grands clubs impliqués, 41 personnes convoquées, dont des arbitres, le directeur général de la Juve Luciano Moggi et l'ex-président de la Fédération Franco Carraro: le parquet de Naples a levé le voile sur un immense système de trucage présumé de matches lors de la saison 2004-05.

Le "tremblement de terre" plusieurs fois annoncé par les médias cette semaine a donc bien eu lieu et il ne concerne plus seulement la Juventus Turin. "Quatre équipes sont impliquées dans l'enquête: la Juventus, l'AC Milan, la Lazio Rome et la Fiorentina" , a déclaré au cours d'une conférence de presse le procureur Giuseppe Narducci. Les magistrats de Naples ont ajouté que 19 rencontres suspectes de 1re division et un match de 2e division étaient dans leur viseur.
Ils ont également notifié 41 convocations pour des interrogatoires à neuf arbitres, dont Massimo De Santis, sélectionné pour la prochaine Coupe du monde en Allemagne, mais aussi au président démissionnaire de la Fédération italienne de football (FIGC), Franco Carraro, et aux deux responsables de la FIGC chargés, à l'époque, de désigner les hommes en noir pour les rencontres, Paolo Bergamo et Pier Luigi Pairetto. Le président de la Fiorentina Diego Della Valle et l'administrateur délégué de la Juventus Turin Antonio Giraudo sont également convoqués.
Milan, la Lazio et la Fiorentina concernés
L'affaire a pris une telle ampleur que le futur chef du gouvernement Romano Prodi a réagi en évoquant une "sérieuse tempête, qui touche les émotions de tout le pays". "N'oublions pas que dans quelques jours notre sélection partira pour l'Allemagne à la Coupe du monde et nous sommes en pleine crise" , a-t-il ajouté. D'autres responsables ont appelé à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'affaire. "Cette histoire est horrible", a seulement commenté Silvio Berlusconi, désormais chef de l'opposition et toujours propriétaire de l'AC Milan.
Le défilé devant les magistrats commencera dès lundi, avec une audition de Luciano Moggi, au centre du scandale depuis la publication la semaine dernière par la presse d'écoutes téléphoniques. A plusieurs reprises, il indiquait à M. Pairetto ses préférences arbitrales pour des rencontres amicales préparatoires à la saison 2004-05. Les déclarations des procureurs, qui s'exprimaient pour la première fois vendredi après de nombreuses fuites dans la presse, ont coïncidé avec plusieurs perquisitions des carabiniers au siège de la FIGC, dans les bureaux de l'Association italienne des arbitres (AIA) et au domicile de Franco Carraro.
"En pleine crise"
Le parquet de Naples, dont l'enquête dure depuis deux ans, soupçonne l'existence d'une vaste "association de malfaiteurs destinée à la fraude sportive" qui aurait notamment eu pour but d'aider la Juventus Turin à remporter le Championnat 2004-05. Outre la désignation d'arbitres complaisants, le parquet cherche par exemple à déterminer si les hommes en noir ont utilisé à dessein le carton jaune ou le carton rouge, de manière à suspendre des joueurs adverses avant une rencontre contre le club turinois, expliquaient les journaux vendredi matin.
Au centre de l'enquête figure également la plus importante société d'agents de joueurs du pays, la GEA World, dirigée par le fils de Luciano Moggi, Alessandro, mis en examen avec son père par le parquet de Rome pour "concurrence déloyale" sur le marché des transferts. Luciano Moggi, 68 ans, est l'un des hommes les plus puissants du Calcio. Il gère les transferts de joueurs pour la Juventus Turin depuis douze ans. Sa position au sein du club s'est trouvée très affaiblie depuis le début de l'affaire et l'un des propriétaires du club, John Elkann, a laissé entendre dimanche que son départ n'était pas à exclure.
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