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Avant Valence - FC Barcelone : Déjà en forme, déjà adoré, Edinson Cavani s'offre une dernière aventure

François-Miguel Boudet

Mis à jour 29/10/2022 à 14:31 GMT+2

LIGA - Après un passage peu fructueux à Manchester United, Edinson Cavani a posé ses valises à Valence où il a signé deux ans. Un choix mûrement réfléchi pour l’Uruguayen afin de préparer le Mondial. Et aussi pour s’inscrire dans l’histoire du club che, entre Mario Kempes et David Villa. Samedi soir, lui et Valence reçoivent le FC Barcelone.

Edinson Cavani jubile, maillot de Valence sur le dos

Crédit: Getty Images

Edinson Cavani a le sens du challenge. A 35 ans, l’Uruguayen a décidé de découvrir un nouveau championnat, après l’Italie (Palerme, Naples), la France (PSG) et l’Angleterre (Manchester United), le voici donc en Espagne. Ce défi, il a absolument voulu le relever à Valence, club illustre mais perdu dans sa mauvaise gestion, ses changements d’entraîneurs annuels, ses résultats décevants et son propriétaire qui ne comprend pas grand-chose au football.

On veut des légendes

Mais un Matador pouvait-il aller ailleurs que dans l’antre d’un autre Matador ? A Valence, le Matador premier du nom s’appelle Mario Alberto Kempes. Une légende absolue, tout simplement le plus grand joueur de l’Histoire blanquinegra qui a remporté le Mondial 78 en finissant meilleur buteur de la compétition avec un doublé en finale contre la RFA. Même Diego Maradona ne l’a pas fait !
Kempes a joué à Mestalla à deux reprises, de 1976 à 1981 et de 1982 à 1984. 184 matches, 116 buts, une Coupe des Coupes, une SuperCoupe d’Europe, deux titres de Pichichi. Devenu ambassadeur du club, il ne s’est pas mordu la langue et a osé critiquer Peter Lim. Viré par le club, il en est devenu encore plus populaire. Il représente tellement Valence que le CD Cuenca-Mestallistes, le club de Fútbol Popular, lui a demandé d’être son président d’honneur.
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Victoire de l'Argentine à la Coupe du monde 1978, Mario Kempes

Crédit: Imago

A 35 ans, Cavani devient donc un Matador Padawan. Son arrivée à Valence le rend déjà sympathique aux yeux de l’exigeante afición. Comment un buteur de son acabit, qui n’avait absolument rien à prouver et pouvait apporter son expérience dans un club d’envergure, a-t-il fini dans la capitale du Turia ? Avec un autre type de joueur, cela aurait eu tout l’air de l’arrivée de Johan Cruyff à Levante en 1981.
Autrement dit, une signature pour l’argent uniquement, sans autre ambition. Mais Cavani avait besoin de jouer et d’être en forme ascendante pour aborder le Mondial dans les meilleures conditions. A Valence, seulement mis en concurrence en pointe par Marcos André, le Charrua a juste besoin de tenir debout pour être la solution numéro 1 de Gennaro Gattuso.
Souvent à l’affût, Villarreal a essayé de l’attirer in extremis, d’autant qu’à l’époque, Unai Emery entraînait le sous-marin jaune. Refus. Valencia CF sí o sí. Le récent transfert à Aston Villa du Basque a dû conforter Cavani dans son choix. Fun fact : Diego Alonso, l’actuel sélectionneur uruguayen, a joué une saison à Valence, en 2000-2001. Pas de quoi marquer l’histoire du club mais peut-être suffisamment pour aiguiller le buteur.
Et parce que, vraiment, Cavani est comme Lucky Luke et il a pas peur de personne, il enfile le numéro 7, celui des Piojo López et David Villa qui sera honoré pour la venue du FC Barcelone à Mestalla ce samedi soir (21h). Une nouvelle fois, deux mythes valencianistas avec, pour le Guaje, le statut de meilleur attaquant de l’histoire de la Selección, et peut-être bien celui de meilleur attaquant espagnol tout court puisqu’en partant au Barça, il a su changer de registre, s’adapter, s’incorporer au modèle blaugrana, ce qui n’est assurément pas donné à tout le monde.

Toute la ville en parle, Edi est formidable

Bourru au cœur tendre comme Gérard Lanvin dans l’essentiel de ses films, Gattuso avait besoin d’une référence dans l’effectif pour guider un effectif très jeune. José Gayà ne peut pas tout faire non plus, il doit parfois déléguer, d’autant que Carlos Soler a préféré partir jouer les utilités à un poste qui n’est pas le sien au PSG. Cavani joue donc un rôle de référence et de grand frère. Surtout, il représente une garantie de buts. Son compatriote Maxi Gómez était censé franchir un cap après un passage réussi au Celta : il a sombré, entre méforme et coups de coude dans la tronche des défenseurs, avant d’être expédié à Trabzonspor cet été.
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Edinson Cavani (Valencia)

Crédit: Getty Images

Même s’il a encore la volonté d’un junior, Cavani doit être préservé. Il est aligné pour la première fois en Liga le 17 septembre contre le Celta lors de la 6e journée. S’enchaînent alors 6 titularisations, avec une série de 5 matches sans défaite achevée le weekend dernier contre Mallorca (2-1). En ce qui concerne ses facultés d’adaptation, peu de monde en doutait mais les chiffres le confirment : l’attaquant réalise un mois d’octobre d’excellente facture avec 4 buts et 1 passe décisive en 4 matches.
Malheureusement pour lui, il se confronte aussi à la réalité d’une équipe qui manque de concentration et de cynisme, qui encaisse beaucoup et loupe des opportunités énormes. L’enchaînement Elche-Séville-Majorque aurait dû se conclure avec 9 points et une place dans le haut de tableau : il n’y en a que 2 au bout du compte, alors que les Murciélagos ont ouvert le score à chaque fois, toujours par Cavani, mais se sont fait remonter contre des équipes faibles individuellement comme collectivement. Le penalty manqué de Gayà à la dernière seconde au Sánchez-Pizjuán est symptomatique de ce manque de réalisme que ne peut pas toujours combler l’Uruguayen.
Jusqu’à présent, le calendrier a été clément. Hormis l’Atlético de Madrid, voire Séville qui est à côté de la plaque cette saison, Valence n’a rencontré aucun cador. La venue du FC Barcelone à Mestalla est à double tranchant. Certes, le Barça a sombré en Ligue des Champions mais, quand l’adversaire n’est pas d’envergure européenne, il met le tarif : en 11 matches de Liga, les Culés ont gagné 7 matches avec au moins trois buts d’écart, avec 9 porterías a cero. C’est typiquement pour ce genre de partidazos que Cavani a rejoint les Blanquinegros. Le duel d’anti-stars avec Robert Lewandowski promet, entre deux vétérans à la deuxième jeunesse, toujours affamés de buts. Une victoire avec un but du Charrua, c’est totalement dans les cordes de Monsieur Edi.
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