Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Le dernier adieu au footballeur Emiliano Sala

ParAFP

Mis à jour 16/02/2019 à 23:03 GMT+1

À Progreso, le village de naissance d'Emiliano Sala, un dernier hommage à Emiliano Sala a été rendu par la population alors que les obsèques de l'ancien attaquant du FC Nantes ont lieu ce week-end.

Les funérailles d'Emiliano Sala

Crédit: Getty Images

Parents, amis, émissaires de Nantes et Bordeaux, habitants de Progreso, le village qui a vu grandir Emiliano Sala, sont venus s'incliner, pleurer, poser une main sur le cercueil du footballeur fauché en pleine ascension, alors qu'il s'apprêtait à réaliser son rêve de jouer en Premier League. Dans le gymnase du club de San Martin, son premier club où il a joué dix ans, une chapelle a été improvisée. Le cercueil est recouvert de fleurs et d'un drapeau rouge et noir, les couleurs de San Martin.
Derrière le cercueil, un grand poster du joueur avec le maillot du FC Nantes, un autre promet "Ton héritage sera éternel". Les clubs de la région et la Fédération argentine de football (AFA) ont envoyé des couronnes de fleurs. Ses proches tombent dans les bras les uns des autres, les yeux rougis par les larmes.
Depuis que le petit avion privé qui transportait le joueur, âgé de 28 ans, entre Nantes et Cardiff a disparu le 21 janvier, le village de 3.000 habitants retient sa respiration, ses habitants s'excusent parfois de rire. Extirpé de l'épave, avant d'être identifié, le corps de Sala a été rapatrié en Argentine vendredi. La dépouille du pilote n'a toujours pas été retrouvée.
Tu ne marcheras jamais seul
"C'est dur de voir son cercueil", lâche, ému, le maire de Progreso, Julio Muller. "Il représentait beaucoup pour nous, c'était un garçon impeccable. Ici, on adore le foot et c'était le seul à avoir pu devenir un joueur professionnel. Et en Europe ! Alors il faisait l'admiration de tous." Devant le siège du club San Martin, une banderole dit: "Emi, tu ne marcheras jamais seul", reprenant le mot d'ordre du club de Liverpool.
Miguel Angel Pereira a fait le déplacement avec un voisin depuis Santa Fe, la capitale provinciale, à 70 km de Progreso. "Je voulais être là. Moi aussi j'ai porté le maillot de San Martin, dans les années 1960", confie cet homme de 68 ans, au sourire édenté, qui a vécu à Cululu, le village natal du footballeur. Alcides Ribero, un producteur laitier de 73 ans, ressort du gymnase en épongeant son crâne chauve. "C'était important de venir lui dire adieu, c'est un coup très dur pour le village, il avait tout fait pour se faire aimer. J'ai posé une main sur le cercueil...", dit-il, interrompu par l'émotion.
picture

Daniel Ribero

Crédit: Getty Images

A Progreso, on se souvient d'Emi à bicyclette, de ses footings, de ses buts. Quand il marquait dans le championnat de France, le défi permanent était de dénicher une vidéo de l'action de but. "Sa carrière n'a pas été facile", rappelle le maire. "Il est parti de chez lui à 15 ans, il a dû surmonter de nombreux obstacles et il y est arrivé. C'était notre idole." Avec son groupe d'amis de Progreso, Emiliano vivait pour le football toute l'année. En été, ils campaient près d'un terrain de football dans la propriété d'un d'eux, et y jouaient le 31 décembre le dernier match de l'année.
Quand ses amis ou sa mère lui rendaient visite en France, il passait commande de "dulce de leche" (confiture de lait) et d'alfajores, des pâtisseries typiques d'Argentine. Parti vers la France avant d'avoir joué un match de championnat d'Argentine, il confiait à ses amis qu'il rêvait de jouer pour un club argentin, pour sentir, depuis le terrain, la passion qui règne dans les stades.

Travailler plus

Nicolas Silva, joueur du club de Banfield, regrette de ne pas pouvoir se rendre à Progreso: "Pendant deux saisons, 2008 et 2009, nous avons été prêtés ensemble au club de Juventud Guadalupe par Proyecto Crecer (l'académie des Girondins de Bordeaux en Argentine, NDLR). Nous habitions dans la même maison, avec d'autres jeunes footballeurs. C'était un crack. Il était au-dessus du lot".
"Quand on terminait l'entrainement, on restait, je centrais et il travaillait son efficacité devant le but. Il disait toujours: 'si tu as du mal, entraîne-toi deux fois plus'", se souvient-il. A des milliers de kilomètres de Progreso, le FC Nantes jouera samedi à Monaco: les joueurs ont prévu deux séquences d'hommage, avant le match puis à la 9e minute, en souvenir du numéro qu'il portait sur le terrain.
Le défenseur central de Nantes Nicolas Pallois, proche de Sala, a, lui, été excusé par l'entraîneur Vahid Halilodzic pour cette rencontre de championnat. Avec le secrétaire général du FC Nantes, Loïc Morin, il sera à Progreso auprès de la famille Sala. Deux dirigeants de Cardiff, qui avaient fait signer l'Argentin moyennant une indemnité de transfert de 17 millions d'euros, seront également présents aux obsèques. L'hommage se terminera par une messe, donnée par le curé d'une paroisse voisine. Puis le corps sera incinéré. "Contre l'avis du père, et peut-être même d'Emi", confie du bout des lèvres un membre du club.
picture

Disparition d'Emiliano Sala - Le dernier adieu à Progreso

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité