Avant Chelsea - Tottenham : Depuis 2012, Mourinho n'a rien gagné... mais n'a pas oublié la recette

Tottenham est prévenu. José Mourinho est de cette race d’entraîneurs que l’enjeu n’effraie pas. La tension d’une finale, le Portugais connaît. Il semblerait même qu’il aime ça : la nécessité de faire les bons choix aux bons moments, sans filet, la confrontation directe, l’importance du combat psychologique poussé à son paroxysme.

Autant dire que la finale de la League Cup, prévue dimanche entre Chelsea et Tottenham, n’est pas de nature à l’effrayer outre-mesure. L’homme bâtit son management sur ces moments d’intensité extrême. Son amour du résultat ne s’exprime jamais si brillamment que dans ces confrontations directes où seule la victoire importe. Il l'a d'ailleurs montré à nouveau samedi, en conférence de presse.

Depuis qu’il a pris la tête de Porto en 2002, Mourinho a gagné 13 finales, avec 4 clubs différents (Porto, l’Inter, le Real Madrid et Chelsea). Une statistique qui fait de lui l’entraîneur européen le plus titré en la matière. L’exercice, pourtant, ne lui a pas toujours réussi. La finale de la Copa 2013, sa défaite avec le Real contre l’Atletico (1-2 a.p.) et ses quinze cartons distribués restent en travers de la gorge des supporters madrilènes. Il n'en reste pas moins un palmarès long comme le bras, et une réputation de vainqueur qui colle au "Special One".

Face à Tottenham, le match revêtira un enjeu symbolique particulier. Si Chelsea l'emporte, ce sera le premier titre des Blues depuis le retour du Mou, à l'été 2013. Une disette de près de deux ans au cours de laquelle Chelsea aura vu Manchester City glaner le championnat et la League Cup et Arsenal rafler la FA Cup. Près de deux ans dans un club avant de remporter le premier titre, c'est aussi inédit dans la carrière de Mourinho. Depuis son arrivée à Porto en 2002, il avait toujours rempli plus promptement la galerie des trophées de ses clubs. Là, ça fait bientôt trois ans qu'il attend un sacre après la Supercoupe d'Espagne remportée par le Real. Une éternité pour lui.

Pour remporter la quatorzième finale de sa carrière, Mourinho compte en tout cas sur les mêmes ingrédients que les treize fois précédentes. A commencer par une communication redoutable, qui vise autant à protéger son groupe qu'à mettre la pression sur son adversaire. En conférence de presse, jeudi, le manager des Blues a fait... du Mourinho.

Une manière d'inverser le rapport de forces et de mettre, paradoxalement, ses joueurs en position idéale. En déclarant aussi que "cette finale (n'avait) rien à voir avec le championnat", Mourinho a également dédramatisé les conséquences d'une éventuelle défaite. A la préparation mentale s'ajoutera ensuite, sur le pré, un duel de choix tactiques tel que le Portugais les aime. Autant de paramètres qui font basculer les finales, dans un sens ou dans l'autre. Tout un art... dont Mourinho est passé maître.