Football | "Je ne pense pas qu'il s'en remettra" : après le fiasco de Manchester United à Grimsby, Ruben Amorim déjà dos au mur

"Je suis l'entraîneur, ça devrait être mon rôle de comprendre ce qu'il s'est passé. Encore une fois, je suis désolé pour nos supporters. Il faut se concentrer sur le prochain match." S'il y a une liste longue comme le bras de reproches à faire à Manchester United, on ne peut pas enlever l'honnêteté à Ruben Amorim. Humiliés par Grimsby (2-2, 12-11, t.a.b), une équipe de 4e division, au 2e tour de la Coupe de la Ligue, les Red Devils ont continué à creuser alors qu'on pensait qu'ils avaient déjà touché le fond. Cette élimination vient poser une nouvelle pierre dans le jardin de Ruben Amorim, au club depuis dix mois et qui n'a toujours pas réussi à redresser un club en chute libre. Pire encore, il est l'un des pire managers de l'histoire du club avec un ratio d'1,33 point par match, et seulement 24,1% de matches gagnés en Premier League.

Il était déjà arrivé aux Red Devils de se faire surprendre par des équipes de division inférieure, c'est d'ailleurs également arrivé l'an passé à Liverpool contre Plymouth. Mais par une équipe de League Two, le quatrième niveau anglais, jamais. Le pire pour Amorim et ses hommes, c'est que l'affaire aurait pu être entendue avant la séance de tirs au but, s'ils n'étaient pas revenus au score dans les derniers instants. "La meilleure équipe a gagné, la seule qui était sur le terrain d'ailleurs. On a démarré le match sans aucune intensité, on était complètement perdus", a avoué Ruben Amorim.

Une équipe de Premier League, avec un effectif qui vaut presque un milliard, perdue contre une modeste équipe qui se bat pour la montée en 3e division. Voilà à quoi en est réduit cet illustre club qui s'est couvert de honte, mardi soir, à quelques 150 km d'Old Trafford. Après la rencontre, les consultants des médias anglais n'en revenaient pas de ce qu'ils venaient de voir. Une équipe largement remaniée qui a pris l'eau dans les grandes largeurs, et était encore menée 2-0 jusqu'à la 75e minute. "Quelle honte pour Manchester United, comment va être perçu Ruben Amorim maintenant ? Je ne pense pas qu'il s'en remettra", a osé Chris Sutton dans des propos relayés par la BBC.

Selon l'ancien attaquant passé notamment par Blackburn et le Celtic Glasgow, l'approche de la rencontre par l'entraîneur portugais était erronée. "Si j'étais lui, je n'aurais jamais fait huit changements. J'aurais aligné ma meilleure équipe pour tuer le match et ensuite faire tourner." Ce n'est pas du tout ce qu'il s'est passé, le jeune défenseur Tyler Fredricson, seulement 20 ans, a eu toutes les peines du monde à contenir les assauts des locaux, tandis qu'André Onana n'a pas saisi sa chance de se racheter, dans une équipe largement remaniée par rapport à celle qui a fait nul à Fulham, dimanche. Le Camerounais est coupable sur le deuxième but d'une sortie plus que hasardeuse. "Je ne sais pas ce qu'il fait. Sur le deuxième but, il fait une tentative de sortie. Je serais complètement estomaqué de voir mon gardien faire ça", a critiqué le consultant Dion Dublin, toujours au micro de la BBC.

Mais les joueurs ne sont pas les seuls responsables de ce fiasco. Forcément, Ruben Amorim est encore sous le feu des projecteurs. Les observateurs anglais ne comprennent pas son entêtement à utiliser un système que les joueurs ne comprennent visiblement pas et une incapacité à lire les matches. "Quand (Mason) Mount est entré, ils ont continué à jouer à cinq derrière, ils repartaient à cinq contre Grimsby qui étaient recroquevillés sur leur but", a souligné Phil Jones, ancien défenseur de Man United. Le héros de la rencontre, le gardien de Grimsby Christy Pym, avait même une pensée pour son club de cœur. "Je suis un fan de Man United, donc je suis à moitié furieux, en vrai", a-t-il réagi au micro de Sky Sports.

Coincé dans ses dogmes, le manager portugais n'a plus le choix que de faire fonctionner son système puisqu'un changement serait interprété comme "un aveu de faiblesse", toujours selon le consultant. Après la honte, pas le temps de se reposer. Toujours sans victoire en championnat, les Red Devils reçoivent le promu Burnley, samedi. Dans un match qui ressemble de plus en plus à celui de la dernière chance pour Amorim qui va vite devoir trouver des solutions. "La pression est bel et bien là, si j'étais lui, je serais définitivement inquiet", a jugé Chris Sutton. Nul doute qu'il l'est aussi, un peu, au fond de lui et se demande ce qu'il est venu faire dans cette galère.