Les débats du week-end : La BBC change-t-elle la donne pour le Real ?

La loi 12 du football est claire. Un joueur doit être exclu s'il commet une faute grossière ou violente. A partir de là, il n'y a pas de questions à se poser. Anthony Lopes ne devait pas rester plus longtemps sur la pelouse après sa sortie violente qui a forcé Kylian Mbappé à être évacué sur civière. Bien sûr, il a joué le ballon avant de percuter Kylian Mbappé. Mais son intervention est brutale. Non maitrisée. Et dangereuse pour l'intégrité physique de son adversaire.

A aucun moment, le portier lyonnais n'a cherché à maitriser son geste. Il se jette avec violence devant le Parisien. Imaginez une action de ce type avec le même excès d'engagement au milieu de terrain. Un tel choc aurait poussé l'arbitre à siffler faute. Sans se poser de question. Voilà pourquoi Lopez aurait dû suivre le même chemin que le malheureux Mbappé sur l'action. Et sortir du rectangle vert.

Je ne le crois pas. C’est toujours délicat d’évoquer des faits d’arbitrage après un tel tampon. On peut considérer que la sortie de Lopes n’est pas maîtrisée. Mais il ne faut pas oublier que les deux hommes sont lancés et considèrent, avant tout, le ballon. Le gardien lyonnais a même la primauté de toucher le ballon en premier, lui donnant forcément un avantage quant au jugement. Surtout, sanctionner Lopes reviendrait à priver du même coup les gardiens de ce genre de sorties… et donc de sauvetage. Comment le Lyonnais peut-il sortir autrement pour avoir une chance de sortir la balle ?

L’unique façon qu’a Lopes de sauver son but est de sortir à pleine vitesse. Mais, à l’horizontale, Lopes ne met pas le genou en avant et ne peut pas éviter le choc, c’est aussi simple que cela. Les images, vues au ralenti sous tous les angles possibles, accentuent également l’idée d’un choc surhumain. Clément Turpin ne voit qu’une chose : que Lopes touche le ballon. D’où sa décision.

Encore une fois, les deux hommes prennent leur chance. Mbappé ne freine pas et Lopes non-plus, c’est logique. D’où ce contact impressionnant. Mais dans l’esprit du jeu, cela ne se siffle pas. D’ailleurs, aucun Parisien n’a réellement crié au scandale sur l’absence de penalty. Peut-être parce que, dans ce genre de situation, il n’y a pas de bonnes ou mauvaises réponses. Simplement des interprétations qui diffèrent.

Oui, forcément. Attention banalité : quand des grands joueurs sont présents, vous avez plus de chance de gagner des matches. Le retour en forme de Gareth Bale, le doublé de Cristiano Ronaldo et l’entrée en jeu de Karim Benzema sont forcément d’excellentes nouvelles pour le Real. Car c’est bien l’efficacité des trois hommes qui manquait cruellement au Real ces derniers temps.

Rien ne dit que la ligne de trois va se reformer : il n’empêche, elle permet au moins à Zidane d’avoir davantage de solutions offensives. Par sa puissance et sa vitesse, Bale change beaucoup de choses. Quand à Ronaldo, il l’a déjà expliqué par le passé : "les buts, c’est comme le ketchup : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps". Autrement dit, CR7 a retrouvé la réussite samedi. Et, le connaissant, c’est forcément bénéfique pour le Real. Quant à Benzema, il est indispensable dans l’équilibre offensif madrilène pour permettre au Portugais de scorer. Paris peut trembler parce que la BBC n’a pas fini de marquer. C’est plutôt l’inverse.

Elle changerait la donne si la BBC était vraiment celle d'il y a encore quelques mois. Mais pour le moment, on en est encore loin. Dans le trio, seul Gareth Bale fait honneur à sa réputation et se montre en grande forme. Sinon, Cristiano Ronaldo n'est pas encore le tueur devant le but adverse comme il l'a si souvent été dans le passé. Et Karim Benzema a encore beaucoup de chemin à accomplir avant de faire à nouveau taire les critiques.

La BBC n'a en plus joué que 18 minutes ensemble. Dans une fin de rencontre où le sort du match était déjà entendu. En clair, il n'y a pas de quoi s'emballer. Enfin et peut-être surtout, les maux du Real Madrid sont plus profonds et ne se résument pas seulement à une absence ou une méforme de la BBC. Les solutions manquent toujours sur son banc. La défense n'est plus aussi imperméable. Et Zidane n'arrive pas à se réinventer. Le Real a un long chemin devant lui pour se remettre vraiment la tête à l'endroit. Mais il est vrai qu'avec une BBC retrouvée, cela changerait beaucoup de choses.

Au premier abord, le deal ne fait aucun perdant. Mais il profite plus largement à Manchester United. Et pour plusieurs raisons. Car au contraire d'Arsenal, les Red Devils accueillent un joueur qu'ils avaient choisi et ciblé depuis plusieurs semaines. Et quel joueur. Pour l'un des clubs les plus dépensiers de la planète, s'offrir l'attaquant de classe mondiale qu'est Alexis Sanchez sans débourser la moindre indemnité de transfert ressemble aux coups de maître que des clubs comme le Bayern ou la Juventus ont l'habitude de réaliser.

United a perdu les deux années et demi de contrat dont disposait encore le milieu de terrain arménien ? Qu'importe. Elles seront largement compensées. Car avec le Chilien, José Mourinho dispose désormais d'un attaquant complet, capable d'évoluer sur un côté ou dans l'axe, et d'apporter une variété offensive dont l'actuel deuxième de Premier League manque parfois. S'il peut aussi offrir des alternatives à Arsène Wenger, l'ancien joueur du Borussia Dortmund n'a pour le moment pas l'étoffe d'un titulaire en puissance, Jack Wilshere ayant retrouvé une condition physique pour enchaîner les matches.

L’échange sec entre Alexis Sanchez et Henrikh Mkhitaryan est une aubaine pour Arsenal. A plusieurs titres. Ce qui saute aux yeux dans un premier temps, c’est évidemment l’opération réalisée par les Gunners sur le plan financier. Eux qui avaient jusqu’ici très mal géré le cas du Chilien sont retombés sur leurs pattes de manière inespérée. Ils ont réussi à troquer ce dernier, à qui il restait moins de six mois de contrat, contre l’international arménien, qui était encore lié à Manchester United pour deux ans et demi. Et qui possédait de ce fait une valeur supérieure sur le marché des transferts.

Sportivement également, les Londoniens sont gagnants. Parce que Sanchez traînait son spleen depuis des mois maintenant dans la capitale anglaise. Et qu’il n’affichait plus que rarement le talent qu’il a montré à de nombreuses reprises en Premier League. A tel point qu’il était devenu un poids pour son équipe. Mais également parce que Mkhitaryan est un joueur qui possède les qualités techniques pour s’intégrer durablement dans le collectif d’Arsenal, lui qui a brillé avec les Red Devils la saison dernière, avant d’être brutalement rétrogradé dans la hiérarchie mancunienne par José Mourinho.