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Encore une finale : les secrets du succès des Tigres de Gignac

Thomas Goubin

Mis à jour 07/12/2017 à 23:42 GMT+1

Depuis l'arrivée d'André-Pierre Gignac, les Tigres vivent un véritable âge d'or. Jeudi soir (20h, heures locales), le club de Monterrey disputera sa quatrième finale en cinq tournois. Pour beaucoup dans cette réussite, APG est aussi bien entouré…

André-Pierre Gignac Tigres 2015

Crédit: Panoramic

Il n'y a pas de ville au Mexique qui vit le football avec autant de passion. Troisième agglomération du pays, Monterrey est aussi une cité divisée en deux, entre Tigres et Rayados. Deux clubs qui pour la première fois de leur histoire vont s'affronter en finale de LigaMX, nom du championnat mexicain.
Cela se jouera évidemment à guichets fermés, comme tous les matches de la saison. 42 000 spectateurs côté auriazul, 52 000 pour les Albiazules. Deuxième de la saison régulière, Tigres défiera, dans un choc au sommet, le leader, Rayados : son grand rival, par tradition, mais aussi car il est véritablement l'un des rares, aujourd'hui, à pouvoir suivre son dispendieux train de vie. A Monterrey, le football fait valser les cœurs comme les billets, et c'est dans cet environnement passionnel et prospère qu'André-Pierre Gignac s'épanouit depuis son arrivée au Mexique à l'été 2015.

Pour Tigres, il y a un avant et un après Gignac

Déjà deux fois lauréat de la LigaMX, le Français collectionne les buts – soixante-sept en championnat – comme les titres. Pour Tigres, il y a d'ailleurs indéniablement eu un avant et un après Gignac. Dans un pays où les championnats sont semestriels, le Français s'apprête ainsi à disputer sa quatrième finale en cinq tournois. Avant l'arrivée de son goleador, Tigres en avait disputé cinq dans toute son histoire, pour trois titres. Si Tigres était à nouveau sacré, dimanche soir, au terme de la finale retour, APG pourrait revendiquer son implication dans la moitié des six étoiles qui orneraient le maillot auriazul.
Au-delà des chiffres, l'arrivée de Gignac a véritablement fait passer son club dans une autre dimension, à l'instar de l'effet produit par l'arrivée de Sonny Anderson à l'OL au début des années 2000. De club ambitieux, Tigres est devenu une force dominante, un favori permanent pour le titre.
Star du club et de la LigaMX, André-Pierre Gignac est la tête de gondole d'un édifice aux bases solides. Depuis 2010 et l'arrivée d'une nouvelle équipe dirigeante, le club n'a d'ailleurs connu qu'un seul entraîneur : le Brésilien, Ricardo Ferretti, coach à la poigne de fer, qui avait donné un premier titre aux Tigres en 2011 (tournoi ouverture). Une stabilité qui permet de mieux négocier les zones de turbulence, comme la perte, au mercato, de l'international argentin, Guido Pizarro – pierre angulaire du jeu des felinos – au FC Séville.
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André-Pierre Gignac, l'attaquant des Tigres de Monterrey, le 19 août 2017.

Crédit: Getty Images

Cette saison, Tigres a d'ailleurs titubé, s'est cherché un nouveau onze-type, a livré des prestations rarement abouties, mais a pourtant terminé la saison régulière en deuxième position. Ce qui en dit long sur le potentiel du club, qui n'a pu compter, non plus, sur un grand Gignac : quatre buts en dix-sept matches. Un rendement à la baisse pallié par la réussite de l'attaquant équatorien, Enner Valencia (9 buts), qui évoluait en Premier League depuis 2014 (West Ham et Everton).
Armés de leur généreux chéquier, les Tigres peuvent se permettre de faire leurs courses en Europe, là où ils sont aussi allés chercher, début 2017, l'international chilien, Eduardo Vargas (Hoffenheim), et en 2015, l'international mexicain, Javier Aquino (Villarreal), entre autres. Sur le Vieux Continent, Tigres a aussi recruté, en septembre dernier, le Français, Timothée Kolodziejczak, ancien du FC Séville et ami de Gignac. Après une dernière saison européenne quasi vierge, le défenseur, loin de sa meilleure forme à son arrivée au Mexique, figure rarement sur les feuilles de match. Le club mexicain aurait pourtant versé près de dix millions d'euros pour que Mönchendgladbach accepte de le céder.

Liguilla, le moment qui forge la légende d'APG

Bien entouré, APG n'en reste pas moins le monsieur plus des auriazules. Le grand fauve des surfaces s'est d'ailleurs si bien adapté au Mexique, qu'il a pris l'habitude de sortir d'une certaine torpeur au moment de Liguilla, les play-offs qui concernent les huit premières équipes de la saison régulière, et au terme desquels sont désignés le champion, après des confrontations en aller-retour. En mai dernier, Gignac avait ainsi inscrit six buts en cinq matches de Liguilla, dont deux en finale.
Malgré l'apport de l'ancien international français, la légion étrangère des Tigres avait toutefois céder le tournoi de clôture aux Chivas, équipe où n'évolue que des Mexicains, mais entraînée par l'Argentin, Matías Ameyda. Il y a un an, Gignac s'était encore montré imparable en Liguilla, quand les Tigres avaient été sacrés pour la deuxième fois depuis son arrivée : six réalisations en six matches. Un réveil soudain après une saison régulière médiocre (deux buts).
Lors du présent tournoi d'ouverture, l'ex-Marseillais s'est encore distingué en play-offs en inscrivant deux buts lors des trois derniers matches, après une saison régulière à quatre buts en dix-sept journées. Au-delà de son prestigieux statut d'international français avec lequel il avait débarqué il y a deux ans et demi, Gignac doit surtout son rang d'idole absolue des Tigres et de star de la LigaMX à sa capacité de se montrer décisif dans les matches à enjeu. Il doit toutefois sans doute, aussi, à ses saisons régulières quelconques d'avoir définitivement disparu du radar de l'Equipe de France depuis novembre 2016.
Des finales disputées par Gignac, celle de cette saison est peut-être la plus exaltante pour le Français. Alors qu'un clasico de Monterrey vampirise déjà le quotidien de la ville en temps normal, le vivre à ce stade de la compétition génère une attente forcément plus fiévreuse. Le match aller se disputera dans le suranné mais chaleureux stade des Tigres, tandis que le retour aura lieu à l'Estadio BBVA, l'un des plus modernes d'Amérique latine à l'architecture spectaculaire.
Proche de membres de la barra Libres y Lokos, le plus important groupe de supporters des Tigres, Gignac s'est profondément imprégné de cette rivalité depuis son arrivée. Une victoire et une grande performance de sa part ne ferait que de conforter son statut de symbole de l'âge d'or de Tigres, et d'idole de Monterrey. Tout du moins, d'une moitié de cette ville qui vit pour le football.
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