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Liga : La remontada du Real Madrid ne fait que commencer

François David

Mis à jour 02/02/2014 à 22:00 GMT+1

On l'a cru distancé. Il est revenu et commence à avoir le visage escompté : le Real Madrid est toujours en lice pour le titre de champion d'Espagne, et il faut s'en méfier, prévient François David.

2013 real madrid

Crédit: Panoramic

Comment en est on arrivé là ? 

Un changement d'ère, une cassure radicale. José Mourinho, ses polémiques, ses divisions dans le vestiaire du Real, ses accointances avec son ami et agent Jorge Mendes (qui avait carrément un bureau au club), son obsession des arbitres : tout cela devait être effacé pour faire place nette au calme et à la pacification. Pour faire place à Carlo Ancelotti et à Zinédine Zidane. 
Les débuts du duo n'ont pas été simples. D'un jeu attentiste, basé sur la force, l'intensité, le physique et le talent individuel pour concrétiser les contre attaques, l'ex-entraîneur du Milan, de Chelsea et du PSG a dû mener la transition vers un jeu de possession. Pour l'initiative et la domination de l'adversaire. Une révolution culturelle qui a pris du temps et qui est passée, dans la douleur, par diverses évolutions tactiques. Carlo a bien essayé de ressortir son "sapin de noël" en présaison, donnant les clés au trio Isco-Ozil-Cristiano Ronaldo pour voir ce qu'il en était. Mais CR7, qui aime avoir de la liberté, ne se sentait pas à l'aise. Comment lui refuser un changement ? Le Ballon d'Or 2008 et 2013 est l'arme fatale du Real. Le duo Ancelotti-Zidane fut obligé de s'adapter et donner vie à un 4-3-3 plus adapté aux qualités du Portugais et à la recherche de "l'équilibre", ce mot si cher à Ancelotti. Et les débuts ont été bien difficiles... Je me souviens que certains voulaient brûler Ancelotti après une dizaine de matches. "Il est trop mou", "ce n'est pas l'entraîneur qu'il faut au Real" etc etc... Je n'ose imaginer la haine des commentaires des suiveurs du Real (et de leurs rivaux) si Zidane n'avait pas été là... Zizou, icône du "madridismo" et inspirateur de nombreux joueurs de la nouvelle génération (Ozil par exemple), a été la caution morale d'Ancelotti. Celle qui lui a permis d'avancer. Rappelons aussi que Carlo a su séduire les médias au plus fort de la tempête, enchaînant les interviews au contraire de son prédécesseur. Ancelotti et sa simplicité, ses explications tactiques, la justification de ses choix (Casillas sur le banc, départ d'Ozil) et son respect, surtout, sont parvenus à amadouer.
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Carlo Ancelotti ve Zinedine Zidane

Crédit: AFP

Et à partir de là, à partir aussi d'un Clasico perdu, le Real a commencé à relever la tête. Une équipe-type s'est dessinée, équipe rendue possible par le retour essentiel de Xabi Alonso. Le Basque, vrai patron technique de cette équipe, celui qui donne le ton et apporte la clairvoyance, était indispensable. Il a permis à Sami Khedira de s'installer dans un rôle de milieu relayeur-perforateur de défense. Il a donné de l'espace à Isco ou Modric pour créer le jeu. Et permis enfin au très complémentaire trio Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo (le fameux "BBC") de s'occuper de ses affaires en toute tranquillité. 
La grave blessure de Khedira obligea le staff technique à changer ses plans. Du 4-3-3, le Real est passé à un 4-2-3-1 où la polyvalence de Luka Modric fut décisive. Dorénavant, le Real a deux systèmes tactiques privilégiés et peut s'adapter à tout moment pour incorporer un joueur du banc, généralement le plus en forme (Illaramendi, Isco ou Di Maria). Lors des deux derniers matches en Liga, sur les terrains de l'Espanyol et du Betis, le Real est d'ailleurs revenu à ses premiers amours. Un 4-3-3 avec au milieu Xabi Alonso (milieu défensif) - Modric (milieu relayeur, plus "Xavi" que "Khedira") - Di Maria (milieu offensif, la même place qu'il occupe parfois en sélection argentine).
Passons aux individualités. Cristiano Ronaldo intenable, Benzema à l'aise et permutant constamment avec CR7, Bale de plus en plus dangereux et tranchant, ce trio a évidemment été mis en lumière. L'apport de Di Maria, essentiel en début de saison pour compenser la blessure de Bale (et qui a fait de gros progrès, notamment dans la justesse) est aussi à souligner. De même que quelques errances en défense où hormis Diego Lopez et Casillas, Pepe et Marcelo, on y a vu quelques flottements. Arbeloa ne semble pas avoir pris la mesure de la nouvelle concurrence de Carvajal. Varane joue sur une jambe depuis six mois (quel dommage...) et Sergio Ramos a montré d'étonnants signes de fébrilité et de déconcentration pour un joueur de sa catégorie. 
Au-delà de ça, fort de cette confiance, de la qualité de leur effectif et de leur nouvelle palette tactique, les hommes d'Ancelotti sont peu à peu revenus dans la partie. En Liga, Madrid en est à neuf victoires sur les dix derniers matches. Seuls un nul à Osasuna (2-2) lui a fait perdre des points. Enterré il y a à peine deux mois, le Real n'est désormais plus qu'à un point du duo Barça-Atletico...
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Diego Lopez Real

Crédit: AFP

Perspectives

Ce Real Madrid fait peur. Il est cohérent, riche en profondeur de banc, en qualité et évolue en pleine confiance à l'instar de son joueur référence. Il peut aller loin. Il y a peu de problèmes majeurs à l'horizon. Ancelotti a bien su gérer la perte de Khedira (titulaire quand il s'est blessé) et su intégrer les jeunes Morata et Jesé à son projet. Ancelotti a délégué leur apprentissage du très haut niveau à Zinédine Zidane. Et ça marche. 
Finalement, je ne vois que deux problèmes pour le Real. Deux problèmes de riche. Gérer le mécontentement de quelques uns sur leur temps de jeu (Casillas, Di Maria et Morata) et trouver une place au prometteur Francisco Alarcon dit "Isco", qui a perdu de l'influence. Varane devrait bien revenir un jour et donner de la concurrence au duo Pepe-Ramos. Un point beaucoup plus important qu'il n'y paraît.
Parti à la chasse du Barça et de l'Atletico, le Real, expert en "remontadas", a tout à fait le profil pour coiffer tout le monde sur le poteau... tout en produisant du spectacle. En Ligue des champions, le huitième de finale face à Shalke 04 ne devrait (normalement) pas poser de problèmes. Et je ne vois pas le Real trop s'éparpiller entre la Liga et la conquête de la Decima, cette dixième C1, devenue une obsession chez les joueurs comme chez les socios. L'institution Real a trop d'expérience. J'en fais mon outsider numéro 1 en Liga derrière le Barça et le vois aller très, très loin en Ligue des champions. Avec en fond, un duel de personnalités sans égal aujourd'hui. L'affrontement à distance entre Messi et Ronaldo (qui, je le précise cette fois dans un blog, s'entendent très bien en dehors) devrait atteindre des sommets. Plus que jamais.
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Cristiano Ronaldo and Lionel Messi (AFP)

Crédit: AFP

Calendrier

Le premier tournant de cette deuxième partie de saison est prévu bientôt : début février, le Real se rend au nouveau San Mames, antre de l'Athletic Bilbao, qui parait invulnérable dans son nouveau stade. Le Barça y a d'ailleurs connu sa seule défaite en championnat. Le déplacement chez les voisins de l'Atletico Madrid un mois plus tard vaudra aussi son pesant d'or (et de points). Quant au Clasico, prévu à la fin de ce même mois, en mars, il donnera la véritable tendance de cette Liga 2013-14. La dernière journée verra les Merengue recevoir l'Espanyol Barcelone à domicile tandis que le Barça accueillera l'Atletico Madrid au Camp Nou. Suspense garanti.
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