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Sans expérience mais déjà sur le banc du Real, Zidane est un ovni

Maxime Dupuis

Mis à jour 05/01/2016 à 09:35 GMT+1

Zinédine Zidane a été nommé entraîneur du Real Madrid, lundi soir par Florentino Perez. Icone du club lorsqu’il portait le numéro 5, le voilà propulsé en première ligne sur le banc. C’est exceptionnel car les très grands joueurs, ceux du calibre de ZZ, ne démarrent jamais aussi haut.

Zinédine Zidane actif pour donner des consignes aux côtés de Carlo Ancelotti

Crédit: AFP

Avant même d'avoir dirigé une seule séance d'entraînement avec l'équipe première du Real Madrid, Zinédine Zidane est un cas unique. Nommé lundi à la tête de la mythique écurie madrilène en lieu et place de Rafael Benitez, le Ballon d'Or 1998 saute dans le grand bain. Dans l'océan, même. Et sans bouée, tant qu'à faire...
Sans aucune expérience du haut niveau, ZZ se retrouve à la tête du club le plus prestigieux de la planète. A l'échelle de l'histoire du football, ce qui arrive à Zidane est exceptionnel. Parce que les très grands joueurs ne font pas forcément de grands entraîneurs. Rarement, même. Et ceux qui s'en approchent n'arrivent - pour la plupart d'entre eux - jamais là où Zidane s'est assis lundi.
Il suffit de se retourner sur le palmarès du Ballon d'Or, d'y extirper quelques pointures et d'ajouter les autres grands joueurs de l'histoire, tels que Pelé et Diego Maradona (qui n'étaient pas éligibles à la plus prestigieuse des récompenses individuelles) pour s'en rendre compte. C'est un fait : on ne commence pas sa carrière d'entraîneur sur un tel piédestal, en tenant les rênes d'une telle armada. Alfredo Di Stefano, légende absolue de la Maison Blanche, s'est bien assis sur le banc de Santiago-Bernabeu. Mais pas avant 1982. Il entraînait déjà depuis quinze ans.
Quand Johan Cruyff a pris les commandes de l'Ajax Amsterdam en 1985, la puissance de la formation néerlandaise était à des années-lumière de ce qu'elle fut avec le même Johan en short. De même, lorsqu'il est ensuite arrivé à Barcelone, auréolé d'une Coupe des Coupes, tout était à (re)construire.
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Johan Cruyff

Crédit: AFP

La sélection, seule voie directe vers la lumière

Sacré Ballon d'Or en 1990, champion du monde la même année avec l'Allemagne, Lothar Matthaus est probablement, dans l'histoire récente, le joueur majeur le plus désireux de percer et de devenir un grand entraîneur. Mais, en Allemagne, personne ne l'a sollicité. Encore moins en Bavière où le Bayern a préféré mettre son destin entre d'autres mains alors que l’ancien milieu de terrain ne demandait que ça.
Jusqu'à aujourd'hui et la nomination de Zinédine Zidane à la tête du Real Madrid, il n'existait qu'une voie pour voir les choses en grand d'entrée de carrière : celle empruntée par un double Ballon d'Or, Franz Beckenbauer, et deux triples vainqueurs de la prestigieuse récompense, Marco van Basten et Michel Platini. A savoir : venir au chevet de la patrie. Beckenbauer l'a fait en 1984 avec la RFA, Van Basten en 2004 avec les Pays-Bas et Platini en 1988 avec les Bleus. Seul le premier a réussi à décrocher le Graal mondial avec sa sélection.
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Michel Platini et Franz Beckenbauer en conférence de presse en 1990

Crédit: Imago

Le nom de Zidane a déjà circulé autour de l'équipe de France, durant l'été 2012 au moment où Didier Deschamps allait être nommé en lieu et place de Laurent Blanc. Noël Le Graët avait loué la candidature et le profil de Zidane. Il avait même rencontré celui qui allait devenir adjoint de Carlo Ancelotti un an plus tard. Mais le président de la FFF n'avait pas tenté le pari ZZ, lui préférant DD. Et une forme de sécurité. Ce n'est pas celle qu'a choisi Florentino Perez. Le risque est grand. Pour le Real. Pour Zidane.
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