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Comment l'Atlético Madrid entend contourner son interdiction de recruter cet été

Fabien Borne

Mis à jour 07/06/2017 à 15:10 GMT+2

TRANSFERTS - Interdit d'inscrire de nouveaux joueurs cet été, l'Atlético Madrid pourra tout de même recruter. Mais ses recrues ne pourront pas jouer sous leurs couleurs avant janvier 2018. Ce qui ne veut pas forcément dire qu'elles sont condamnées à rester inactives durant six mois. Du moins, pas toutes. Explications.

Sevilla's midfielder Vitolo celebrates after scoring a goal during the Spanish league football match Sevilla FC vs Malaga CF at the Ramon Sanchez Pizjuan stadium in Sevilla on December 17, 2016.

Crédit: AFP

La nouvelle est tombée jeudi dernier. Sanctionné dans un premier temps par la FIFA, l'Atlético Madrid a vu le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) confirmer son interdiction de recrutement pour le mercato d'été 2017. Comme nous vous l'expliquions la semaine passée, l'Atlético Madrid n'est en réalité pas interdit de recrutement, mais d'inscription de nouveaux joueurs à la LFP (la Ligue espagnole de football), ce qui revient presque au même, mais pas tout à fait.
En pratique, l'Atlético Madrid peut en effet acheter des contrats de joueurs cet été, mais ne peut en revanche en aucun cas les faire jouer avant le 1er janvier prochain. Quelles solutions s'offrent donc aux Madrilènes pour renforcer leur effectif en vue de la saison prochaine ?

L'Atlético Madrid ne pourra pas prêter une recrue

La première est simple : rapatrier des joueurs qui étaient prêtés en 2016-2017. Et il y aura de quoi faire puisqu'ils étaient au nombre de onze la saison passée. Les plus connus se nomment Matías Kranevitter et Luciano Vietto (FC Séville) ou encore Javier Manquillo (Sunderland, ex-OM). L'autre solution, qu'un joueur recruté cet été par l'Atlético Madrid accepte de rester six mois sans jouer, comme Arda Turan et Aleix Vidal au Barça en 2015. Un scénario très improbable en année de Coupe du monde, même si Alexandre Lacazette par exemple n'a pas exclu cette possibilité à notre micro.
Une troisième option était ainsi avancée depuis quelques jours, que l'Atlético Madrid recrute un joueur cet été et le prête six mois dans son club d'origine ou ailleurs. Une opération qui n'est finalement pas possible, comme l'ont confirmé la RFEF (fédération espagnole de football) et la LFP à la radio COPE. Pourquoi ? Parce que pour prêter un joueur cet été, l'Atlético doit pouvoir inscrire ses droits fédératifs à la LFP, ce que la sanction de la FIFA lui interdit justement de faire jusqu'en janvier.

Vitolo à l'Atlético grâce à Las Palmas ?

Malgré tout, il existe plusieurs parades pour contourner cette problématique et permettre à l'Atlético Madrid de s'assurer les services d'un joueur en vue de janvier prochain. Prenons l'exemple du milieu offensif du FC Séville, Vitolo, que Diego Simeone souhaite absolument enrôler et qui dispose d'une clause libératoire fixée à 40 millions d'euros, somme que Séville entend bien récupérer cet été.
Mardi soir, trois radios madrilènes (la COPE, la SER et Onda Cero) ont assuré que l'international espagnol serait Colchonero en janvier prochain et allait entre-temps être prêté six mois à Las Palmas (son club formateur). Comment l'Atlético compte s'y prendre ? Plusieurs options sont avancées.
  • Vitolo reste au FC Séville cet été. En janvier, le FC Séville le transfère à l'Atlético Madrid. Problème, si Vitolo joue la phase de groupe de la Ligue des champions avec Séville (qui est qualifié pour les barrages), il ne pourrait pas jouer la C1 en deuxième partie de saison avec l'Atlético. Autre problème, le FC Séville devra attendre six mois avant de toucher ses 40 millions, ce qui n'est pas dans son intérêt.
  • Vitolo est prêté six mois à Las Palmas par le FC Séville, qui le vend ensuite 40 millions en janvier à l'Atlético Madrid. Mais là encore, Séville doit attendre six mois avant de toucher son dû.
  • Vitolo est vendu cet été à Las Palmas par le FC Séville. Las Palmas vend ensuite en janvier Vitolo à l'Atlético Madrid. Problème : Las Palmas n'aura pas les moyens de payer la clause du joueur cet été et Séville n'a aucun intérêt à faire un prix d'ami à Las Palmas.
  • L'Atlético Madrid fait un chèque de 40 millions d'euros à Vitolo, qui dépose ce montant à la Ligue espagnole et devient ainsi "agent libre". Séville récupère sa somme auprès de la LFP dès cet été et le joueur est libre de signer à Las Palmas. Reste ensuite à l'Atlético et à Las Palmas à s'entendre pour que le joueur soit transféré à Madrid en janvier.
La dernière solution semble la plus arrangeante pour toutes les parties, bien qu'elle soit complexe puisque le montage implique trois clubs. Plusieurs médias espagnols craignent d'ailleurs que la FIFA puisse estimer que l'Atlético, en se servant de Las Palmas, contourne sa sanction. Est-il possible qu'Alexandre Lacazette vive le scénario numéro 4 ? Non, puisque le buteur de l'OL ne dispose pas de clause libératoire. Et même si certains joueurs de Ligue 1 en signent sous seing-privé avec leur club, elles n'ont aucune valeur aux yeux de la LFP française. S'il veut vraiment porter le maillot des Colchoneros en 2018, Lacazette devra a priori se résoudre à patienter six mois...
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