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Liga : Si tout réussit au Real Madrid aujourd'hui, c'est aussi grâce au flair de Florentino Pérez

François-Miguel Boudet

Mis à jour 23/01/2017 à 17:03 GMT+1

LIGA - Il y a un peu plus d'un an, le président du Real Madrid, Florentino Pérez, a pris une décision radicale : virer Rafa Benitez pour promouvoir l'inexpérimenté Zinedine Zidane sur le banc de la Maison Blanche et le confronter à un vestiaire au bord de l'implosion. Un coup de maître pour Pérez, alors qu'il était dos au mur face à la vindicte populaire.

Florentino Perez dans la salle des trophées du Real Madrid

Crédit: AFP

Au Real Madrid plus qu’ailleurs, la deuxième place n’est pas une option. En l’espace d’un an, avec de la chance et une vraie prise de risques, Florentino Pérez a relancé sportivement le club merengue au côté de la révélation Zinedine Zidane. Un succès aussi imprévisible qu’éclatant qui s’accompagne d’un projet pharaonique : la modernisation de Santiago-Bernabeu.
Flashback : 4 janvier 2016. Quelques heures après avoir concédé le match nul face sur la pelouse de Valence (2-2), Rafa Benitez est prié de quitter le Real Madrid. Malgré des résultats satisfaisants (hormis un Clasico désastreux où il a renié ses principes), le coach espagnol, pur produit de la maison, n’a jamais été populaire ni parmi les supporters ni au sein du vestiaire madridiste. Pourtant loin d’être aberrant, le choix par défaut de Florentino Pérez a vécu. Surgit alors une drôle de rumeur : Zinedine Zidane sera promu entraîneur en chef. Adjoint de Carlo Ancelotti, coach du Castilla : le CV est épais comme du papier à cigarette mais FloPer n’a plus trop le choix.

De la poudrière aux trophées

Le banc du Real est une poudrière et les candidats ne se bousculent pas vraiment au portillon. Alors le boss abat sa dernière carte pour sauver les apparences sur le plan sportif. Aux échecs, on appellerait ça un coup forcé mais c’est finalement un coup de maître. 2016 a été l’année du Real Madrid. Les Merengue ont remporté la Undécima (la onzième Ligue des champions madrilène), la SuperCoupe d’Europe et le Mondial des clubs, échoué à un souffle du Barça en Liga après avoir réalisé un retour inespéré, battu le rival au Camp Nou et enquillé une folle série de 40 matches sans défaite achevée la semaine dernière (défaite 2-1 à Séville).
Pour couronner le tout, son franchise player, Cristiano Ronaldo, a remporté son quatrième Ballon d’Or. Dos au mur, Florentino Pérez a fait tapis et raflé la mise. Il a cru en Zidane alors que c’était le choix casse-gueule par excellence, aussi bien pour lui que pour le Marseillais. Le duo a de nombreux détracteurs mais aujourd’hui, difficile de seulement invoquer la chance. Si l’aura footballistique suffisait pour faire un bon entraîneur, Lothar Matthäus, Hristo Stoitchkov et Marco van Basten auraient des palmarès longs comme le bras.
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Ronaldo et Zidane

Crédit: AFP

Du scepticisme au renouveau sportif

Néanmoins, cette année 2016 quasi parfaite n’efface pas le bilan sportif de Pérez depuis son retour aux commandes du Real Madrid en 2009. Les deux Ligues des champions ne peuvent pas faire oublier que le Barça reste la référence en matière de jeu et que c’est par le jeu que les Blaugrana de Josep Maria Bartomeu ont pu développer une marque mondiale égale à celle de la Casa Blanca. Le classement des clubs les plus riches, édité par le cabinet Deloitte, place même le Barça (2e avec 620,2 millions d’euro de revenus en 2016) devant le Real qui, après 11 ans de règne sans partage, est désormais 3e, avec 620,1 millions d’euros de revenus. Même s’ils ont laissé leur trône à Manchester United, les Merengue conservent des résultats économiques solides.
Le principal talon d’Achille du Real Madrid depuis de nombreuses années reste le jeu proposé. En Espagne, les Culés et l’Atlético ont des identités footballistiques bien plus prononcées. Cependant, petit à petit, les Merengue jouent mieux, c’est indéniable, y compris quand la BBC et le capitaine Sergio Ramos sont au repos. La meilleure preuve qu’il existe un "style Zidane" en construction. La première période du 8e aller de Copa del Rey contre Séville a peut-être été le meilleur contenu de l’ère Zidane. Les deux défaites consécutives, contre Séville et le Celta, ne peuvent remettre en cause les progrès affichés depuis le début de saison.
J’ai assisté au premier match de "coach Zidane", tout en haut du "cuarto anfiteatro", contre le Deportivo La Corogne. Avant d’entrer dans le Bernabeu, j’avais pu parler avec l’un des fondateurs des Ultras Sur, groupe aussi célèbre que sulfureux et banni des tribunes par FloPer. L’argent dépensé en transferts, la perte de l’identité locale madridiste et la raréfaction des joueurs espagnols ulcéraient une partie de l’afición nostalgique des "Zidanes y Pavones". Avec Lucas Vázquez, Marcos Asensio, Mariano Diaz (international dominicain mais né et formé en Espagne) et le retour d’Álvaro Morata, le contingent espagnol s’est agrandi. Si l’on ajoute Kiko Casilla, Dani Carvajal, Nacho, Isco et Sergio Ramos, le Real Madrid est revenu à hauteur du Barça.
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Marco Asensio against Legia Warsaw

Crédit: Imago

La marque mondiale a réaffirmé son "espagnolité" même si, hormis Ramos et Carvajal, aucun n’est un titulaire indiscutable de l’équipe. Héritier de ce mélange de stars et de joueurs en devenir, ZZ était vraiment la personne idoine pour redorer le blason du maillot immaculé. En janvier 2016, le dire relevait de l’auto-persuasion et de la méthode Coué (et je l’ai beaucoup entendu ce soir-là), c’est désormais une réalité tangible. A présent, l’édifice doit se pérenniser. Une sacrée mission pour le Français.

Le nouveau Bernabeu en héritage

Dernier point et non des moindres de l’année 2016 réussie de Florentino Pérez : Santiago-Bernabeu. La nouvelle mouture a été validée et présentée dans les grandes lignes le 11 octobre dernier, en présence du maire de la ville Manuela Carmona. L’enceinte sera couverte, l’espace autour du stade remodelé, le musée du club agrandi et s’il n’y aura pas de centre commercial, le nombre de restaurants augmentera et un hôtel avec des chambres avec vue sur la pelouse sera ouvert. Évidemment, le projet qui débutera en fin de saison pour s’achever en 2019/2020 est accompagné du contrat de naming qui va bien. Avec IPIC, un fond d’investissement emirati qui prendra en charge l’intégralité des travaux (400 millions d’euros annoncés) en échange.
C’est grâce à son bilan économique que FloPer est toujours à la tête de l’institution et sans opposition structurée. Il privilégiera toujours le financier au sportif, c’est une évidence. Ainsi, ce nouveau Bernabeu constituera son héritage. Et si l’assise financière du Real Madrid se conjugue avec le regain de résultats sportifs, Florentino Pérez n’est pas près de quitter la présidence du club. Et malgré tous ses défauts, sa place ne cesse de croître dans l’histoire de la Casa Blanca.
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Estadio Santiago Bernabeu (Illustration) Real Madrid

Crédit: Panoramic

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