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Pourquoi le Clasico est un match complètement à part

Antoine Donnarieix

Mis à jour 23/12/2017 à 09:29 GMT+1

LIGA - Déplacé à 13 heures en Europe afin d’offrir un prime time au marché asiatique, le Clasico s’affiche plus que jamais comme le match à ne pas manquer pour tous les fans de football. Stratégies de développement, fond de politique et parterre de stars : pourquoi l’affiche entre le Real Madrid et le FC Barcelone attire-t-elle autant ?

Les maillots de Messi et de Ronaldo

Crédit: Getty Images

Cela bouscule les habitudes et fort logiquement, on cherche à savoir pourquoi. Pourquoi un Clasico doit-il se jouer à 13 heures un 23 décembre, juste avant les fêtes de fin d’année ? En théorie, cela devrait gêner le public du Bernabéu, qui doit ainsi s’obliger à préparer ses cadeaux de Noël avant la toute dernière heure. Un mal pour un bien, dira-t-on. Oui mais voilà : en pratique, la donne diffère. Car la première chose qui ne dérange pas le Clasico, c’est justement ce fameux public.

L’attrait pour la Chine

Années après années, les visiteurs de tous les horizons se succèdent au Camp Nou comme au Bernabéu. Des Européens, Sud-Américains, Nord-Américains, Africains ou Asiatiques. L’Asie, c’est d’ailleurs l’actuel pont d’or de la Liga, qui fait du Clasico une vitrine pour promouvoir ses droits télévisuels. Malgré cet horaire décalé en Europe, environ 650 millions de téléspectateurs sont attendus pour ce choc entre les deux titans d’Espagne. Un chiffre que Javier Tebas, le président de la LFP, souhaite encore voir grimper. Pour ce faire, rien de tel que de programmer la rencontre à 20 heures à Beijing et capter ainsi l’audimat de l’Empire du Milieu.
En 2016-2017, le marché Asie-Océanie a rapporté 122 millions d’euros à la Liga contre 800 millions grâce à la seule Espagne. Une somme dérisoire si on la compare au potentiel de la population continentale. Ainsi, Tebas souhaite mettre à profit cette partie du globe et table sur une recette future de 2,3 milliards d’euros pour l’année 2019. Une stratégie à laquelle s’associent le Barça et le Real, adeptes des tournées en Asie. Mais cela va même plus loin : en Chine, un parc d’attractions à l’effigie de Lionel Messi va être inauguré à partir de 2020. Le Messi Experience Park sera basé à Nankin, dans le sud-est du pays. À quand un Cristiano Ronaldo héros de manga ?

Messi-CR7, le fil rouge

Que ce soit en Asie ou en Europe, ces deux personnages publics sont indissociables aux yeux des médias. Parler du FC Barcelone, c’est savoir quelles seront les chances de triomphe de Leo Messi. Parler du Real Madrid, c’est savoir quelles seront les chances de triomphe de Cristiano Ronaldo. Regarder un Clasico depuis le stade ou devant sa télévision, c’est assister à l’opposition entre ces deux légendes vivantes du football. Deux hommes (extra-terrestres ?) qui sont d’immenses champions, mais que tout le reste oppose.
Le Real contre le Barça, le grand contre le petit, l’audacieux contre le timide, la puissance contre la technique, le travailleur acharné contre le surdoué autodidacte… Nombreuses sont les comparaisons mais toujours aucun indice concret ne peut permettre de savoir qui est le meilleur. Le 7 décembre dernier, CR7 a remporté son cinquième Ballon d’or (2008, 2013, 2014, 2016, 2017), soit autant que Messi (2009, 2010, 2011, 2012, 2015). Sur la dernière décennie, aucun autre footballeur n’est parvenu à se hisser au niveau de ces deux comètes qui se partagent la récompense individuelle ultime.

La scission sous Franco

L’image de deux superstars prêtes à se faire face dans un Clasico, l’Espagne la connaît comme sa poche. Stoichkov contre Butragueño, Rivaldo contre Redondo, Zidane contre Ronaldinho… La liste est encore longue. Mais de toutes les oppositions qui ont bercé l’histoire de ce match mythique, le duel entre Alfredo Di Stéfano et Lázló Kubala est sans aucun doute le plus symbolique de tous. Initié au football espagnol sous le maillot du FC Barcelone le temps de deux matchs non-officiels en 1953, Don Alfredo partage alors le même maillot que celui de son ami Kubala.
Pourtant, un épisode politico-sportif lié au régime du général Franco va empêcher Di Stéfano de signer définitivement pour le Barça. Fatigué de cet imbroglio autour de son transfert, le joueur cède sous la pression du régime et s’engage au Real Madrid avec lequel il deviendra une légende au club, vainqueur de cinq coupes d’Europe des clubs champions consécutives de 1956 à 1960, et du Ballon d’or à deux reprises (1957, 1959). Pendant cette période, le Barça reste dans l’ombre du géant madrilène mais construit par la suite une statue en l’honneur de Kubala, aujourd’hui visible à l'entrée du Camp Nou.
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Lionel Messi

Crédit: Getty Images

Le caviar du football

Si le Clásico possède 115 années d’histoire, cette rencontre ne serait rien si, de nos jours, les deux équipes ne perpétuaient pas la tradition de leurs succès à travers le temps. Car il ne faut pas oublier l’essentiel : si le Clásico attire autant, c’est qu’il constitue la crème de la crème du football moderne. Sur les quatre dernières éditions de la Ligue des champions, trois sont la propriété du Real Madrid et la quatrième revient… au FC Barcelone. Une preuve supplémentaire du règne actuel du football espagnol sur l’échiquier européen.
Dès lors, il apparaît logique de voir les plus grandes stars du football les yeux brillants au moment d’être approchées par l’une de ces deux institutions. Le dernier exemple en date, c'est la signature d’Ousmane Dembélé au Barça. Le natif de Vernon, fan absolu de Lionel Messi, avait 12 ans lorsque le Barça remportait la C1 à Rome en 2009, puis 14 ans à Wembley deux ans plus tard. Alors quand le Barça fait appel à ses services l’été dernier, il y a de quoi avoir envie de sécher les entraînements du Borussia Dortmund. Et faire partie intégrante de ce All-Star Game du football.
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