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Comment le FC Séville est-il devenu le leader de la Liga ?

Antoine Donnarieix

Mis à jour 20/10/2018 à 18:29 GMT+2

LIGA - Après huit journées, le FC Séville trône en solo sur le fauteuil de leader du championnat d'Espagne. Une situation prestigieuse que les Andalous sont allés chercher avec différents ingrédients dans leur début de saison. Décryptage.

Wissam Ben Yedder buteur pour le FC Séville contre le Celta de Vigo en Liga le 7 octobre 2018

Crédit: Getty Images

La fin d'une valse infernale

Si à la fin de la saison 2015-2016, le FC Séville représentait un gage de réussite sur le long terme, le club s'est retrouvé dans l'embarras en deux temps. D'une part, le départ d'Unai Emery pour le Paris Saint-Germain après avoir empoché trois Ligues Europa consécutives pour instaurer la réussite sévillane sur le Vieux Continent (2014, 2015, 2016). Sans son coach devenu légende locale, les Palanganas se hissent tout de même en huitième de finale de C1 2016-2017, vaincus par Leicester (2-1, 0-2) avec un Eduardo Berizzo talentueux aux commandes, mais sans parvenir à remporter une nouvelle compétition européenne.
D'autre part, c'est le départ du directeur sportif Monchi en fin de saison qui tourne définitivement une page dorée du FC Séville. Car si dans les faits, le club termine quart de finaliste de C1 en 2017-2018, la gestion de l'effectif frise le désastre : Berizzo sort perdant d'une bisbille avec Steven Nzonzi et prend la porte, remplacé par un Vincenzo Montella dont les choix tactiques, symbolisés par son abnégation à faire jouer son ancien poulain de la Sampdoria Luis Muriel, nuisent au collectif. Résultat ? Séville reçoit une manita du FC Barcelone en finale de coupe du Roi (5-0). Viré en quatre mois, le Transalpin laisse sa place à Joaquín Caparrós, pompier pour assurer une place européenne aux siens dans les derniers hectomètres du championnat.
Les adieux de Ramon "Monchi" Rodriguez aux supporters du FC Séville au stade Ramon Sanchez Pizjuan le 8 avril 2017

Pablo Machín, la stabilité par le déséquilibre

Heureusement pour Séville, cette période creuse semble toucher à sa fin après quelques secousses en début de saison. L'auteur principal de ce changement de dynamique ? Pablo Machín, ancien coach du FC Gérone, club maintenu dans l'élite pour la toute première saison de son histoire au plus haut niveau. Mais mieux qu'un maintien, Machín est aussi venu apporter des idées neuves dans la Liga. Adepte d'un football de possession, le natif de Soria instaure les bases d'un 3-4-3 incisif à Séville afin d'exercer un pressing constant sur l'adversaire et l'obliger à rendre les armes pour être souverain dans la monopolisation du ballon.
Malgré un marché estival délicat dû aux pertes de Clément Lenglet (FC Barcelone) et Steven Nzonzi (AS Rome), Machín surfe sur sa vague positive de la saison passée et parvient à transmettre avec un certain succès ses consignes à ses nouveaux éléments. En défense, Kjaer, Carriço, Gómez et Mercado sont quatre piliers solides pour un râteau à trois dents. Au milieu, Jesús Navas retrouve sa splendeur d'antan en tant que piston droit, la paire de milieux centraux Banega-Vázquez illumine l'entrejeu et le piston gauche varie entre le prometteur Araña et le roublard Nolito. En attaque, les deux ailiers Pablo Sarabia et Wissam Ben Yedder, enfin titulaire après tant de bons et loyaux services à Séville, combinent avec leur avant-centre André Silva, en plein regain de confiance suite à une saison dernière plus que compliquée à l'AC Milan.
Pablo Machin (FC Séville) au stade Ramon Sanchez Pizjuan le 26 juillet 2018

Des résultats positifs à confirmer

Premier de Liga avec un point d'avance sur le Barça et l'Atlético de Madrid, le FC Séville va passer un test grandeur nature ce week-end au Camp Nou. Un bon moyen de savoir si les Andalous sont réellement taillés pour une lutte dans la conquête du titre car, au-delà des performances indéniables sur le plan comptable, le chemin parcouru par les Nervionenses était jusqu'ici relativement tranquille. Bien entendu, la victoire nette et sans bavure contre le Real Madrid au Sánchez-Pizjuán reste encore dans toutes les mémoires (3-0). Mais peut-on sérieusement croire à la fiabilité d'un Real qui n'a plus inscrit un but en compétition officielle depuis le 15 septembre dernier ?
En huit matchs de championnat, le FC Séville s'est cogné deux fois à la défaite : la première dans un magnifique derby contre le Betis où les Verdiblancos avaient eux aussi les arguments d'un football de possession à faire valoir (1-0), puis la deuxième à domicile contre Getafe (0-2), troisième meilleure défense de Liga la saison passée derrière… le Barça et l'Atlético de Madrid. Il y a deux semaines, les hommes de Machín s'inclinaient même à Krasnodar en C3, au cœur d'une semaine chargée en compétitions (2-1). À n'en pas douter, Séville détient de sérieux atouts dans son effectif pour tenir la dragée haute aux favoris de la Liga 2018-2019. Reste maintenant à savoir si cet état de forme va s'installer ou non sur la durée.
Andre Silva buteur pour le FC Séville contre le Real Madrid en Liga le 26 septembre 2018
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