Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Inégalitaire au possible, la Liga est verrouillée comme jamais

Antoine Donnarieix

Publié 25/04/2019 à 16:14 GMT+2

LIGA - Le week-end dernier, le classement du championnat espagnol plaçait le Real Valladolid, le Rayo Vallecano et Huesca aux 18e, 19e et 20e places. En clair, les trois promus étaient prêts à reprendre directement l’ascenseur pour redescendre d’un étage. Un triste constat qui reflète les difficultés actuelles des clubs espagnols pour s’intégrer dans une Liga de plus en plus élitiste.

Kiko Olivas (Real Valladolid)

Crédit: Getty Images

La tête encore toute chaude après la victoire du Deportivo Alavés contre Villarreal (2-1), Abelardo profite avec modération du moment triomphal qu’il est en train de vivre. Pourtant, l’ambiance pourrait être à la fête car après dix journées de championnat, son équipe d’Alavés, plutôt habituée au bas de tableau qu’aux premiers rôles, se retrouve deuxième de Liga derrière le FC Barcelone. Face aux micros tendus en conférence d’après-match, l’entraîneur connait ses classiques.
picture

Manuel Alejandro (Deportivo Alaves)

Crédit: Getty Images

"Je mettrais bien dix ou douze équipes dans les clubs susceptibles de descendre à la fin de la saison. Certains seront huitièmes, d’autres seront derniers. Mais je suis catégorique : à la fin, les effectifs larges finissent toujours par prendre le dessus. Luis Aragonés disait toujours que la Liga se jouait dans les dix dernières journées, et il avait raison." Tellement raison qu’à quatre journées de la fin du championnat, tout semble rentré dans l’ordre. Ou du moins, presque tout.

Getafe, l’exception qui confirme la règle

Tel un visionnaire, El Pitu Abelardo avait vu tout juste pour son équipe. Ce mardi, Alavés vient d’essuyer une défaite à domicile contre un Barça globalement plus fort (0-2) et pointe désormais au huitième rang du classement, considéré comme la meilleure place des équipes qui occupent le ventre mou de la Liga. Une logique implacable à laquelle se sont habitués la majorité des clubs espagnols devant l’hyperpuissance des mastodontes de la Liga comme le FC Barcelone, le Real Madrid, l’Atlético de Madrid, le FC Valence, le FC Séville ou l’Athletic Club. Sur ces six institutions déjà sacrées championnes d’Espagne au moins une fois dans leur histoire, toutes occupent à l’heure actuelle le top 7 national et empêchent quasiment toute intrusion dans le haut du panier.
En guise d’exception, Getafe constitue une alternative originale dans cet océan de classicisme où les gros gardent le monopole du pouvoir. Promu en 2017, les banlieusards madrilènes se sont imposés à l’aide d’une forteresse défensive impressionnante avec seulement 33 buts concédés lors de leur première saison dans l’élite, terminant troisième meilleure défense du championnat à la… huitième place. Cette année, les Azulones (Gros Bleus, en VF) s’invitent carrément dans le top 5 où une chamaillerie avec le FC Valence et le FC Séville pour obtenir un ticket pour la prochaine Ligue des champions est à l’ordre du jour. Mais cette réussite de Getafe n’est-elle finalement pas l’arbre qui cache la forêt ?
picture

Mathieu Flamnini (Getafe)

Crédit: Getty Images

Carlos Suárez : "Si tu ne regardes pas vers le haut en Liga, tu vas tomber dans le vide"

Récent quart de finaliste de la Ligue Europa éliminé par le voisin du FC Valence (1-3, 0-2), Villarreal connaît une destinée bien moins glorieuse que Getafe en championnat. Passé pendant onze journées dans la zone de relégation en deuxième division, le sous-marin jaune remonte au classement depuis son élimination européenne.
Fini l’objectif de jouer sur deux tableaux, les Amarillos (Jaunes, en VF) se concentrent sur la Liga et sortent la tête de l’eau après plusieurs mois de turbulences, comme le prouve leur victoire face à Leganés (2-1). "Certaines saisons sont parfois plus difficiles que d’autres, expliquait Karl Toko Ekambi à l’émission radio El Transistor. Désormais, nous sommes dans une situation moins compliquée que certains de nos concurrents directs au maintien. Il faut définitivement sortir de cette zone dangereuse pour pouvoir se concentrer sur la saison suivante."
picture

Karl Toko Ekambi (Villarreal)

Crédit: Getty Images

Les outsiders comme Villarreal ou le Celta de Vigo évacués du pétrin du bas de tableau, le reste des candidats à la descente en Liga Adelante se compte sur les doigts d’une main. Sans réelle surprise, le Real Valladolid, Huesca et le Rayo Vallecano, perçus comme les trois plus petits plafonds de salaires en Liga avec respectivement 24, 29 et 33 millions d’euros, font partie des clubs concernés.
Malgré cela, ces clubs continuent de lutter à armes inégales pour leur survie comme en témoigne la courte mais précieuse victoire de Valladolid contre Gérone mardi (1-0). "L’objectif du maintien doit déjà être acquis dans les têtes, expliquait le directeur général Carlos Suárez en octobre dernier pour As. C’est une obligation et il faut remplir ce devoir. Si tu ne regardes pas vers le haut en Liga, tu vas tomber dans le vide. Celui qui joue avec la peur au ventre perd avant l’heure."

Un pour tous, tous pour rien ?

Avec le conditionnement mental d’un DG qui a laissé depuis cet été son poste de président à l’emblématique Ronaldo, Valladolid devient donc la principale chance de voir un promu rester dans l’élite pour cet exercice 2018-2019. En ce qui les concerne, le Rayo et Huesca pointent à sept et six points de la première place de non-relégable occupée à quatre journées de la fin par… Valladolid. Hélas pour Aragonais et Madrilènes, les deux équipes se sont sans doute définitivement sabordées à la suite d’un match nul et vierge en confrontation directe le week-end dernier (0-0). Une preuve supplémentaire que la situation des promus de Liga n’est sans doute jamais parue aussi périlleuse...
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité