Liga : Getafe et Real Madrid, les bons comptes font les bons amis
Mis à jour 03/01/2020 à 19:24 GMT+1
LIGA - Pensionnaire de la Liga espagnole depuis sa création en 1929, le Real Madrid s’est construit à travers les époques pour devenir le club européen au palmarès le plus fourni. Mais depuis l’entrée dans le nouveau millénaire, la Maison Blanche s’est aussi mise à modifier sa politique de formation en interne avec l’aide d’un associé géographique : Getafe.
Il faut parfois un peu de temps pour devenir maître en son royaume. Aujourd’hui détenteur du plus grand nombre de championnats d’Espagne remportés avec trente-trois titres acquis sur quatre-vingt huit éditions, le Real Madrid a imposé sa souveraineté dans les années 60 après avoir englouti cinq coupes d’Europe des clubs champions sur son passage. C’est la période du Real Yé-Yé, auréolé huit fois du titre de champion d’Espagne au cours de la décennie. Depuis le banc de touche, Miguel Muñoz entraîne une équipe avec Francisco Gento en capitaine afin de former la nouvelle génération de champions madrilènes : Ignacio Zoco, Amancio Amaro, Pirri, Manuel Sanchís ou encore José Araquistáin.
Chasse aux trésors dans La Fábrica
Cinquante ans plus tard, nous voici en 2020 et le Real Madrid est parvenu à changer de visage sans bouger d’un iota sa politique, à savoir gagner autant de trophées que possible. L’entraîneur à la tête de l’équipe ? Zinédine Zidane, ancien international français et joueur du club dans les années 2000. Les tauliers de l’équipe ? Sergio Ramos bien entendu, mais aussi les Brésiliens Marcelo et Casemiro, les Français Raphaël Varane et Karim Benzema, le Croate Luka Modrić, l’Allemand Toni Kroos ou encore le Gallois Gareth Bale. En clair, 90% des cadres de l’effectif ne sont pas d’origine espagnole et encore moins issus de la prestigieuse Fábrica, le centre de formation du Real Madrid.
Un changement évidemment dû à la naissance de l’arrêt Bosman en 1995 pour permettre aux clubs d’engager un nombre illimité de sportifs des nationalités issues de l’Union européenne dans une équipe ou une compétition professionnelle. Avec cette nouvelle libéralisation du marché, le Real Madrid s’est rapidement transformé en club composé de stars mondiales pour gagner sept fois la C1 sur les vingt-quatre dernières saisons, soit une de plus que lors des quarante premières éditions du tournoi. Malgré cette internationalisation du Real, La Fábrica reste toujours l’un des meilleurs centres de formations au monde dont peuvent profiter les clubs en bons termes avec les Blancos. Et parmi eux, Getafe arrive en première ligne.
Tena, Riki et Albiol, pionniers pour l’accession à l’élite
Depuis 1998, le stade dans lequel joue l’équipe première porte le nom d’Alfonso Pérez, un homme né à Getafe et formé… au Real Madrid. Situé en zone industrielle à treize kilomètres au sud du centre-ville de Madrid, le FC Getafe accède pour la première fois de son histoire à la Liga espagnole lors de la saison 2004-2005 avec un effectif uniquement composé, à l’exception du Camerounais Daniel Kome et du Roumain Gică Craioveanu, de joueurs espagnols. Au cœur de l’équipe montée en Liga figure notamment le stoppeur Manuel Tena Lopez, formé au Real et arrivé chez les Azulones depuis 2002, l’attaquant Riki et le prometteur défenseur Raúl Albiol, prêté par le FC Valence pour s’aguerrir dans un club de la banlieue madrilène.
À la suite de la montée du club dans l’élite, les partenariats entre les deux entités vont s’intensifier. Longtemps en Liga, le Real Madrid s’est cherché un allié dans la capitale espagnole. Mais ni l’Atlético de Madrid, rival emblématique à l’échelle de la ville, ni le Rayo Vallecano, club issu de Vallecas aux antipodes des codes politiques du Real, ne possédaient le profil pour collaborer dans un objectif de développement économico-sportif commun.
Et voilà comment Getafe accueille une vague massive de joueurs formés par le Real mais incapables de grapiller un temps de jeu acceptable dans un effectif stratosphérique à l’échelle planétaire. Les joueurs concernés ? Ruben De la Red, Borja Fernández, Adrián González, Roberto Soldado, Miguel Torres, Esteban Granero, Pedro León, Juanfran, Dani Parejo, Mosquera, Medrán, Javi Paredes, Sousa et même Rubén Yáñez, gardien de but dans l’effectif actuel de Getafe.
Sarabia, le conquistador de Getafe
Racheté par le consortium émirati Royal Emirates Group en 2011, Getafe connaît une ascension économique progressive malgré sa relégation sportive à l’issue de la saison 2015-2016. Remonté directement à la suite de ce couac, le club termine huitième de la Liga 2017-2018 avant d’accrocher une cinquième place qualificative pour la Ligue Europa en fin de saison dernière. Sans être pour autant un club satellite du Real Madrid, Getafe trouve désormais une formule à la sauce madrilène pour exister sur la scène européenne et offrir aux talents de la capitale une éclosion avant de voler vers d’autres cieux.
Le meilleur exemple est celui de Pablo Sarabia : formé au Real Madrid, passé cinq ans à Getafe avant de choisir le FC Séville comme tremplin pour atteindre le gratin européen au Paris Saint-Germain depuis cet été. Et si un ancien joueur de Getafe soulevait enfin la Ligue des champions ? Après tout, rêver plus grand n’est pas interdit…
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