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Mercato - Pogba, Mbappé ou Camavinga : Comment le Real Madrid est devenu gaga des Français

Cyril Morin

Mis à jour 28/04/2020 à 17:23 GMT+2

LIGA - Après les stars de l’été 2009 (Kakà, Cristiano Ronaldo ou Benzema), le Real Madrid avait tenté de renouer avec son ADN espagnol au début de la décennie passée. Mais, depuis quelques mois et sous l’impulsion d’un Zinédine Zidane omniprésent sur le mercato, le Real s’est entiché des joueurs français. Et c’est bien parti pour durer.

Zinedine Zidane, l'homme qui rend le Real Madrid plus français

Crédit: Eurosport

Trois cibles prioritaires. Trois cibles talentueuses. Trois cibles prometteuses. Mais surtout trois cibles françaises. Edouardo Camavinga, Paul Pogba et Kylian Mbappé sont les noms les plus à la mode du côté de Santiago Bernabéu. Tout ça sans compter les prospects surveillés comme le lait sur le feu par les recruteurs madrilènes. Cela commence à faire beaucoup.
A son arrivée, Zinédine Zidane comptait deux Français dans son effectif. Ils sont au nombre de cinq si l’on inclut son fils, Luca, prêté pour se faire les dents ailleurs. Et le nombre a vocation à grossir dès cet été. Car, à Madrid, le Gaulois a la cote.

La faillite de l’Espagnolisation

Ce n’était pas spécialement prévu. Mais les choses n’ont pas pris le tournant espéré par Florentino Pérez. Au début de la décennie 2010, le patron madrilène s’est retrouvé piégé. Entre les nouveaux riches disposés à faire encore plus de folies que lui sur le mercato et un Barça qui s’appuyait sur sa génération dorée de la Masia, Pérez a voulu faire plaisir à sa base. L’idée était simple : recruter les joueurs Espagnols les plus brillants pour en faire les têtes d’affiche du futur Real Madrid.
De 2013 à 2020, c’est une flopée de graines stars supposées de la Roja qui a débarqué : Asier Illarramendi, Álvaro Odriozola, Isco, Brahim Diaz, Dani Ceballos, Lucas Vazquez ou encore Marco Asensio sont arrivés pour "espagnoliser" le Real. Résultat ? "Pérez a tenté le coup en signant des joueurs espagnols de qualité comme Asensio, Brahim ou Isco, analyse Fermin Delacalle, journaliste à Eurosport Espagne. Mais pour espagnoliser l’équipe, il faut que ceux-ci gagnent leurs galons de titulaires. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui…"
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Les larmes d'Asensio lors de sa présentation au Real Madrid

Crédit: Eurosport

De manière plus globale, la Casa Blanca a voulu surfer sur un tsunami qui a fini par se transformer tranquillement en vague méditerranéenne. "Ils ont tenté de mettre en place une politique pour retrouver l’identité espagnole du début des années 2000 mais ça marche par générations, avance Thomas, fondateur de Real France. A cette époque-là, ce sont les Espagnols qui ont inondé le marché. Maintenant, ce sont des Français". Un tarissement à la source que subit de plein fouet une Roja qui n’a plus grand-chose à voir avec le monstre effrayant de ses succès de 2008, 2010 et 2012.
Alors, le Real s’est mis à la page. Entretemps, une autre nation est revenue au sommet sous l’impulsion d’une génération brillante, composés de joueurs flashy - tout ce qu’adore le Real - : La France. "Ce sont des modes, croit savoir Delacalle. Le Barça a un temps été très attiré par les Néerlandais, le Real a eu sa phase argentine. Ce sont des cycles plutôt normaux. Et puis, depuis que Santiago Bernabéu a signé Raymond Kopa, le Real a gardé cette tradition française qui lui réussit bien".
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Zidane, scout de L1…

Dans cette veine-là, les Tricolores apparaissent donc comme des gibiers de choix. "Les derniers arrivants français ou les cibles futures sont surtout des joueurs qui rentrent parfaitement dans la politique du club depuis plusieurs années : jeunes et prometteurs, détaille le fondateur de Real France. Ça concorde surtout avec la génération actuelle du foot français, qui, année après année, sort pépite sur pépite".
Fatalement, le rôle de Zinédine Zidane dans l’affaire a joué à plein. Parce qu’avant d’être l’entraîneur à succès qu’on connaît, ZZ a joué les conseillers sportifs au sein du club. Avec des réussites franches. C’est lui qui est allé chercher Raphaël Varane à Lens alors qu’il n’avait que 18 ans pour l’imposer à José Mourinho et en faire désormais l’un des plus anciens du vestiaire madrilène. C’est encore lui qui avait poussé pour que Florentino Pérez sorte son chéquier afin de s’offrir le prodige lillois Eden Hazard avant qu’il ne devienne une star mondiale à Chelsea. De fait, l’œil qu’il porte sur la Ligue 1 reste bien différent des autres références au postes d’entraîneur.
"Je le connais depuis longtemps puisque je regarde souvent la Ligue 1", avait expliqué Zidane au moment de présenter Ferland Mendy l’été dernier. Et il n’est pas le seul. A ses côtés, ZZ a fait venir David Bettoni, entraîneur adjoint, et Stéphane Plancque, ancien scout du LOSC, pour également garder cette fibre tricolore au sein du club. Fatalement, les exploits de jeunes pousses tricolores leur arrivent plus vite aux oreilles.
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Une influence grandissante dans le recrutement

Et pour faire la décision dans un dossier ? Rien de tel qu’un coup de téléphone de ZZ en personne. La donne n’a pas changé. D’ailleurs, dans les cas Pogba ou Mbappé, la présence de légende tricolore sur le banc semble être un atout en or massif pour la Casa Blanca.
Ses résultats en tant que coach mais aussi en tant que directeur sportif ont donc permis au Français de devenir l’un des entraîneurs les plus influents du Real au XXIe siècle. Certes, le cas Pogba l’été dernier a prouvé que Florentino Pérez n’était pas prêt à toutes les folies pour les beaux yeux de ZZ.
Mais sa voix compte plus que d’autres au moment d’esquisser les contours futurs de l’équipe merengue : "Zidane a beaucoup plus de poids dans le recrutement que ses prédécesseurs, confirme Thomas de Real France. Lopetegui ou Benitez étaient loin d’avoir la même influence. Même Ancelotti. En réalité, depuis Mourinho, personne n’a eu autant de poids que Zidane sur le mercato". De là à dire que l’idylle entre les Real et ses ‘galos’ ne fait que commencer…
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