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Real Madrid : Le retour d’Ancelotti, symbole de la politique du pansement

Enzo Guerini

Mis à jour 02/06/2021 à 10:50 GMT+2

LIGA – Cinq jours après le départ de Zidane, le Real Madrid a décidé de nommer Carlo Ancelotti au poste d’entraîneur. Une décision inattendue mais qui traduit une politique que mènent les dirigeants merengues depuis plusieurs années : quand le club est en crise, on rappelle une de ses anciennes gloires. Cette fois, Florentino Pérez a (re)misé sur le "Mister". Pourquoi ? Eléments de réponse.

Head coach Carlo Ancelotti (R) of Real Madrid CF shakes hands with his assistant coach Zinedine Zidane (L) prior to the start of the La Liga match between Getafe CF and Real Madrid CF at Coliseum Alfonso Perez on February 16, 2014 in Getafe, Spain

Crédit: Getty Images

Le mot "come-back" est issu de la langue anglaise mais c’est bien au Real Madrid que, dans le monde du football, on se l’approprie le plus. Du moins, en ce qui concerne les entraîneurs. En mars 2019, quand le club madrilène était au plus mal, les dirigeants merengue avaient décidé de rappeler Zinédine Zidane, qui avait excellé sur le banc lors d’un premier mandat. Mardi, cinq petit jours après le départ de ZZ suite à une saison blanche, Florentino Pérez et ses associés ont décidé de refaire le coup, et ont dans l’urgence nommé Carlo Ancelotti à la tête du Real Madrid.
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Comme en 2019, on éteint rapidement le feu

Le tacticien italien a donc quitté Everton, alors qu’il lui restait trois ans de contrat outre-Manche. Mais les Toffees ne se sont pas opposés au départ d’Ancelotti, qui avait visiblement très envie de retrouver le Real Madrid, "une équipe qui a toujours été dans son cœur". Le "Mister" fait donc son grand retour dans la Maison Blanche, six ans après l’avoir quittée.
Mais pourquoi rappeler Carlo Ancelotti, qui vient d’enchaîner trois expériences mitigées avec le Bayern Munich, Naples puis Everton et surtout, pourquoi renouer avec lui alors que ses relations avec les dirigeants madrilènes ne sont pas au beau fixe ? Comme en 2019, Florentino Pérez a décidé d’appliquer la politique du pansement : le club va mal, on rappelle un ancien, qui en plus d’avoir triomphé avec les Merengue, connaît cette maison si particulière.

On pallie l'urgence par l'expérience...

La première fois, cette politique avait relativement bien fonctionné avec le retour de Zinédine Zidane. En 2019, le Français récupérait un Real meurtri par son humiliation en huitième de finale de la Ligue des champions face à l’Ajax. En championnat, les Merengue n’avaient pas réussi à inverser la tendance et avaient vu leur rival catalan s’adjuger le titre. Mais en 2020, emmené par un Benzema de gala, le Real s’était installé de nouveau sur le trône d’Espagne. De quoi donner raison, à moyen terme, au choix de Pérez. Sur un temps plus long en revanche, le retour de ZZ n’a rien pu faire face aux maux profonds du Real, qui vient de signer une nouvelle saison blanche.
Alors, Zidane s’en est allé, à la fin du mois de mai. Réponse de Florentino Pérez ? On retente le coup. Avec un entraîneur qui a marqué le Real Madrid lors de son passage, en remportant l’un des trophées les plus emblématiques de l’histoire du club : la fameuse Décima, face au rival madrilène. Carlo Ancelotti est, en plus de sa relation particulière avec le club, l’un des entraîneurs les plus expérimentés sur le marché. Pour éviter, après le départ d’un Zidane très apprécié par les joueurs, une fronde du vestiaire, Pérez a préféré faire appel à un entraîneur respectable et respecté. Preuve qu’au Real, plus que dans tout autre club, on préfère un "come-back" qu’une prise de risque.
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Carlo Ancelotti, Décima - Real Madrid-Atlético Madrid - Final Champions League 2013/2014 Lisbon - Imago

Crédit: Imago

... Sans perdre de temps

Pour les dirigeants madrilènes, il y a aussi une question d’urgence. Pas question pour eux d’entamer les stages de pré-saison sans un entraîneur en poste depuis plusieurs semaines. Après le premier départ de Zinédine Zidane du Real Madrid le 31 mai 2018, les Merengue avaient intronisé Julen Lopetegui seulement treize jours après, alors qu’il s’apprêtait à disputer la Coupe du Monde avec la sélection espagnole. Une compétition que la Roja avait quittée dès les huitièmes de finale, face à la Russie (1-1, 3-4 t.a.b.).
Ne pas laisser planer le doute sur une éventuelle crise, rappeler un nom qui évoque l’un des plus grands succès du Real Madrid et nommer un des entraîneurs les plus expérimentés sur le marché : voilà pourquoi Florentino Pérez et ses associés ont pris la décision de faire confiance à Carlo Ancelotti pour les trois prochaines saisons. Est-ce une bonne idée pour autant ? L’avenir nous le dira. Des doutes peuvent subsister quant à la pertinence de ce choix, à cette période charnière pour le Real où un nouveau cycle devrait bientôt voir le jour. Une chose est sûre : les Merengue ne se satisferont pas d’une deuxième saison blanche d’affilée…
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