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Liga - Choc post-traumatique : après le Clasico, la Liga relancée ?

Antoine Donnarieix

Mis à jour 02/04/2022 à 12:53 GMT+2

LIGA - Leader incontesté de cette édition 2021-2022 depuis la troisième journée, le Real Madrid pensait terminer la saison avec un matelas confortable en tête du championnat d'Espagne. Mais depuis la claque (0-4) reçue face au Barça lors du Clásico disputé à Madrid, le vent a peut-être tourné. Et à vrai dire, ce ne serait pas la première fois que cela se produirait.

Luka Modric lors de Real Madrid - FC Barcelone en Liga le 20 mars 2022

Crédit: Getty Images

Il y a des nuits plus difficiles à traverser que d'autres. Pour Xavi Hernandez, celle du 8 au 9 décembre 2021 n'avait pas été de tout repos. Dominé dans tous les secteurs du jeu par un Bayern Munich autoritaire à l'Allianz Arena (3-0), le Barça disait adéus à la Ligue des Champions 2021-2022 en se faisant éliminer de la C1 dès la phase de poule, une première depuis la saison 2000-2001. Le début de la fin ? Non, plutôt la fin d'un calvaire déjà bien assez long pour un club de cette trempe. A contrario, la nuit du dimanche 20 mars au lundi 21 mars 2022 a permis aux socios barcelonais de dormir sur leurs deux oreilles et d'attaquer la semaine avec le sourire aux lèvres. La raison ? Une retentissante victoire au Santiago-Bernabéu contre un Real Madrid invaincu depuis plus d'un an à domicile en championnat (0-4).

Xavi : "Nous devons continuer à gagner"

Quatre buts marqués, aucun encaissé, deux fois plus de tirs cadrés que son adversaire et une invincibilité portée à trois mois et quatorze jours. À l'heure où le Barça s'apprête à recevoir le FC Séville, dauphin du Real, l'état de forme dans lequel se retrouve le collectif blaugrana tutoie la perfection. "Peut-être que nous pouvons dire que le Barça est revenu, osait même Xavi après le dernier Clásico. C'est le modèle, l'idée de jeu du Barça pour batailler. Nous avons de très bons joueurs techniques qui comprennent le jeu. Ceux qui n'avaient pas pu le pratiquer l'intègre très bien désormais. Nous souhaitons de la solidarité, du travail et de l'entraide. Nous sommes une famille dans le vestiaire, c'est fondamental. Si nous jouons de la sorte, nous pourrons rivaliser." Au point de combler son retard de 12 points sur le Real Madrid ?
Xavi Hernandez lors de Real Madrid - FC Barcelone en Liga le 20 mars 2022
"C'est difficile, analyse Xavi. Je pense la même chose qu'avant ce Clásico. Nous avons gagné et nous menons au goal average particulier, cela peut avoir son importance. Mais c'est difficile. Le Real Madrid compte seulement trois défaites. Je vois cela compliqué, mais ce n'est pas une hypothèse à écarter pour autant. Nous devons continuer à gagner." Dimanche soir, une victoire contre les Sévillans au Camp Nou permettrait au Barça de s'asseoir à la place de dauphin du Real dans un premier temps. Ensuite, un succès dans son match en retard à domicile face au Rayo Vallecano le 24 avril prochain et le Barça reviendrait au minimum (en fonction des résultats du Real sur la période) à neuf unités des Blancos. Imaginer trois défaites du Real en neuf journées avec les deux clubs sévillans et l'Atlético de Madrid à jouer, serait-ce un scénario si improbable que cela ?

Le poids du Clásico

L'autre argument à prendre en compte pour envisager que la Liga ne soit pas encore jouée, c'est de se pencher sur l'impact des Clásicos et de constater à quel point ces deux rendez-vous conditionnent en forte majorité l'issue du championnat. Excepté l'an passé où l'Atlético de Madrid a remporté le titre au terme d'un long duel à distance avec le Real Madrid, les trois saisons suivantes sont unanimes. En 2017-2018, le Barça sort vainqueur de la confrontation directe en aller-retour (3-0, 2-2) et remporte la Liga. En 2018-2019, le Barça remporte les deux affrontements (5-1, 1-0) et se succède à lui-même. En 2019-2020, le Real Madrid domine la double confrontation (0-0, 2-0) et soulève le trophée en pleine pandémie mondiale.
Sur les dix dernières saisons, les éditions 2012-2013 et 2016-2017 sont les deux exceptions où le champion d'Espagne a été perdant dans la double confrontation du Clásico. Tout n'est pas encore gagné pour le Barça, mais il y a des motifs d'espoir à puiser dans le calendrier XXL du Real. Toujours engagée en Ligue des champions, la Maison-Blanche va affronter Chelsea, champion en titre, dans un quart de finale qui prend des airs de finale avant la lettre. Avec 13 coupes aux grandes oreilles attachées à son prestigieux palmarès, le Real Madrid ne galvaudera certainement pas la reine des compétitions européennes. De son côté, le Barça est prétendant légitime à la victoire finale en Ligue Europa mais le statut moins clinquant de ses adversaires et la profondeur du banc barcelonais liée à un mercato hivernal catalan florissant devrait permettre à Xavi une meilleure rotation de son effectif.
Pierre-Emerick Aubameyang, Ousmane Dembélé et Ferran Torres (FC Barcelone) face au Real Madrid. / Liga

Real Madrid, Valdano et démons de Tenerife

Si le Barça parvient à réduire de moitié l'actuel écart de points avec son éternel rival d'ici au début du mois de mai, le Real Madrid pourrait commencer à cogiter. Avec une Liga à remporter lors de la trente-huitième et dernière journée, le Real replongerait même dans ses pires cauchemars. En 1991-1992 et 1992-1993, l'équipe merengue était à chaque fois en position favorable pour remporter le championnat. Une seule condition : gagner sur la pelouse du stade Heliodoro Rodríguez López, propriété du CD Tenerife. La mission semblait accessible sur le papier mais dans les faits, les Madrilènes sont repartis des Canaries sans le titre de champion d'Espagne, laissant au Barça l'opportunité de glaner deux trophées consécutifs au buzzer.
Bourreau du Real en tant que coach de Tenerife, Jorge Valdano garde encore en mémoire le déroulement d'une incroyable remontada gravée dans l'histoire de la Liga. "J'avais commencé à entraîner Tenerife dix journées avant la fin du championnat, rembobine l'attaquant du Real entre 1984 et 1987. Les gens ne s'en souviennent pas mais avant de gagner contre le Real, nous avions gagné contre le FC Barcelone six journées avant la clôture du championnat. Après le match, Ramón Mendoza (président du Real Madrid de 1985 à 1995, N.D.L.R) m'avait appelé pour me remercier de leur avoir offert le titre. Le souci, c'est qu'à partir de ce moment-là, le Barça n'a fait que gagner et le Real perdait. Le jour même où Mendoza m'a appelé, le Real a perdu." Florentino Pérez est prévenu : en cas de contreperformance du Barça dans ce sprint final, il faudra laisser le téléphone tranquille. Lors de la trente-huitième journée à Santiago-Bernabéu face au Real Betis Balompié, goûter à une autre désillusion vingt ans après le drame de Tenerife aurait une saveur particulièrement amère.
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