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Liga - Le Barça de Xavi, après une claque contre Francfort et une chute contre Cadix, découvre ses limites

Yohann Le Coz

Mis à jour 21/04/2022 à 07:34 GMT+2

LIGA - Une claque contre Francfort (2-3) puis une défaite surprise contre Cadix à domicile (0-1), le Barça de Xavi semble avoir perdu les repères accumulés ces derniers mois. Mais ces repères existaient-ils vraiment ? Où n'étaient-ils que le fruit d'un changement de philosophie en urgence teinté d'un peu de réussite. Des questions qui se font pressantes en Catalogne.

Xavi Aubameyang

Crédit: Getty Images

Après la défaite inattendue du Barça contre Cadix lundi soir (0-1), bon dernier de Liga avant le match, au Camp Nou, Xavi s'est montré agacé en conférence de presse. Comme si ses hommes avaient épuisé sa patience. "Les joueurs doivent montrer plus d'envie, plus de foi, a tonné l'Espagnol, grave. Cela m'inquiète, clairement. On a changé notre style de jeu, notre identité, mais on doit encore progresser".
Au moins l'aveu existe. Le Barça de Xavi a délaissé l'esprit de Johan Cruyff pour espérer une place parmi les quatre premiers du championnat. "Il faut se qualifier pour la Ligue des champions de quelque manière que ce soit" a même appuyé celui formé à la Masia, conscient plus que quiconque du poids de l'abandon de l'ADN blaugrana.
Pourtant, les Catalans, avant ces deux revers (contre Cadix et Francfort en Ligue Europa), se trouvaient sur une lancée de treize matches sans connaître la défaite (10V, 3N). Les défaites, ça arrive. Même aux plus grands. Demandez au Real, tout juste sorti d'une gifle 4-0 lors du dernier Clasico et désormais en tête de la Liga avec 15 points d'avance sur le dauphin et qualifié pour les demi-finales de Ligue des champions. Alors pourquoi Xavi est-il si inquiet, alors même que tout semblait rouler ?
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L'anomalie statistique

L'œil du supporter est bien différent de celui du coach. Pour un habitué des travées du Camp Nou, regarder le Barça ces derniers mois, c'était regarder une équipe guérie de ses maux. Ou au moins qui avait trouvé un traitement temporaire au mal qui la rongeait. Xavi, lui, n'a probablement jamais considéré avoir trouvé un quelconque antidote. Plutôt un pansement.
Car le problème d'un jeu direct, fait de transitions rapides et d'exploitation des coups de pied arrêtés, et adopté sur le tard, c'est qu'il n'est pas huilé comme peut l'être celui de l'Atlético Madrid, pour ne citer qu'eux. Alors quand le Barça conjugue le tout avec une une culture footballistique antagonique, le résultat ne peut qu'être fragile. Un des paramètres qui cachait cette fébrilité était une anomalie statistique.
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Xavi Hernández et Pablo Paéz 'Gavi'

Crédit: Getty Images

Sur leurs treize matches d'invincibilité, avant la lourde chute à domicile contre Francfort, les Blaugranas ont cumulé 29 expected goals. Sur la même période, ils ont marqué… 37 buts. Une "anomalie" statistique de +8 buts sur laquelle les hommes de Xavi se sont largement reposés pour aller gratter quelques matches nuls et claquer quatre buts à l'Atlético et à Naples.

La fragilité sous le pansement

Quelques signes avant-coureurs de la fragilité de l'édifice barcelonais sont apparus ici et là. Contre des équipes qui savent tenir le cuir (Real Madrid, Naples, Séville…), les Catalans ont su user et abuser de leur style fraîchement adopté. Mais quand se présentent des formations plus craintives ou au goût pour la contre-attaque assumé (Galatasaray, Francfort), la surface adverse se fait vite plus rare et les vieux démons catalans pointent le bout de leur nez.
"On n’a pas été aussi bons que dernièrement, on a été plus empotés, surtout en première période, avait relevé le coach barcelonais après le match aller contre les turcs. (...) On est tombés sur un adversaire très fort défensivement". Quand les attaquants doivent se débrouiller "à la barcelonaise", ils se cassent les dents. Et alors celles des défenseurs claquent.
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Car l'équipe de Xavi est bâtie sur des ruines. A commencer par la charnière centrale, trop fragile et en constante rotation, Xavi n'ayant pas trouvé la recette. Un coup Piqué et Eric Garcia, un coup Araujo et Piqué, un coup Clément Lenglet et Eric Garcia… Des ruines que l'entraîneur espagnol n'a même pas choisies lors des derniers mercatos. Ou alors qu'il a choisi pour coller dans l'urgence à ses revirements philosophiques. Aubameyang et Adama Traoré n'étant pas vraiment l'archétype des attaquants prêts pour le moule barcelonais.
Reste que Xavi est parti pour rester. Au moins jusqu'à la saison prochaine. Dans cette optique, décrocher une place pour la Ligue des champions, construire un groupe cette année et y injecter du sang neuf, du bon groupe sanguin cette fois, à l'intersaison paraît un plan raisonnable. Parler du Barça de Xavi dès aujourd'hui deviendrait alors inexact, puisqu'il ne sera plus le même et son héritage ne sera sûrement pas cette saison 2021-2022 à l'arrière-goût de campagne européenne ratée. Reste (deux fois la même tournure de phrase) que pour en arriver là, il faut accrocher le top 4 de la LIga. Et ça, ça se joue en partie ce jeudi contre la Real Sociedad (21h30).
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