Les clés du 7e titre

Meilleur joueur, meilleur espoir, meilleur buteur. Karim Benzema a plané au-dessus de la Ligue 1 cette saison et porté à bout de bras un OL parfois laborieux. Lyon s'en est souvent remis aux éclairs de sa perle. En concurrence avec Fred en début de saison, il a rapidement explosé les compteurs pour s'offrir une place de titulaire indiscutable. Auteur de onze buts lors des onze premières journées, il a placé son club sur orbite. Ce pur produit de la formation lyonnaise, à l'efficacité dévastatrice, a avant tout participé activement à l'animation offensive. Attaquant ultra-complet, dribbleur génial, passeur décisif, buteur inspiré, il a pu jouer en pointe ou sur les côtés. Palliant au déclin de Juninho, il s'est imposé comme le facteur X de cet OL version 2007/2008.

Quatre points, c'est tout. Un écart finalement mince qui a permis à Lyon de devancer son tenace dauphin bordelais. Ce sacre, Lyon l'a donc avant tout acquis lors de ses deux victoires face aux Girondins. Sur les confrontations directes avec les Marine et Blanc, l'OL a démontré que son titre n'est pas usurpé. Notamment à Chaban-Delmas où les champions de France ont étouffé les Bordelais (1-3). Un succès capital comme au retour. Alors que Bordeaux pouvait recoller en tête, Lyon a pris un malin plaisir à mettre fin à l'impertinence des Girondins. Et si les hommes de Laurent Blanc ont pu croire jusqu'au dernier moment coiffer l'OL sur le fil, le tournant de cette saison restera leurs deux confrontations directes à l'avantage des désormais septuples champion de France.

Les six premiers sacres de l'OL ont été décrochés grâce à une cohésion collective et une rigueur défensive unique dans l'Hexagone. Cette saison, Lyon, avec 37 buts encaissés, ne présente que la sixième défense de Ligue 1. L'ensemble a semblé moins compact, moins soudé. Et l'OL a dû s'en remettre à ses individualités : Benzema, Ben Arfa, Govou, Fred voire Keita en fin de saison. Résultat : le club de Jean-Michel Aulas a inscrit son plus grand nombre de buts en une saison (74). Le Lyon version 2007/2008 a procédé par éclairs là où l'ancien OL étouffait ses adversaires avant de porter l'estocade. Les absences prolongées de Cris et Coupet expliquent en partie la surprenante fébrilité des bases arrières malgré l'activité débordante de Jérémy Toulalan, devenu un maillon essentiel du onze des Gones.

Si le trône a souvent vacillé, Lyon est resté leader de la 9e à l'ultime journée. La fin de saison fut agitée. Bordeaux a comblé son écart de neuf à deux points. Les Rhodaniens n'ont jamais paniqué. A l'image d'un Sidney Govou, d'une confiance débordante avant le sprint final : "On a toujours bien géré les gros rendez-vous cette saison. Il n'y a donc pas de quoi paniquer (...) On est relativement serein. On n'a pas non plus à avoir peur." C'est aussi sur cette confiance extrême en leurs moyens que les hommes d'Alain Perrin ont construit leur succès. A l'exception des confrontations face à l'OM, l'OL a géré à la perfection tous ses grands rendez-vous. Et chaque fois que les champions de France ont été menacés, ils ont su répondre présent. Comme Jean-Michel Aulas qui a su défendre les intérêts de son club au bon moment. Lui qui a brandi la menace de boycotter la demi-finale de Coupe de France face à Sedan, jouée trois jours avant la réception capitale de Nancy lors de la 37e journée. Des menaces, des coups de gueule qui lui ont permis de souder son groupe autour de la thèse éculée de la cabale mais aussi de protéger son effectif soumis à une plus grande pression en fin de saison. Le président de l'OL, à l'image de ses joueurs sur la pelouse, a fait parler son expérience.