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Bonnart se livre

Eurosport
ParEurosport

Publié 07/08/2009 à 20:30 GMT+2

Si nombres d'observateurs font de l'OM le grand favori de la Ligue 1, Laurent Bonnart ne s'enflamme pas. Ce qui ne l'empêche pas de rester ambitieux. Pour Eurosport.fr, il s'est livré à un tour d'horizon complet de l'actualité olympienne en n'éludant aucun sujet.

LA CRISE A L'OM
"Les joueurs sont les derniers au courant de ce qui se passe dans ces cas-là. On subit. On est informé des événements en lisant la presse… Maintenant, surpris ou pas, je n'ai pas mon mot à dire. Et puis il faut bien reconnaître que pour le moment le changement de président n'a pas modifié grand-chose au quotidien. Pour la politique d'un club, c'est bien d'avoir une continuité. C'est vrai. Mais on peut aussi évoluer. Les hommes changent mais finalement le fil conducteur reste intact à l'OM. Les maîtres mots sont toujours rigueur et ambition."
LES RECRUES
"Si on veut avoir des bons joueurs, il faut mettre les moyens. Un bon joueur, c'est 15 millions minimum. Sur le côté droit, en l'absence de Lucho Gonzalez, je vais évoluer avec Fabrice (Abriel) devant moi. Je le connais comme joueur et je sais dans quel registre il évolue. L'an passé, ça marchait bien avec Mathieu (Valbuena). On avait un bon feeling. J'avais déjà ressentit ça au Mans avec un joueur qui jouait devant moi côté gauche. Le plus important est de bien arriver à lire les mouvements de ses partenaires."
L'ETAT D'ESPRIT
"Il y a eu dix arrivées à l'intersaison. C'est beaucoup. La saison passée les joueurs se connaissaient davantage. Mais je pense que petit à petit le groupe va se souder. Car les dirigeants n'ont pas fait que prendre des bons joueurs, ils ont pris aussi des hommes qui ont du charisme, de fortes personnalité mais aussi une prestance grâce à leur palmarès impressionnant. Je pense que le groupe va apprendre à se connaître et s'ouvrir de plus en plus. A force de vivre ensemble, on va passer des bons moments, on va rigoler. Le groupe va se fédérer autour de tous ces événements. Et puis ça va se voir aussi sur le terrain."
LE BILAN DES MATCHES AMICAUX
"La présence des caméras, de tous ces supporters lors de ces matches, c'était vraiment impressionnant. C'est du business car il n'y a pas de raison footballistique à jouer tel ou tel match. C'est surtout une raison financière. Je ne suis pas choqué de tout ça mais ce n'est pas vraiment un plus pour les joueurs. Il y a un travail à effectuer hors caméra dans cette période-là. On a besoin de travailler dans la discrétion, dans le calme. On ne peut pas toujours travailler dans le bruit, dans la folie. C'est le moment où l'on construit l'équipe. Mais ce n'est pas révélateur d'un début de championnat, d'une forme, d'un physique."
SA BLESSURE
"Je me suis blessé aux quadriceps avant la rencontre amicale contre Toulouse (1-1). Et je ne sais pas si je vais pouvoir jouer contre Grenoble samedi. Ça dépend de la fin de la semaine. Ça sera le choix du coach. Le but du jeu est de bien se soigner pour les échéances qui vont arriver. Car il n'y a pas que le match contre Grenoble qui est important. Je prends tout ça avec des pincettes car tout n'est pas encore parfaitement rétabli. Ce n'est pas une blessure de la même gravité que celle de la saison dernière (désinsertion de l'adducteur, ndlr). J'étais resté deux mois hors des terrains. Mais j'ai pu reprendre assez rapidement, sans brûler les étapes. C'est dû à la très bonne collaboration entre les membres du staff médical. Il ne faut pas prendre de risque même si on est souvent à la limite dans le sport de haut niveau. On ne s'était pas fixé non plus de date précise pour mon retour. Je pense que ça m'a pas mal aidé sur le plan psychologique. Mais cette blessure, ça m'a permis aussi de souffler un peu au cours d'une saison où j'enchaînais les matches. Ensuite, je suis revenu sur les pelouses avec un nouvel enthousiasme."
LE CALENDRIER DE L'OM
"Le début de saison est une période délicate. Car la préparation de chaque groupe est différente. Des équipes sont plus portées sur l'explosivité que d'autres. Elles sont donc prêtes tout de suite. Certaines formations mettent plus de temps à monter en régime. Pour les matches disputés au mois d'août, il n'y a pas forcément de supériorité sur les autres équipes."
GRENOBLE-OM
"On s'approche de plus en plus du sprint final. Je pense qu'il nous faudrait encore plus de temps pour être prêt. On voit bien qu'avec les nouveaux joueurs, le nouveau coach et un nouveau schéma tactique en 4-3-3, il faut absolument que l'on travaille encore davantage ensemble pour avoir des résultats. Il faut être prêt samedi pour aller gagner ce match à Grenoble. A nous de tout mettre en &oeliguvre pour respecter au mieux les consignes et mettre de la folie dans ces matches-là. Car respecter les consignes ne suffit pas pour gagner les matches. Durant la phase de préparation, on a réussi à mettre en place une organisation défensive, un jeu sans ballon et des placements cohérents.
Côté offensif, c'est plus difficile. Car il faut du mouvement, de bonnes combinaisons. On a encore beaucoup de travail à faire de ce côté-là. Mais avoir des bases solides défensivement, c'est prépondérant. Le bloc défensif doit jouer ensemble pour être fort dans la récupération et que les équipes adverses se créent le moins d'opportunité d'arriver à Steve (Mandanda). Offensivement, il faut se créer le maximum d'occasions et être efficace. Il faut de l'enthousiasme devant et derrière de la lucidité et de la combativité parce qu'il va falloir se battre."
OM-LILLE A MONTPELLIER
"On est dans le Sud au moins (rires). Si c'est un match à l'extérieur, il y aura pas mal de supporters marseillais. Mais c'est une enceinte que l'on maîtrise moins. On va s'impliquer un maximum pour se mettre dans l'idée que l'on va jouer chez nous. Il faut aussi se rappeler que l'année dernière on n'a pas toujours été en réussite à domicile. Mais il y a déjà le déplacement à Grenoble à bien préparer."
LES FAVORIS
"Oui, l'OM fait partie des favoris. Mais il va falloir le prouver sur le terrain. On a un groupe pour réaliser un gros truc en championnat et dans les autres compétitions. Mais il va falloir vraiment travailler et se dire que ça va être très difficile. Car il y a des équipes qui se connaissent bien depuis quelques années. De notre côté, nous avons eu de nouvelles recrues. Sans oublier un nouveau coach. Nous devons donc être prêts. Dès samedi soir. Il va falloir faire beaucoup d'effort dans un premier temps parce que les matches ne seront pas simples. Et ce n'est pas qu'une addition de noms qui fait une belle équipe. A nous de bien travailler pour avoir les meilleurs résultats possibles."
LES EQUIPES SURPRISES
"En général, je ne suis pas un grand observateur de qui se passe à côté. J'ai assez de boulot à l'entraînement pour ne pas me disperser en regardant ce que font les autres. Et puis on a eu tellement peu de temps à nous durant la préparation que je n'ai pas focalisé sur ce qui se passait ailleurs. Ce n'est pas que ça ne m'intéresse pas, c'est juste que ce n'est pas une période pour ça. C'est ma vision des choses. Je me prépare en me préoccupant de la vie de groupe à l'OM. C'est ça qui m'intéresse."
LE MANS
"Je regarde le journal de temps en temps. Et puis j'ai un ou deux potes que j'appelle pour avoir des nouvelles. Mais j'attends le début de la saison pour savoir comment ils vont marcher".
SON AVENIR
"Pour l'instant l'OM ne m'a pas proposé de prolongation de contrat. Le mien s'arrête en juin 2010. Ça ne dépend pas de moi. Dans le milieu du foot, on ne peut pas dire : "Tiens, j'ai envie de rester cinq ans dans tel club." C'est rare les joueurs qui peuvent le faire. Et ça doit être une situation plutôt sympa. Choisir combien de temps on reste dans un club, combien on va gagner : ce serait super (rires). Mais non, ce n'est pas comme ça. Il me reste un an de contrat. Je suis tranquille. Je suis prêt à relever ce challenge sportif. Car je pense qu'il y a vraiment un super truc à faire cette année. Je profite un max de ce qui m'arrive et on verra après s'il y a des propositions qui arrivent au cours de la saison. J'ai 29 ans donc je ne prends pas trop la tête avec ça. Même si j'ai un projet de carrière à court terme et que j'aimerais bien voir aussi ce qui se passe ailleurs, je vis pleinement ma saison. Après, on verra..."
GARY BOCALY
"Je n'aime pas le terme de remplaçant ni de doublure. Gary, je l'ai vu jouer quelques fois quand il évoluait à Montpellier. J'aime bien son profil. Et puis c'est un garçon gentil. J'ai appris à mieux le connaître durant ma convalescence car on s'est blessé pratiquement au même moment. On a passé un peu de temps ensemble aux soins. J'espère qu'il va encore progresser. Il est beaucoup plus jeune que moi. Il a la volonté d'y arriver. Et puis c'est bien qu'un joueur issu des catégories de jeune et prêté à un club de L2 revienne à Marseille dans l'équipe première. On fait toujours venir des joueurs de l'extérieur et je trouve bien que de temps en temps des jeunes du club arrivent à percer et s'imposer avec les pros. Il a été convoqué en Espoirs et je lui souhaite un avenir chez les Bleus. Car c'est ce qu'il y a de plus beau. Mais il faut qu'il prenne les étapes les unes après les autres. Il faut qu'il fasse un maximum de matches pour continuer sa progression."
BENOIT CHEYROU
"J'adore Ben. On est assez proche. Pourquoi n'a-t-il jamais été appelé en sélection ? Je ne sais pas. On n'est pas à la place de Raymond Domenech. Et puis il doit prendre des décisions en accord avec son staff. Il n'est pas tout seul. Il y a aussi d'autres joueurs en Equipe de France qui ne sont pas mauvais non plus. C'est une question de choix. Domenech préfère d'autres joueurs à Benoît. Son registre ne lui plait peut-être pas trop. Mais j'espère qu'un jour ça lui sourira parce qu'il travaille bien et il a un super état d'esprit."
L'EQUIPE DE FRANCE
"Je n'y pense pas du tout. Si on est appelé, c'est extraordinaire. Ça veut dire que tu es bon en club. Il faut toujours être meilleur et encore plus régulier pour espérer être appelé. Mais ce n'est pas une recherche, pas un but. Je ne me lève pas tous les matins en me disant : "Putain, l'équipe de France, c'est quand ?" Quand Rod Fanni a été appelé pour la première fois, il n'y pensait pas forcément. Il a su prouver à chaque fois avec Rennes qu'il méritait sa place. Et puis on est quand même tributaire du choix d'un homme. Mais je n'ai aucune rancune par rapport à ça.
A qui ça ne plairait pas d'être en Equipe de France ? C'est ce qu'il y a de meilleur. Les Bleus, ce n'est pas aboutissement. Quand on y est, il faut continuer de bosser. C'est une étape superbe mais elle ne prouve rien. Chaque sélection est une photo. Donc il faut prouver à chaque fois que l'on a vraiment le niveau pour y accéder. Il faut être régulier. Après il y a ceux qui disent : "Ceux qui ne pensent pas à l'Equipe de France, ils ont tort." Moi, je n'y pense pas tous les jours car ça dépend de ce que je fais sur le terrain à Marseille."
ERIC GERETS
"C'est difficile de parler de lui. Je ne veux pas vivre dans le regret. Je prends ce qu'il y a devant moi. Il nous a apporté certaines choses maintenant il faut être à fond derrière Didier Deschamps. Eric et Didier ont des manières différentes de fonctionner mais la rigueur est de mise dans les deux cas."
DIDIER DESCHAMPS
"Il a beaucoup de vécu. Il faut tirer le meilleur de cette expérience. Didier Deschamps aime bien être proche des joueurs. Quand il était encore footballeur, il adorait être au c&oeligur du truc. Il aime être proche et parler avec nous. Mais il nous laisse aussi pas mal de liberté. Il n'est pas dans le vestiaire tous les jours."
UNE DEFENSE PLUS PHYSIQUE
"Je ne veux pas comparer les défenseurs de l'an passé et ceux qui nous ont rejoints cette année. C'est vrai que ce sont de bons gaillards (rires). Mais chacun joue avec ses qualités. Certains sont plus performants que moi sur les duels car ils s'appuient davantage sur le physique. Concernant mon poste de latéral, un grand n'est pas forcément moins bon défenseur qu'un petit et inversement. Le plus important, c'est tirer le maximum de ses qualités. Moi, j'ai appris à me connaître. Je sais où sont mes points forts et mes points faibles. Souley (Diawara), Vito (Hilton), Julien (Rodriguez) et Gaby (Heinze) jouent aussi sur leurs qualités. Je suis plus petit, je joue différemment mais j'apporte aussi autre chose."
UN NOUVEAU SCHEMA TACTIQUE : LE 4-3-3
"J'ai rarement joué dans ce système de jeu. Je l'ai un peu pratiqué l'an passé avec Eric Gerets. Mais pas sur toute la durée d'un championnat. Ça change dans le mouvement, dans l'animation défensive. Mais pour un latéral, défensivement, ça ne modifie pas grand-chose. Offensivement, on peut jouer davantage en triangle. Et puis c'est un système beaucoup plus sécurisé au milieu de terrain. Les distances sont beaucoup moins grandes pour faire la largeur ce qui favorise la récupération. Et ça libère nos attaquants.
S'ils n'ont pas eu le temps de revenir se mettre en position défensif, le milieu à trois peut coulisser et faire bloc devant l'équipe adverse. Si on peut passer par les côtés, c'est très bien. Mais il faut aussi du monde à la réception. Il y a également d'autres opportunités comme le fait de jouer avec deux huit qui apportent aussi offensivement. On peut passer aussi dans l'axe. Et puis nos attaquants sur les côtés ne sont pas des mangeurs de ligne. Il y a de la liberté dans les mouvements même s'il y a des bases à tenir. L'essentiel est de bien se replacer derrière et de reprendre une position qui permette l'occupation de chaque zone du terrain."
LA LIGUE DES CHAMPIONS
"C'est la plus belle des compétitions. On joue les meilleures équipes d'Europe dans des stades magnifiques. C'est très excitant. Mais tout dépend du championnat car on va débuter la Ligue des champions mi-septembre. D'ici là, on ne sait pas comment on aura négocié nos premiers matches de championnat. Au bout de trois ans, j'aimerais passer ce fameux premier tour ! Mais quand on joue n'importe quelle compétition, on veut aller le plus loin possible. Et pourquoi pas la remporter. Il y a quand même les meilleures équipes d'Europe. On l'a appris à nos dépends avec Porto, l'Atletico Madrid, Liverpool,… Même si on a eu l'impression de rivaliser contre ces équipes-là, on a perdu. Ça prouve le chemin qu'il reste encore à parcourir. Entre le 2-1 pour l'adversaire et le 2-1 pour nous, il y a une grosse marche. Il faut encore être plus solide, savoir faire mal durant les temps forts et se battre quand les temps sont plus faibles. Cette saison, on a des joueurs qui ont connu ces matches-là. Ils vont amener un plus."
L'UNFP
"Au Mans déjà je représentais les joueurs au sein de l'UNFP. A Marseille, j'ai continué car j'aime bien parler et j'ai aussi besoin des autres. Tout seul, je n'existe pas. Mais je ne suis pas un syndicaliste extrémiste. Néanmoins, je pense que c'est bien de s'impliquer car l'UNFP fait beaucoup pour nous, pour le monde du football. Ils défendent nos droits et s'impliquent beaucoup dans la reconversion des joueurs. Ils aident également les joueurs sur le plan juridique. Nous, dans les clubs, nous essayons d'être leur relais. On essaye de véhiculer certaines idées. A Marseille, c'est quand même plus difficile. Car il y a des étrangers qui arrivent avec d'autres visions. C'est différent.
Et puis dans le groupe, il y a des joueurs qui s'en foutent. C'est leur choix. Je le respecte. La saison dernière, l'UNFP menaçait de faire grève pour faire entendre sa voix dans le conflit qu'il l'opposait aux dirigeants de clubs. Sur ce dossier, je retiens surtout que tout le monde a réussi à s'entendre. Je trouve ça un peu drôle. Car pendant un ou deux mois, c'est parti dans tous les sens et puis on s'est assis autour d'une table et on a réussi à trouver une solution. C'est ce que je retiens. La menace de ne pas disputer une journée de championnat et notamment la rencontre OM-PSG a amené à des solutions. Tant mieux. Ça aurait été vraiment dommage d'en arriver là. C'était un impact fort pour montrer qu'il y a avait de l'idiotie dans beaucoup de choses…"
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