Juninho: "Ne pas calculer"

J. : Je suis très déçu de voir et de savoir que le racisme existe encore dans le sport. A Nice, déjà, on avait entendu des choses plus dures qu'à l'habitude. Je suis vraiment désolé pour John, qui est arrivé cette saison et qui a passé des moments difficiles. Nous avons besoin de lui. J'espère qu'il arrivera à rebondir. Tout le groupe est prêt à le soutenir. Je comprends d'autant moins que je viens d'un pays où il y a un mélange de des races et des religions.

J. : Oui. C'est quelqu'un de très fort physiquement. Mais ce qui compte, c'est ce que l'on a dedans. On est tous des êtres humains et quand vous entendez ce genre de choses, il y a de quoi s'interroger. Je comprends qu'il ait eu envie de changer d'air et de trouver un club où les supporters ne se comportent pas comme ça avec lui. Mais il a un avenir à Lyon. Il va beaucoup nous apporter.

J. : Même si on a réalisé une bonne opération le week-end dernier, rien n'est encore joué. On a un calendrier retour peu évident et dans l'immédiat, on enchaîne Nancy, Barcelone, Rennes, et deux fois Lille en championnat et en coupe. On doit prendre des points à Nancy, une équipe qui va tout donner contre nous. On ne doit pas calculer.

J. : C'est ce qu'espèrent sans doute le PSG, l'OM et Bordeaux. Mais je peux vous assurer que non. Nancy reste un déplacement très important.

J. : Pendant une longue période, nous étions trop dépendants de Karim (Benzema). C'était la différence majeure par rapport aux saisons précédentes où plusieurs joueurs pouvaient marquer des buts. Aujourd'hui, les choses se sont améliorées: Makoun et "Eder" (Ederson) sont à quatre buts, j'en ai marqué cinq… C'est bon signe.

J. : Il a peut-être gardé ses buts pour la Ligue des Champions (sourires). Il marque moins mais il se procure des occasions. Les vrais buteurs connaissent toujours une baisse de régime. Karim est un joueur de talent et le ballon n'ira pas toujours dans les bras du gardien ou à côté du but. C'est aussi la première saison où il est incontournable et doit répondre présent à chaque match. Personne ne le voit de la même manière que l'an dernier. C'est normal. Il ne doit pas se prendre la tête et continuer à travailler.

J. : Je ne suis pas d'accord avec cette analyse. Les expulsions de Keita, Piquionne et Mensah se justifiaient mais ce n'étaient que des instants dans un match. Cela peut arriver et l'équipe, elle, a démontré du sang-froid. Je suis très favorable à cette commission de visionnage à condition que l'on lui donne de vrais pouvoirs. On a dépassé les limites de l'agressivité dans notre championnat et les joueurs lyonnais sont particulièrement visés.

J. : Oui. Mais, je ne sais pas comment. Barcelone marque quasiment à chaque match cette année. Il suffit d'avoir regardé Barcelone jouer pour être impressionné. Si cela se passe comme le Barça l'a décidé, alors ce sera dur. Mais si on joue à notre meilleur niveau, on peut rivaliser voire gagner car on a déjà réalisé de bonnes performances contre des grandes équipes européennes. On va essayer d'être bien en place. Ne pas prendre de but à domicile serait un petit avantage. Le reste dépendra de nos attaquants : on compte beaucoup sur eux.

J. : 1-0 serait parfait. C'est une victoire. Le foot c'est dur, on ne choisit pas ses résultats.

J. : (Sourires). Si je marque ce sera un bon signe. Même si on s'est qualifiés à trois reprises, on a aussi eu des déceptions par le passé. Il ne faut donc pas trop se mettre la pression. Après Barcelone, quoiqu'il arrive, il restera encore beaucoup de matches importants.

J. : De nous tous, je ne suis pas tout seul ! Je pense avoir toujours été performant cette saison en Ligue des Champions. J'espère poursuivre sur le même rythme contre le Barça.